Saine et tout à fait pertinente réaction que celle du Président et du Premier ministre après les déclarations et postures de Montebourg et d’Hamon ce week-end à Frangy.
Dès dimanche soir, ayant pris connaissance de ces propos, à des proches je disais ma consternation et que j’étais convaincu que Manuel Valls ne laisserait pas passer. Je me suis même risqué à dire qu’il irait voir le Président pour présenter la démission du Gouvernement (ce qui a l’avantage institutionnel de ne pas devoir exiger des ministres des démissions individuelles, puisque la démission du Premier ministre vaut celle de tout le Gouvernement !), qu’il serait renommé par le Président et recomposerait une équipe sans ces voix dissonantes. Il l’a fait et il a eu raison !
Cela ne pouvait plus durer. Enfin ! J’ai dit à la presse que j’étais soulagé de cette décision ; oui, j’en suis satisfait. Car sur la forme comme sur le fond, le jeu de Montebourg n’était plus acceptable.
Sur la forme, car dans la Ve République, le Gouvernement dépend du Président, et il ne peut y avoir de dérive acceptable par rapport au cap fixé par celui-ci : qu’Arnaud accorde au Monde une interview deux jours après celle du Président dans laquelle il exprime sa dissonance avec les propos présidentiels, n’est institutionnellement pas possible !
Et sur le fond, la question-clé de la réussite économique, c’est la crédibilité de notre politique économique (crédibilité internationale pour obtenir la confiance financière des marchés car on en a besoin pour payer les intérêts de notre dette colossale ; crédibilité interne auprès des investisseurs car le retour de la croissance passe par l’investissement productif et l’incitation à investir des responsables économiques), et celle-là, comme a dit le Président, a besoin de confiance dans les mesures annoncées : « La constance, c’est la confiance ! », a dit F. Hollande. Et si quelqu’un d’aussi emblématique que le ministre en charge de l’économie semble laisser dire qu’on pourrait faire autre chose que ce qu’a annoncé le Président, il sème le doute et risque de briser l’effet recherché par le Président et le Premier ministre, à savoir la stimulation de l’investissement dont on a tant besoin pour créer des emplois.
Ces voix dissonantes socialistes, à l’intérieur du gouvernement comme à l’extérieur, il faut que cela s’arrête !
Je le dis tout net ! Bon, là, ça suffit !
La ligne, c’est le Président, élu au suffrage universel, et le Premier ministre, qui a obtenu la confiance de l’Assemblée, qui la donnent ! Et personne d’autre !
Les prétendus frondeurs ne sont rien d’autre que des saboteurs qui ne cessent de compliquer l’action gouvernementale ! C’est une honte, ce jeu de sape, car faire croire qu’on peut faire une autre politique est, outre une aberration économique, une faute politique grave !
Lesdits frondeurs émettent des idées qui sont très minoritaires dans le groupe socialiste : depuis quand les élucubrations de 25 personnes, plus obsédées par la préparation du prochain congrès du PS et / ou par la prochaine présidentielle que par l’avenir de la France, s’imposent-elles à la majorité ? Les primaires et l’élection présidentielle ont réparti les rôles ; il faut tout faire pour que le Président Hollande réussisse car aucun socialiste ne regagnera la présidentielle de 2017 sur son échec !