A Wattrelos, le 11 novembre est toujours solennel, et nous attachons une importance particulière à lui donner toute sa densité. Ainsi, dès 10 heures 30, élus et représentants des anciens combattants sommes nombreux au Cimetière du Crétinier pour le premier dépôt de gerbes.
Nous le sommes davantage encore au Cimetière du Centre, autour du monument aux morts, où après le dépôt de gerbes, des enfants –très nombreux aussi- des écoles Jean Macé (Laboureur) et de l'Enfant Jésus (Centre), rejoints par des élèves de P.Curie (Beaulieu) ont chanté la Marseillaise, avant de lire d'émouvantes lettres de poilus. Avant que l'Union Musicale n'entame à son tour la Marseillaise solennelle, dans mon discours, je me suis attaché à mettre en perspective guerre et démocratie. La guerre, celle dont le souvenir de ses combattants nous rassemble ce matin : "aujourd'hui comme hier et comme demain, le devoir de mémoire doit s'exercer". Mais la guerre n'est pas lointaine, bien des conflits existent, subsistent à travers le monde.
La conquête de la démocratie est parfois la raison d'être des conflits. On le voit, à travers le "printemps arabe", qui, de l'autre côté de la Méditerranée, aura fait vaciller, et tomber, bien des dictatures. Et un pays comme la France, doit savoir apporter son "soutien aux peuples qui s'émancipent". Comme il serait temps qu'au Moyen-Orient, on sache "refermer cette plaie ouverte au flanc des nations démocratiques", en reconnaissant la création d'un Etat palestinien.
La France est patrie des Lumières, et "la paix, la liberté, l'égalité entre les hommes et les peuples, la fraternité doivent trouver en nous des défenseurs ardents et passionnés."
Dans la froideur de ce 11 novembre, tel est le message que devant toutes ces générations réunies, jeunes élèves et anciens combattants, je tenais à porter.
Quelques heures plus tard, lors du traditionnel banquet des sociétés patriotiques, succédant à la tribune au président Ferdinand Claies, j'ai placé la journée sous le signe de deux mots : souvenir et respect.
Le souvenir d'un conflit d'abord, celui de 14-18 qui fit près de 9 millions de morts. En ce jour sachons avoir en mémoire l'histoire de ces hommes de courage, qui n'avaient pas tous voulu la guerre, loin s'en faut, mais durent la subir, dans leur chair et dans leur vie ; nombreux la payèrent de leur sang. Souvenir aussi des autres conflits, 39-45, Indochine, Tunisie, Maroc, Algérie, pour tous ceux qui ont été appelés, engagés, pour servir les intérêts ou les valeurs de la France.
Respect donc, pour tous ceux, disparus, tués, blessés, souvent blessés à vie, dans leur tête de ce qu'ils ont vu, ou subi. Respect aussi pour toutes celles (car nos armées se sont féminisées) et tous ceux qui aujourd'hui encore sont engagés en "opérations extérieures"". Ce furent Côte d'Ivoire, Balkans, Liban… C'est présentement Libye, Afghanistan…
En disant cela, je pense avec émotion à ce jeune militaire wattrelosien venu me saluer amicalement, il y a quelques semaines, alors que son régiment lui annonçait un proche départ. Il espérait le Liban, mais c'est d'Afghanistan dont il m'a fait parvenir une carte postale très touchante, il y a deux jours à peine. Je connais bien sa famille. Avec tous les représentants de nos sociétés patriotiques, j'ai une forte, très forte pensée pour lui, pour ses proches, pour tous les wattrelosiens militaires, et tous ceux qui portent le drapeau de la France sur leur uniforme.
Le 11 novembre, c'est aussi et surtout cela. Un moment de partage de l'appartenance à une même nation, la France !
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