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  • : Blog de dominique Baert
  • : Dominique Baert est maire de Wattrelos (Nord)
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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 16:24

C'est le thème du débat que nous avons cet après-midi à la Commission des finances avec quatre économistes de talent, que je connais bien, Ch. De Boissieu (Conseil d'Analyse Economique), J.M. Lorenzi (Cercle des Economistes), X. Timbeau (Ofce) et M. Touati (Société Générale).

 

Certes, il y a des différences d'approche entre eux. Mais globalement, un consensus s'observe pour dire que la crise financière, venue des Etats-Unis, n'est en effet pas finie.

 

Trois raisons pour cela : la crise du logement n'est pas terminée outre-Atlantique ; il y a crise de confiance entre les banques depuis août 2007, et cela se prolonge (l'injection de liquidités par les banques centrales a calmé le jeu, mais le doute subsiste par manque de transparence sur les positions de chaque établissement) ; tout n'est pas encore inscrit dans les comptes des banques et des assureurs, et dans les bilans qui vont sortir vont devoir être inscrites des dépréciations d'actifs. Tous sont d'accord pour reconnaître que les 1 000 Mds $ de pertes des banques cités par le FMI ne sont en effet pas impossibles.

 

Cette crise aura des conséquences sur nous par trois canaux :

 

-         la croissance économique : là, les avis peuvent diverger sur la croissance américaine, et sur sa récession et sa durée. Tous sont d'accord pour reconnaître que le pôle de dynamique mondial restera les pays émergents avec la Chine, l'Inde et la Russie (avec des taux respectifs de 9/10 %, 7 % et de l'ordre de 7 % aussi), mais que la croissance européenne sera touchée ;

 

-         le canal bancaire : des banques, mais aussi des assureurs sont touchés. Des établissements pourraient devenir plus sélectifs, et les PME connaîtront des problèmes de financement bancaire ;

 

-         le taux de change : chacun imagine le dollar rester faible, et à des degrés divers stigmatise la BCE (Banque Centrale Européenne) qui ne baisse pas ses taux (reconduisant l'erreur de 1929), alors que la Fed américaine l'a fait, en sa qualité de prêteur de dernier ressort.

 

Au final, le plus pessimiste (le plus réaliste ?) est sans conteste Marc Touati qui estime que « la crise n'est pas finie », que « le tunnel ne fait que commencer », annonçant « de mauvaises nouvelles dans les banques européennes », rappelant que « les banques françaises ont fait 11 Mds € de pertes sur les subprimes », et qu'en 2009, « la croissance de la zone euro sera inférieure à 2 % » !!!

 

Pour ma part, j'ai tenu à poser trois questions à notre parterre d'économistes :

 

1)      Comment faire quand, pour la BCE, elle est confrontée à une dualité d'objectif de politique monétaire (d'une part la lutte contre l'inflation, d'autre part le niveau du taux de change), en n'ayant qu'un seul instrument (le maniement des taux d'intérêt directeurs) ?

 

Dans la réponse, M. Touati a rappelé qu'en vertu des textes européens, la BCE n'a pas pour seul objectif l'inflation (dont rien ne dit qu'elle doive être à 2 %, surtout quand il s'agit d'une inflation énergétique ou d'une bulle alimentaire !), que celui de croissance économique est bien prévu, et que « la BCE est un problème, car elle fait passer le dogmatisme avant le pragmatisme ».

 

2)      Quelle évolution pour la "courbe des taux", car aujourd'hui – et c'est révélateur des temps de crise - elle est extraordinairement plate ?

M. Touati a confirmé en effet que si les banques centrales, avec leurs liquidités, ont réglé les problèmes de financement à très court terme, le marché interbancaire ne fonctionne pas bien (trois mois), et il y a des primes de risque importantes. Le problème, ce sont les taux courts de la BCE.

 

 

3)      N'y a-t-il pas lieu de redouter des difficultés de financement de l'investissement ? Cette question est primordiale pour la croissance économique française, car face aux difficultés de la consommation et du pouvoir d'achat des ménages, si l'investissement des entreprises ne redémarre pas, le moteur de notre croissance risque fortement de patiner dans les mois qui viennent !

