Un sacré diablotin que ce Valentin : normal, il est wattrelosien !
Cela aurait pu être un bon poisson d’avril : Valentin n’est pas avec les Copés in deux et monte seul sur scène, il fait son one-man show ! Et même qu’il a appelé son spectacle Le rire vous va si bien ! Le garnement… Il ose ! Et… il a bougrement raison ! Car pour rire, on rit, et on rit même très bien !
Dès l’arrivée sur scène, le ton est donné : l’artiste se commet d’imitations que le public doit reconnaître, et se voit récompenser de bonbons (j’en ai gagné un) !
L’audition au cours Florent, ensuite, donne ses lettres au spectacle car évidemment, notre Valentin déclamant Cyrano de Bergerac, parlant « d’un pic, d’un roc, que dis-je ? d’une péninsule »… s’agissant d’une publicité pour préservatif, tout cela ne laissa pas de marbre le public !
Puis, sur fond de générique de la Twentieth Century Fox, l’analyse des soirées au cinéma, et notamment du choix entre films pour filles, films pour garçons (horreur, aventure, action) et films « chiants » (ceux qui gagnent les festivals), ressemble à du vécu (dans le public aussi !), ce qui donne, avouons-le, une certaine pertinence à cet examen du « code social propre aux salles obscures ».
Mais le meilleur comique sait aussi faire rire de sujets graves. De fait, Valentin, en camisole de force, devient un psychopathe dangereux, interné, lui qui « a été déclaré psychologiquement instable », car « il a un double qui s’appelle Robert », qui arrache les ailes des mouches… mais aussi les bras de sa petite amie qui s’était déguisée en mouche ! Le passage de l’un à l’autre s’opère dans une composition subtile qui installe le sketch dans les réussites personnelles de l’artiste.
Bien sûr, l’initiation au saut en parachute est, elle, beaucoup plus détendue, surtout avec un moniteur flamand, et le pauvre Alain, choisi au hasard dans le public pour bénéficier de la formation a eu bien du mérite ! Le moniteur aussi car finalement, il se reconvertira… au saut à l’élastique ! Là, la salle est morte de rire mais elle n’avait pas encore tout vu : notre Valentin s’en revient déguisé en Mister Camping, prix gagné en interprétant Sex bomb… en patois.
Bon sang ne saurait mentir ! Pour être franc, quand on m’a dit que tout le spectacle serait en français, je ne l’ai pas cru ! Valentin ne pas s'exprimer en patois ? C’est comme demander à son père de ne pas bourler : impossible ! Alors, quel plaisir de l’entendre au final reprendre le tube d’Elvis Presley de Wattrelos, Ch’est à c’t’heure ou jômais (version originale de It’s now or never, malheureusement plus connue) !
Standing ovation méritée, un petit déjà grand mais qui deviendra plus grand encore… Congratulations for his parents !