Le Conseil des ministres adopte aujourd’hui le projet de loi de finances pour 2013, que ce midi, les deux ministres de l’économie et du budget, Pierre Moscovici et Jérôme Cahuzac, viennent présenter en commission des finances.
Pierre Moscovici insiste sur ce budget « de vérité et de combat », combat contre la crise, la dette et l’injustice. Le cap, c’est l’emploi, le redressement des inégalités et le redressement de nos comptes !
-> Quel est le diagnostic ? Due aux dérèglements du système financier (partis en 2008 des Etats-Unis), la crise mondiale dure depuis quatre ans et l’Europe en est l’épicentre. La crise a prospéré, faute d’une perspective claire pour l’Europe. De fait, dans la zone euro, il y a de fortes hétérogénéités.
La France vient de connaître trois trimestres de croissance nulle. La crise a certes accentué les déséquilibres de l’économie française mais elle n’explique pas tout : la politique menée ces dix dernières années a une lourde responsabilité. La vérité, c’est que la dette par habitant a été multipliée par 5 en 30 ans ! Il nous faut donc d’urgence redresser nos comptes pour dégager des marges de manœuvres. Stagnation et inégalités sont les deux faces de la situation française.
-> Quel est l’objectif ? Renouer avec une croissance plus forte, plus équilibrée et plus solidaire. Cela passe par :
- une réorientation des politiques européennes en faveur de la croissance ;
- des mesures d’urgence pour stimuler la demande via le pouvoir d’achat (ARS, SMIC, loyers…) et l’emploi ;
- un agenda de réformes ambitieux pour la croissance et la compétitivité via la finance (BPI, épargne réglementée, réforme bancaire), le marché du travail, le financement de la protection sociale, la réforme fiscale et la transition énergétique.
Cela permettra un retour progressif de la croissance : 0,8 % en 2013, après + 0,3 % en 2012.
-> Quel rythme ? Il y aura deux temps dans le quinquennat. D’abord celui du redressement des comptes. La dette publique a augmenté de 21 points de PIB pour la période 2007-2012 ; elle baissera enfin de 7 points de PIB pour la période 2012-2017. D’où un effort très important, nécessaire, en 2013 pour ramener le déficit à 3 % et être en dessous de 0,5 % dès 2015.
Après avoir passé le cap difficile de 2013-2014, nous redonnerons des marges de manœuvre à l’action publique.
Jérôme Cahuzac, pour sa part, détaille l’effort demandé en 2013 : 1/3 en économies budgétaires ; 2/3 en nouvelles recettes, dont la moitié sur les ménages, l’autre sur les entreprises. Avec en matière fiscale, une forte préoccupation de justice puisque les mesures du budget visent à :
- rétablir la progressivité de l’imposition sur le revenu ;
- rééquilibrer l’imposition des entreprises (en taxant plus les grosses et moins les petites).