Dans l’agglomération roubaisienne, à l’Imaginarium sur la Plaine Images de l’Union, le Président de la République a exhorté dans un discours solide à la mobilisation pour la politique de la ville sur le quinquennat.
Pointant les territoires qui « concentrent toutes les difficultés », le Président observe qu’elles « ont créé une société de statut, où le déterminisme social est plus fort : si nous ne faisons rien, nous resterons dans cette société où la réussite sera pour une élite économique ». Et « pour répondre à un défi », Emmanuel Macron veut « partager quelques convictions profondes » :
> « l’Etat ne sait pas tout, il y a besoin de coconstruire les solutions ». Tous « sont des enfants de la République » : il faudra une ambition de toutes les politiques publiques dans ces quartiers » ;
> « non, il n’y a pas une politique ambitieuse pour les gens qui réussissent » : « quand il n’y a pas une économie qui tire tout le pays en avant, les quartiers en difficulté ne se portent pas bien. Une politique d’ambition pour les entreprises doit tirer ces quartiers, mais aussi financièrement les politiques sociales ». « C’est une politique d’ensemble, une ambition pour le pays, que je suis venu exprimer ».
« Il n’y a pas de citoyen de seconde zone à qui il ne faudrait parler qu’en termes de dépenses publiques ! Œuvrer pour une économie plus forte, c’est œuvrer avant tout pour ceux qui sont les plus en difficulté ».
S’agissant de la « mobilisation nationale pour les villes et les quartiers », le Président la dessine dans « deux grandes directions » : « ramener le droit commun dans les quartiers ». Le socle premier, c’est « l’effectivité des droits dans les quartiers » ; « l’émancipation des habitants ».
l Le Président a alors annoncé des décisions importantes : « les acteurs associatifs verront les crédits de la politique de la ville sanctuarisés pour tout le quinquennat » ; les contrats aidés seront « prioritairement affectés aux territoires les plus fragiles, aux acteurs associatifs et à l’ensemble des acteurs de ces politiques » ; les dotations spécifiques aux collectivités ayant de nombreux quartiers populaires seront maintenues » ; « personne ne perdra, dans les communes concernées par la politique de la ville, le moindre crédit sur 2018 ! »
Pour la Sécurité, sur les 10 000 créations de policiers et de gendarmes (les 2/3 sur les 2 prochaines années), « nous concentrerons les efforts dans les quartiers les plus en difficulté » ; la sécurité du quotidien sera expérimentée dans les zones prioritaires et la politique pénale adaptée pour permettre aux forces de l’ordre de donner des amendes immédiates et de procéder à des mesures d’éloignement.
Face à la radicalisation, qui « s’est installée parce que la République a démissionné », des « plans de lutte » seront présentés « avec des moyens supplémentaires, des fermetures de structures et une action résolue sur le terrain ».
Mais « donner accès à la République, c’est aussi garantir la dignité de chacun », avec d’abord « la lutte contre la pauvreté », souvent « bien concentrée dans nos quartiers les plus en difficulté « (cf au Budget 2018, la majoration de 30 % du complément de mode de garde pour les familles monoparentales, soit + 138 € par mois). « Le retour de l’Etat », c’est aussi « nécessaire pour les politiques de santé », et la réduction des « discriminations qui frappent les quartiers sous plusieurs formes » : celle-ci figurera dans « les priorités claires » de l’Inspection du Travail, tandis qu’ « un grand plan de formation des dirigeants publics et privés sera lancé pour faire évoluer les mentalités et les pratiques », ainsi que des appels à projets, « pour être intraitable à l’égard de ceux qui continuent à avoir des pratiques inacceptables ».
Ce retour à l’Etat doit « s’inscrire dans un cadre de vie repensé », et il faut retrouver « la force, la mobilisation de la première génération des plans de rénovation urbaine ». L’Etat redonnera « une ambition à l’ANRU » (10 Mds €).
l La deuxième priorité, c’est « la fin de l’assignation à résidence », c’est-à-dire favoriser une « politique de mobilité », pour « nos jeunes, comme nos moins jeunes », une « politique d’émancipation ».
« Elle passe d’abord et avant tout par l’école » : le dédoublement des Rep +, « une vraie politique éducative pour les plus défavorisés » ; la réouverture « des classes bilangues dans l’école publique » ; « la politique devoirs faits » , l’aide à l’obtention du stage en 3ème ; le renforcement de la politique d’orientation, de formation ; la réouverture des « internats d’excellence ».
C’est aussi l’émancipation « par la culture » : l’ouverture des bibliothèques en soirée et le week-end sera aidée par l’Etat ; et le Pass Culture pour les jeunes expérimenté dès la fin 2018 dans les quartiers en difficulté.
Le Président évoque ensuite le sport, l’emploi et la formation, les contrats aidés, et surtout les « emplois francs », puis l’accès à l’entreprenariat, les engagements en termes d’infrastructures de transport.
Dans cette bataille, le Président de la République veut assumer lui-même le suivi, en réunissant tous les 3 mois à l’Elysée les acteurs de celle-ci, et sera créé un Conseil Présidentiel de la Ville.
« Je veux que le visage de nos quartiers ait changé à la fin de ce quinquennat », « car le cœur de la bataille que nous conduisons pour notre République se joue là, dans les quartiers, dans les villes ».
Voici quelques extraits de ce discours filmé par Victor Mahieu :