C’est en ces termes que j’ai conclu, ce matin, mon intervention auprès des 22 délégués de classe de 3e du collège Saint-Joseph, élus voici un mois et demi. Chaque année je participe à cette rencontre consacrée au thème de l’engagement ; je n’ai pas boudé mon plaisir en répondant aux questions des élèves et en rappelant à quel point j’aimais ma ville.
Après une présentation quasi-parfaite du rôle du député par deux élèves, à leur demande, j’ai retracé mon parcours. Mon engagement associatif puis politique a débuté tout naturellement. Responsable de classe à l’école primaire, porteur du cahier de classe au collège, enfant de parents très présents dans le monde associatif wattrelosien, je ne pouvais que me mettre au service des autres ! Aider, être utile aux autres est ma passion (en plus de la moto) et je voudrais la partager.
J’ai longtemps été le plus jeune : première carte d’adhérent au parti socialiste offerte pour mes 15 ans, bac à 16 ans, directeur de la Banque de France à 22 ans, conseiller municipal au même âge puis, en 1997, je suis élu plus jeune député socialiste du Nord… Entre mon vif intérêt pour la chose publique et ma carrière professionnelle, je n’ai jamais eu le temps de m’ennuyer ! Et pour répondre à une question d’une collégienne, oui, c’est parfois difficile de concilier vie publique et vie privée. Les vacances sont courtes, les week-ends de repos quasi-inexistants, les sollicitations, à Wattrelos comme à Roubaix, toujours très nombreuses… Wattrelos compte 43 000 habitants, et la 8e circonscription de Roubaix-Wattrelos... 120 000 ! Etre élu de la République exige un rythme de vie qui balaie le reste. Remplir correctement ses missions de député nécessite d’être présent à l’Assemblée nationale, de préparer, voter et amender les lois, de rédiger des questions écrites, de contrôler le gouvernement et de rester à l’écoute de la population. Rien que ça !
Exercer les fonctions de député ou de maire ne procure pas de droits supplémentaires, au contraire, ai-je également précisé à un autre élève, il crée des devoirs, dont celui de l’exemplarité. A Wattrelos, chaque conseiller ou adjoint paye sa place pour assister à un spectacle ou partager un repas, le maire aussi ! Non, l’engagement ne confère ni passe-droits ni fortune. En revanche, un élu peut subir des pressions, voire des menaces, j’en fais régulièrement les frais, comme d’autres !
Parce que je sais l’énergie et le temps qu’on dépense au service de ses concitoyens, je conserve une grande admiration pour ceux qui s’engagent d’une façon ou d’une autre. Je le reconnais, Jean Delvainquière, maire de Wattrelos lorsque j’étais gamin, m’en imposait. Il était une figure locale qui respirait l’autorité.
A son image, mon objectif est, non pas de faire des miracles, mais de satisfaire mes électeurs bien sûr, mais aussi l’ensemble des administrés. Jamais je ne laisserai passer ma ville après mon propre sort. Mon engagement repose sur des valeurs et non une recherche d’intérêts personnels. Pour autant, même si mon amour pour la ville qui m’a vu grandir est infini, j’éviterai le mandat de trop lorsque je sentirai que je ne suis plus le maire à qui les Wattrelosiens souhaitent s’adresser.
Mais des satisfactions, il y en a, ô combien, au quotidien, avec ces « bonjour ! » plein de sympathie qu’à tout âge on m’adresse dans la rue ou ces « merci ! » que j’ai aussi le bonheur d’entendre ou, juste à l’instant encore, tous ces élèves dans la cour de récréation. L’engagement, ce n’est que du bonheur et il faut que ça le reste !