Wattrelos, ville frontière, terre d’industrie et de labeur, ville où l’humain est essentiel, s’intéresse à la santé, même si ce n’est pas a priori une compétence communale. Bien des actions ont été conduites depuis plus de dix ans maintenant, avec la création du conseil communal de santé et d’une délégation à la santé parmi mes élus.
C’est d’ailleurs à l’initiative de mon adjointe, Anne Duquesnois, et de mon ancien DGS, Eric Pelisson, que s’est tenu toute la journée, un très intéressant colloque au CSE sur le thème Regards croisés sur l’obésité.
Il aura réuni des professionnels de toute la France, mais aussi des Etats-Unis, du Canada, du Portugal et de Belgique : 230 participants ! Un beau succès. Echanges d’expériences, préconisations, recherches de critères ont rempli les ateliers de l’après-midi, après les séances plénières du matin.
J’intervenais en ouverture du colloque, juste avant Daniel Lenoir, directeur général de l’agence régionale de santé, soulignant la coproduction collectivité locale-Etat, tant des politiques à mener que de cette manifestation.
Rappelant l’engagement municipal sur la santé de nos concitoyens (car les taux de mortalité sont excessifs !), notamment pour l’amélioration de l’hygiène alimentaire, je soulignais le rôle fondamental de l’école pour repérer les conduites déviantes de la norme. L’obésité est un enjeu de santé publique, d’autant plus qu’on ne sait pas toujours qu’on l’est ! Car être un peu enveloppé est aux obèses ce que la prose était à M. Jourdain : une évidence ! Agréable pour M. Jourdain, désagréable pour celui qui, par une prise de conscience cruelle (et souvent par un déni de réalité), apprend qu’il est a-normal, c’est-à-dire en surcharge pondérale excessive !
Sauf que l’obésité est un véritable problème de société et un marqueur d’inégalités sociales car les personnes les plus défavorisées sont les plus touchées. En France, un adulte sur deux est en surcharge pondérale ; un sur six est obèse, un sur cinq pour les enfants ! Dans une ville ouvrière comme Wattrelos, cela prend tout son sens de mener un travail en profondeur et durable sur cette question qui, non seulement affecte le système de protection sociale mais risque bien d’impacter négativement la mortalité. De surcroît, porteuse aussi de discriminations sociales du quotidien, l’obésité est un défi de plus pour une ville comme la nôtre dont les politiques et actions conduites veulent faire progresser « l’égalité réelle des chances ».
Cela justifiait pleinement que ce passionnant colloque se tienne ici, colloque au terme duquel Eric Pélisson présenta les conclusions, en insistant notamment sur le fait que la prévention est toujours plus efficace que le traitement et que les partenaires doivent s’engager pour des actions dans la durée.
Un grand merci à tous les partenaires qui l’ont rendu possible, aux services de la Ville et à l’hôpital de Wattrelos.