 

 

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 14:51

Cet après-midi à l'Assemblée nationale, la Gauche a été majoritaire pour rejeter le projet gouvernemental relatif aux organismes génétiquement modifiés. Ce vote s'inscrit  dans notre dénonciation de ce texte, entamée il y a quelques mois déjà dans le cadre des travaux parlementaires.

 

Nous avions donné un premier coup d'alerte au Gouvernement, avec l'adoption en première lecture de l'amendement n°252, devenu aussitôt célèbre, et garantissant le droit de produire et de consommer sans OGM. 

 

Ce vote de procédure (sur une question préalable !) par lequel la Gauche a été majoritaire coupe court ainsi aux petites manœuvres de la Droite qui a cherché, par des réunions à l'Elysée notamment, et malgré la richesse et la pertinence des débats parlementaires en première lecture, à défaire – ou à contourner ! – l'amendement n°252 et à forcer au silence ses parlementaires hostiles à ce texte. On se souvient qu'une ministre en avait même été privée d'hémicycle lors du vote solennel en fin de première lecture (et de voyage officiel au Japon !) pour avoir laissé adopter cet amendement! 

 

Au-delà du fond, ce qui s'est passé cet après-midi atteste deux choses : que la Gauche est mobilisée, qu'elle se bat à l'Assemblée et qu'elle sait travailler pour défendre ce à quoi elle croit ; que la majorité de droite est en difficulté car elle est traversée de critiques, soit sur la politique menée par le Gouvernement, soit sur les méthodes de travail, mais une chose est sûre : une semaine après le rappel à l'ordre de l'Assemblée, les députés de Droite n'étaient pas là, qu'ils n'en aient pas eu l'envie ou la volonté. Et cela donne à ce premier anniversaire de la présidence Sarkozy un sérieux coup de semonce !

 

Plus grave, le Gouvernement n'a pas entendu l'avertissement : il vient de décider de passer en force en provoquant ce qu'on appelle une « commission mixte paritaire »,  réunion restreinte réunissant quelques députés et quelques sénateurs, à majorité de droite, pour trouver dans l'urgence une réécriture consensuelle – à droite ! – devant permettre de surmonter la mobilisation des parlementaires de gauche, pour contraindre la majorité à taire ses divisions et pour faire plaisir au président Sarkozy !

 

Peu importent les dégâts, avançons ! C'est la ligne sarkozienne ! Cela fera grincer encore plus les dents à droite. Mais, à gauche, pour nous, c'est clair, c'est un déni de démocratie ! Avec cynisme, la Droite va essayer de faire passer à la hussarde ce qu'une majorité de députés a rejeté ! Sous la présidence Sarkozy, on fait décidément bien peu de cas de l'Assemblée nationale...

 

 

 

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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 13:37

Les Douanes viennent de publier les chiffres du solde commercial de mars 2008 : le déficit est une fois et demie plus élevé qu'en février et atteint - 4,75 milliards €. Pour les 12 derniers mois, la France atteint un déficit qui s'affiche comme un sombre record : - 43 milliards d'euros ! Du jamais vu…

 

Et ce n'est pas dû à l'euro ! Certes, les ventes françaises se replient aux Etats-Unis et en Asie, mais aussi en Afrique ; surtout, elles fléchissent au sein de l'Europe (où l'effet du taux de change ne peut être mis en cause !). Triste contraste quand, dans le même temps, l'Allemagne affiche un excédent commercial de 200 milliards € !

 

On parle souvent, en France, du déficit de l'Etat (très lourd), de la dette de l'Etat (en dérapage), des déficits sociaux (colossaux), de l'inflation (à son plus haut niveau depuis 25 ans !), du chômage (important), du pouvoir d'achat des ménages (en berne), des inégalités (creusées)… quand on fait le bilan de cette première année de présidence Sarkozy. N'omettons pas les résultats du commerce extérieur, car moins d'exportations, ce sont moins de marchés et de productions pour les entreprises et moins d'emplois…

 

Lors de ses vœux, le 31 décembre 2007, Nicolas Sarkozy disait : « Il ne s'agit pas de faire de beaux discours, mais d'agir pour obtenir des résultats ».

