La Fondation Jean-Jaurès vient de publier, quelques semaines après la disparition de Pierre Mauroy, un livre d’entretiens que la journaliste Michèle Cotta eut avec celui-ci en septembre 2009 dans l’émission A voix nue de France Culture. Ces propos émanant de cette grande figure du socialisme de notre Nord que fut Pierre Mauroy, sont – comme je l’ai fait aujourd’hui – à relire avec plaisir et, comme c’est mon cas, avec un souvenir respectueux et affectueux.
Comme le dit Michèle Cotta, tout au long de l’ouvrage, on sent chez Pierre Mauroy « un attachement pour François Mitterrand. Jamais sans doute sous la Ve République le couple exécutif ne sera apparu plus solide » dit-elle !
Dans le récit, c’est d’abord bien sûr la jeunesse, l’entrée dans le socialisme à partir d’Haussy « à la fois le village de la douleur et le village de la joie », l’adhésion aux Jeunesses socialistes, secrétaire national, qu’il quitte à 30 ans en 1958, puis le bureau de la SFIO, délégué de la candidature de François Mitterrand en 1965, et l’alliance du congrès d’Epinay en 1971. Ce fut « la mobilisation formidable » de 1974, le dépassement de l’antagonisme avec les communistes, la préparation de la présidentielle de 1981, avec en octobre 1980, l’annonce par le candidat à Pierre Mauroy : si François Mitterrand gagne la présidentielle, il sera Premier Ministre !
Le livre d’entretiens évoque ensuite les années de gestion, le départ du gouvernement et la nouvelle donne politique, parmi les responsabilités politiques, municipales et internationales de Pierre Mauroy. Un homme, un « enfant du peuple » qui aura « fait l’histoire » de son pays, comme l’a dit François Hollande, Président de la République, lors de l’hommage national aux Invalides.
Le Président rappelle aussi l’ultime ligne du dernier livre de Pierre Mauroy « les hommes passent avec le reste. Mais les justes causes, elles, ne meurent jamais ».
Cela vaut la peine de lire ce petit livre. Et ça fait du bien !