Cela fait plusieurs fois que je la fréquente mais elle me procure toujours autant de plaisir et d’émotion, d’autant qu’elle se complète au fil du temps : après avoir été accueillie l’an dernier à la salle des fêtes du centre (et en partie au musée lors des Journées du patrimoine), l’exposition Wattrelos de fil en usines est installée en ce moment à la maison des associations Bernard Vanmarcke.
Ce soir, je procède à son vernissage en compagnie du président des Amis de la Lainière et du textile, Georges Dubois, de mon complice Jean-Pierre Balduyck, ancien député-maire de Tourcoing et auteur du livre L’épopée humaine du textile, de Rita Catena, directrice de l’Office de tourisme (partenaire), ainsi que de nombre d’élus, de bénévoles et de visiteurs.
Si cette exposition rappelle ce que fut le textile dans notre ville et notre métropole, elle ne se veut pas pour autant nostalgique car le textile, encore aujourd’hui, c’est la vie.
C’est la vie car la fibre elle-même, issue d’une matière première contenue dans le pelage d’un animal (mouton, chèvre, lapin…) ou une plante, est vivante. On n’y pense pas, ou on ne le sait pas, mais nous portons la vie dans nos vêtements. Un héritage qui ne date pas d’hier puisqu’à l’époque de Marco Polo déjà, la France exportait son textile ! C’est encore plus prégnant dans notre métropole où il a structuré notre vie économique et industrielle, où il a généré d’immenses flux de biens et de personnes.
Le textile, c’est aussi la vie parce qu’il porte l’histoire de celles et ceux qui nous ont précédés. On serait surpris de connaître le nombre de femmes et d’hommes qui n’ont eu, pour seul horizon professionnel, l’usine, à l’instar de mon père qui, le jour de ses 14 ans, intégra La Lainière ! Le textile est dans notre patrimoine génétique ; il nous raconte. Nous nous racontons nous-mêmes en l’évoquant.
Enfin, le textile est la vie de nos villes dont les quartiers se sont développés autour des usines. Il a fait naître des cités entières, des clubs de sport, des associations diverses, des magasins, tant d’unions conjugales aussi ! Il a structuré notre vie sociale, syndicale.
Aujourd’hui, je le dis avec force : sa mémoire ne doit pas vieillir car il est essentiel de savoir d’où l’on vient, ce que l’on est, pour savoir où l’on va. Le textile dans notre agglomération, c’est le présent, l’avenir : à l’Union s’est ouvert le centre européen des textiles innovants (CETI), et Jean-Pierre Balduyck et moi-même ne sommes pas étrangers à cette implantation. De ses travaux de recherche naîtront des PME-PMI qui créeront de l’emploi.
Jean-Pierre et moi sommes également deux fervents avocats de la création d’un centre historique du textile qu’il serait impensable de localiser ailleurs qu'à Wattrelos, et pour ma part je plaide spécifiquement pour le site si emblématique de la Lainière. La Région me semble porter un regard nouveau sur ce projet : à nous de transformer l’essai pour disposer de ce lieu que nous devons à notre histoire et à tant de salariés !