 

Le résultat est là ; il est cuisant. L'économie française ne va pas mieux qu'au printemps 2007, et son insuffisante compétitivité est criante. Sauf qu'à l'heure où l'urgence commanderait de dégager des moyens pour l'économie de la connaissance, la recherche, l'investissement, le financement des PME, le choix politique majeur – une dramatique erreur économique ! – du nouveau président a été, avec sa loi TEPA de l'été 2007, de distribuer 15 Mds € de cadeaux fiscaux aux plus riches. N. Sarkozy, en fait, ne conduit pas de politique économique ; il fait de la politique sur le dos de l'économie ! Sauf que c'est un jeu où, au final, c'est la France qui perd…

 

 

 

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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 10:16

Xavier Bertrand, ministre du Travail, l'a dit : il souhaite que les pensions des retraités puissent être versées plus tôt, vers le 2 ou le 3 du mois (au lieu des 8 ou 9 de chaque mois actuellement) pour que les ressources des retraités leur parviennent à un moment plus proche de celui où ils ont à régler leurs charges. L'idée est bonne ! Mais le Gouvernement en a-t-il les moyens ?

 

L'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS), qui gère la trésorerie de la Sécu, a ainsi calculé que cette anticipation de date lui coûterait 4,5 milliards € de trésorerie, et donc également représenterait une charge d'intérêts supplémentaires à payer de plusieurs dizaines de millions d'euros.

 

Or, la trésorerie de l'ACOSS est déjà au plus mal. Compte tenu des déficits de la Sécurité sociale accumulés, les précédents gouvernements de la Présidence Chirac ont fait relever à 36 milliards € le plafond maximal de découvert de l'ACOSS auprès de son banquier qu'est… la Caisse des Dépôts.

 

Certes, mais le problème est que ce découvert est déjà atteint et que, de l'avis même du Président du conseil de surveillance de la CDC avec qui j'en parlais récemment, aller au-delà de ce plafond de 36 Mds € (outre qu'il faudrait que le Gouvernement demande pour cela un vote au Parlement !) n'est pas compatible avec les capacités financières de la Caisse !

 

Rappelons que la Caisse gère des investissements dans des entreprises, intervient sur les marchés financiers, collecte le livret A (dont le Gouvernement va d'ailleurs modifier la distribution) pour financer le logement social, et finance les investissements publics, notamment des collectivités locales. Déséquilibrer la Caisse, c'est bousculer un intervenant-clé de notre système financier.

 

Mais revenons à notre sujet : la situation financière de l'ACOSS. En position négative quasi-constante, celle-ci paie des charges financières. De 280 millions € en 2006, ces intérêts ont atteint 642 millions € en 2007 ; ils devraient être de près d'1 Milliard € en 2008 !

 

Alors, au vu des comptes sociaux actuels, qui peut croire que le Gouvernement pourra réussir à verser les pensions plus tôt ? A dire vrai, pour y parvenir, sans être trop "technique", il n'a que deux solutions :

 

-         soit augmenter le taux de la CRDS (et augmenter les prélèvements sur les ménages) ;

-         soit décider d'anticiper également la perception des cotisations (ce qui, là, va ponctionner sévèrement la trésorerie des entreprises !).

 

Au final, le risque est donc bien que cette histoire se finisse, soit comme une promesse (non tenue) de Gascon, soit comme un remake du trou du sapeur Camembert : on en bouche un… en en creusant un autre !).

 

 

 

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9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 10:07

« Gagnant-gagnant », telle est la formule qui me vient à l’esprit à propos de la charte locale d’insertion que j’ai signée ce vendredi avec l’Etat, Lille Métropole Communauté Urbaine, la Compagnie Métropolitaine de l’Habitat, l’ANPE, l’ASSEDIC et l’EPARECA (restructuration des centres commerciaux).

Cette charte préconise d’attribuer au moins 5 % du total des heures travaillées sur les chantiers de rénovation urbaine, en l’occurrence Beaulieu, à des demandeurs d’emploi du quartier.

Entreprises et demandeurs d’emploi y trouvent leur compte : les entreprises de travaux publics, qui ont des gros problèmes de recrutement, trouvent sur place une main d’œuvre qu’elles pourront ensuite former ; les demandeurs d’emploi, une activité près de chez eux, un métier, le début d’une carrière qui leur permettra de sortir définitivement de leur « galère ».

