Ce midi, Roubaix connait une visite ministérielle : Jean-Marie Bockel, Secrétaire d’Etat à la Justice vient visiter l’Ecole Nationale de Protection Judiciaire de la Jeunesse. Il est accompagné du Préfet de Région, de la 1ère Présidente de la Cour d’Appel de Douai, du Procureur Général de la Cour, et du Procureur de Lille. Les deux députés de Roubaix sont, évidemment, aux côtés du maire, pour accueillir, républicainement, le ministre.
Dirigée par Jean-Pierre Valentin, l’ENPJJ est une école de formation initiale et continue, s’appuyant sur 9 pôles territoriaux dans toute la France (et 2 outre-mer). Elle emploie 160 personnes (dont 70 à Roubaix), et aura formé, au titre de la formation continue, 6000 personnes en 2009, et accueille 500 personnes en formation initiale (3 promotion d’éducateurs et 2 de directeurs). Elle dispose d’un Centre de documentation qui est le plus grand d’Europe. L’école se veut plutôt d’application, et veille à mettre ses élèves au contact du terrain. Elle a, par ailleurs, dans ses murs une « classe préparatoire intégrée » (d’une vingtaine d’élèves) pour préparer les concours administratifs.
Au terme de la visite, en amphithéâtre, J.M. Bockel a rencontré les 162 éducateurs stagiaires et 18 directeurs stagiaires, soulignant leur motivation pour ce métier « dur, complexe, de remise en cause permanente de soi », et que c’est « une mission », « une très belle aventure des temps modernes ». Il estime que c’est « une mission de service public plus que jamais essentielle à notre contrat social ».
Le ministre n’a pas manqué, évidemment, d’évoquer les réflexions qu’il conduit dans le cadre de la mission sur la délinquance juvénile que lui a confiée le Président de la République, et sur laquelle se tiendront le 14 octobre des Assises à la Cour d’Appel de Paris.
Ce type de visite (en période de pré-remaniement ministériel…) ne porte pas d’annonces, on s’en doute. De plus, ancien avocat, Jean-Marie Bockel est homme habile dans ses déclarations, car qui peut ne pas être d’accord avec lui lorsqu’il dit, devant les étudiants, par exemple :
« Le travail de prévention de la délinquance ne peut porter ses fruits que si la référence à la loi, à la règle commune, à la sanction sont possibles… »
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« N’attendons pas tout de la loi… »
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« Si on regarde notre jeunesse avec crainte, on prépare mal l’avenir ». « Le jeune se construit entre l’amour et la loi »…
Sauf… qu’il y a loin entre le discours, et les décisions d’un gouvernement qui réduit les financements des associations, qui baisse les dotations des collectivités locales, et qui supprime encore – 16.000 postes dans l’éducation nationale… réduisant ainsi dramatiquement les moyens de tous les acteurs qui interviennent pour éduquer, former, accompagner la jeunesse ! Or, l’action première pour nos jeunes, c’est quand même celle-là… et elle est en grave danger !