Ce samedi matin, entouré d’élus et de représentants des sociétés patriotiques, je dépose une gerbe de fleurs aux monuments aux morts des cimetières du Crétinier et du Centre. Pour qu’on se rappelle. Pour qu’on se souvienne. Pour que jamais on n’oublie que la liberté retrouvée en 1944 avait été gagnée au prix du sang de bien des Wattrelosiens, vers qui ces instants de recueillement sont surtout tournés.
En passant en revue les tombes de plusieurs d’entre eux, en m’inclinant devant les monuments, en écoutant retentir la sonnerie aux morts, je me souviens de cette photo, tirée de l’étage des anciens Ets Piat, rue Carnot, où l’on voyait, enfin, blindés et militaires allemands repartir vers la Belgique… De là où, 4 ans plus tôt, ils étaient arrivés.
En 1944, c’était le samedi 2 septembre : la ville était débarrassée de la couleur vert de gris.
Venant du Saint-Liévin, un camion retardataire de la Wehrmacht traverse la ville à vive allure. C’est la dernière image que donne aux Wattrelosiens l’armée du IIIe Reich ! Les seuls Allemands restant à Wattrelos sont ceux faits prisonniers par les FFI et le WO. Vers 16h, un prisonnier allemand est conduit à l’école Saint Joseph où il rejoint dans une salle de classe quatre autres prisonniers. Tous les cinq seront conduits en camionnette à Lille.
A l’Hôtel de ville se réunit le comité local de libération, sous la présidence du socialiste Jules Deldalle. Comptant une dizaine de membres, il est composé de délégués des différents courants politiques qui ont contribué à la libération du territoire. Il siègera jusqu’au 5 novembre et sera remplacé par une délégation municipale de 21 membres qui, sous l’autorité du socialiste Louis Dornier, administrera la commune jusqu’aux élections municipales d’avril 1945.
En ce premier samedi matin de septembre 1944, Wattrelos avait retrouvé sa liberté !
68 ans plus tard, Wattrelos n’oublie pas…