Et  puis c’est vraiment motivant de travailler à l’amélioration du quartier où l’on vit !

Il faut savoir que nous n’avons pas attendu la signature de la charte pour appliquer son principe. La Ville de Wattrelos et ses partenaires, notamment le groupe CMH (Logicil) ont commencé au mois de septembre 2006.

Depuis, une trentaine de personnes ont bénéficié de ce dispositif. Parmi elles, cinq personnes ont obtenu un CDI et trois autres, un contrat d’apprentissage dans l’entreprise qui les avait accueillies. Cela peut paraître modeste mais la bataille pour l’emploi est faite de gouttes d’eau qui forment des ruisseaux, et les ruisseaux des rivières. D’ailleurs, la rénovation urbaine n’attaque vraiment que maintenant ses chantiers les plus lourds. Cela signifie que d’autres demandeurs d’emploi pourront encore intégrer le dispositif.

 

 

 

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8 mai 2008 4 08 /05 /mai /2008 16:58

Combien de générations d’hommes et de femmes ont connu, à travers l’Histoire, des temps de guerre ? Trop, beaucoup trop assurément.

En commémorant la victoire du 8 mai 1945 ce matin dans les deux cimetières de Wattrelos (au cimetière du Crétinier, j’ai d’ailleurs tenu à fleurir la tombe d’un Wattrelosien éminent mais trop peu connu, Moïse Priez, Compagnon de la Libération), en compagnie bien sûr des sociétés d’anciens combattants et des élus de la ville, je me faisais la réflexion suivante : non, la paix n’a jamais été et ne sera jamais donnée aux hommes une fois pour toutes, même si elle nous semble naturelle, évidente, en France en 2008.

Comme le feu pour nos très lointains ancêtres, elle s’entretient, elle se transmet, et surtout, elle reste un bien fragile acquis lorsque l’on considère les guerres – de toutes natures – qui ensanglantent et minent aujourd’hui encore notre planète.

Je vous propose de découvrir le discours (en cliquant ici) que j’ai prononcé à l’occasion de cette commémoration à laquelle je suis très attachée au nom du devoir de mémoire, manifestation qui cette année s’est trouvée rehaussée de la participation de l’Amicale des Anciens du 5e régiment de Cuirassiers.

 

 

 

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7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 11:18

C’était un ami de Wattrelos ; c’était un ami des arts.

Ce matin avaient lieu les funérailles de Raymond Droulez, vice-président de l’Atelier des arts de Wattrelos et figure emblématique de l’association.

J’ai tenu à me joindre à la tristesse de ses proches, de ses nombreux amis pour lui dire un dernier adieu et, par ma présence en tant que maire, porter témoignage qu’avec la disparition de Raymond, c’est un personnage de Wattrelos et un homme extrêmement attentif aux autres qui nous a quittés.

Sa silhouette imposante et sa voix puissante, son rire reconnaissable entre mille, cachaient une grande sensibilité, un sens aigu de la précision et de la patience indispensables à l’expression du sculpteur de talent qu’il était, formé à l’école d’un autre grand sculpteur wattrelosien disparu trop tôt lui aussi : Edouard Guszczinski.

Raymond était également, lorsque l’heure était à la fête, un homme très chaleureux, décontracté. Lors du dernier carnaval, il était à mes côtés, rayonnant, souriant, et je l’avais taquiné car là où il était placé, c’est sûr, il allait en manger des confettis !

Sûr qu’il aurait voulu qu’on garde cette image de lui : un compagnon joyeux, un ami fidèle aimant rire, adorant la fête et les rendez-vous conviviaux, comme tout Wattrelosien qui se respecte.

Si la grande famille wattrelosienne est en deuil aujourd’hui, une étoile vient de s’allumer au ciel des artistes. Je suis au moins certain d’une chose : nous ne t’oublierons jamais, Raymond.
Adieu l’artiste.

 

 

 

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2 mai 2008 5 02 /05 /mai /2008 10:43

 

C’est en effet le club Ensemble de Wattrelos qui, ce matin, visite l’Assemblée national dans le cadre de ses découvertes sur le terrain.

Cet après-midi, il visitera la plate-forme aéroportuaire de Roissy. Un beau programme pour nos aînés wattrelosiens toujours en quête de savoir et de culture.

Voilà pourquoi j’ai mis un point d’honneur à les accueillir ce matin à l’Assemblée.

Pas facile à gérer dans l’emploi du temps car à 15 heures, je dois célébrer un mariage en mairie, ce qui impose que je sois dans le TGV de 13 heures. Heureusement pour moi (et heureusement que je me suis levé tôt pour arriver dès potron minet à l’Assemblée), le groupe est arrivé avec près d’une heure d’avance. J’ai donc eu le temps de les accompagner et d’illustrer, par quelques remarques complémentaires, les remarquables explications que le guide de l’Assemblée leur donnait.

Je ne les ai quitté qu’une fois installés dans l’hémicycle.

Avant d’y parvenir, le circuit aura été bien sûr classique, démarrant par la projection d’un (court) film sur les conditions de préparation de la loi, et la visite de la galerie des fêtes de l’Hôtel de Lassay (siège de la Présidence). Comme le temps s’y prêtait admirablement, les jardins ont pu offrir de belles photos-souvenir, de même que les escaliers de la Cour d’honneur de l’Assemblée (et dire que c’est par là que les ministres arrivent en séance !).

Une belle journée, je crois, pour mes aînés ; les questions n’ont pas manqué. J’espère avoir répondu complètement à toutes.

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1 mai 2008 4 01 /05 /mai /2008 10:25

Le 1er mai est toujours pour moi très matinal (un peu plus encore que d’habitude), car je suis debout dès les premières lueurs du jour : comme d’habitude, j’ai à écrire mon discours de réception des médaillés du travail… et comme d’habitude, c’est le matin très tôt que je le termine.

 

Peu de temps ensuite, puisqu’à 9 heures je suis dans l’une des résidences pour personnes âgées de la ville pour remettre à chacun un brin de muguet, et semer ainsi, j’espère, quelques clochettes de bonheur chez nos aînés.

 

A 10h30, c’est au centre socio-éducatif la réception des médaillés du travail, une cérémonie traditionnelle à Wattrelos, mais une cérémonie qui est ici très importante : à mes yeux, comme socialiste, et pour l’histoire des femmes et des hommes de notre ville qui est si étroitement liée au travail. Vous retrouverez en cliquant ici le discours que j’ai prononcé : le conflit de la Redoute y est évidemment présent, tant il l’est dans les esprits des Wattrelosiens, du premier magistrat, et de tous ces salariés de l’entreprise, hier très nombreux, et avec qui j’ai pu avoir un bref échange en leur remettant leur médaille. Cette médaille du travail, si méritée, c’est pour moi un honneur de pouvoir l’épingler sur chaque femme, chaque homme que j’ai distingué ce matin. Ils peuvent, ils doivent en être fiers de cette médaille ! C’est la reconnaissance de leur labeur, c’est l’histoire de leur vie.

 

A 11h45, moment d’émotion aussi pour moi, et les élus, en allant porter, comme chaque année, un brin de muguet à tous les pensionnaires de la maison de retraite.

 

A 12h45, je participe à un repas-meeting des socialistes de Mouscron (première ville de Belgique… en venant de France !), à l’invitation d’Annick Saudoyer, présidente de l’Union communale socialiste, ancienne députée. J’interviens aux côtés de Rudy Demotte, ministre-président du gouvernement Wallon et de la communauté française (ph. ci-contre). L’instant est convivial, certes, car plusieurs centaines de personnes sont à table, mais solennel aussi, car Annick, dans son propos, donne tout de suite le ton : en Belgique, c’est avec les socialistes que se sont construites les mesures de solidarité ; naturellement, cette « solidarité », valeur fondamentale des socialistes, souffre beaucoup.

 


Le lien était fait avec mon propre discours, car en ce 1er mai 2008, un an après l’élection de Nicolas Sarkozy, comment mieux illustrer la nécessité du combat de la Gauche, des salariés et des travailleurs, que par la litanie des mesures de « rupture », mais en fait de « régression sociale » et de « démantèlement des services publics » mis en œuvre en France. J’ai rappelé le déséquilibre salaires/profits, les mesures fiscales pour les plus riches, ainsi que les conséquences des cartes judiciaire, scolaire, militaire, hospitalière… Voilà pourquoi, il est important que les socialistes soient, et restent, unis, et sachent se mobiliser pour porter le combat des plus modestes.

 
14h00 : il est temps pour moi de rejoindre mes amis socialistes de Wattrelos pour y déguster une excellente assiette anglaise-frites. Militer, c'est aussi savoir avoir des moments de convivialité !


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30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 10:45

Hier après-midi, c'était le vote définitif du projet de loi de modernisation du marché du travail, transposition législative de l’accord interprofessionnel sur le marché du travail signé par les partenaires sociaux le 11 janvier 2008.

 

Initialement, ceux-ci avaient été appelés à travailler à partir de la proposition du  Président de la République visant à instaurer un contrat de travail unique, inspiré du CNE et devant remplacer le CDI. Au contraire, ils ont choisi, dans le cadre d’un accord majoritaire, d'écarter l’idée de contrat unique. Ils ont également affirmé que le contrat de travail de droit commun est le CDI ; aligné l’indemnité de licenciement de droit commun sur l’indemnité de licenciement économique et réduit de deux ans à un an la condition d’ancienneté pour en bénéficier ; réduit de trois à une année d’ancienneté la condition pour bénéficier des indemnités maladie complémentaires ; appelé l’obligation de motiver tout licenciement, économique ou non, par une raison réelle et sérieuse portée à la connaissance du salarié ; défini la durée et l’objet des périodes d’essai ; supprimé le CNE et requalifié en CDI tous les CNE en cours.

 

Difficile pour nous, élus socialistes, de voter contre ce texte, et de vouloir ainsi le rejeter. Il est incontestable qu'il n'est pas exempt de modifications intéressantes pour les travailleurs, pour les droits et la protection des salariés, ne serait-ce que pour la reconnaissance du contrat à durée indéterminée comme référence, et pour l'éradication du CNE. De surcroît, un parti comme le nôtre ne peut pas dire être attaché à la « démocratie sociale », et désapprouver, quand il est réalisé, un accord entre partenaires sociaux !

 

Certes, reconnaissons-le, nous sommes moins enthousiastes sur deux dispositifs nouveaux repris dans l'accord : la rupture conventionnelle du contrat de travail en complément de la démission et du licenciement, et le CDD à objet défini de 18 à 36 mois réservé aux cadres et aux ingénieurs.

 

Face à ce texte, les députés socialistes ont donc été exigeants : audition de partenaires sociaux, amendements destinés à assurer une transposition « exacte » dans la loi de l'accord interprofessionnel. Il s'agissait de combattre tout risque de dénaturation du texte et de l'équilibre trouvé par les acteurs sociaux.

 

Ceci a conduit le groupe socialiste à faire adopter, sur son initiative ou avec son soutien, plusieurs amendements :

 

-         l'un précise que le CDI est la forme normale et générale de la relation de travail ;

 

-         un autre intègre dans le code du travail que la définition de la période d’essai permet à l’employeur d’évaluer les compétences du salarié et au salarié d’apprécier si les fonctions lui conviennent ;

 

-         concernant la rupture conventionnelle intervenant d’un commun accord entre l’employeur et le salarié, un de nos amendements a permis de préciser que le salarié bénéficie dans les conditions de droit commun des allocations d’assurance chômage dès lors que la rupture est homologuée ;

 

-         quant au contrat à objet défini ou « contrat de mission », un amendement a pu préciser que le contrat à objet défini comporte les clauses obligatoires des CDD.

 

Au-delà de cette vigilance législative, nous ne sommes bien sûr pas satisfaits par un projet de loi qui ne comporte pas de mesures suffisantes pour lutter contre la précarité et le temps partiel, contre le chômage des jeunes et des seniors.

 

Voilà pourquoi nous avons décidé de nous abstenir. Il s'agit d'une abstention constructive dans la discussion parlementaire (car elle n'empêche pas l'adoption du texte), d'une abstention vigilante pour qu'une disposition législative future ne détricote pas sans négociation préalable entre les partenaires sociaux l'accord interprofessionnel jugé équilibré par beaucoup, d'une abstention enfin soucieuse de la préservation des droits des salariés.

 

Les socialistes ont veillé au respect de la démocratie sociale et à la protection des salariés.

 

 

 

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