En ce début d’après-midi, avec élus, responsables et membres des sociétés patriotiques qui m’accompagnent, comme chaque année je me rends aux cimetières du Crétinier puis du Centre pour commémorer la libération de Wattrelos.
Le 2 septembre 1944 en effet, comme je l’écrivais l’an dernier, « le jour se lève sur une ville débarrassée de la couleur vert de gris ». L’armée allemande, qui occupait jusqu’alors notre ville, était partie dans la nuit, laissant sur place quelques soldats allemands prisonniers par les résistants, et surtout tant de souffrances, de privations, de peurs et de meurtres dont les Wattrelosiens se souviendront longtemps et se souviennent encore !
C’est pour ne pas qu’on oublie qu’il n’y a pas si longtemps nos parents, nos grands-parents avaient été privés de leur liberté, que la paix est un bien précieux qu’il faut défendre ardemment, et que le droit de vivre libre, de penser, de décider sa vie peut être remis en cause lorsqu’on laisse progresser et accéder au pouvoir des idées extrêmes, nourries d’intolérance, de xénophobie et d’exclusion que nos cérémonies du souvenir ont de l’importance.
Nos concitoyens ont souffert toutes ces années. Nombre d’entre eux sont morts, torturés par l’occupant. Ce matin, nous saluons avec respect leur tombe et leur mémoire. Devant les monuments aux morts, en passant en revue les pierres tombales de tous ces héros de notre histoire, je me souviens des propos de mon prédécesseur, Louis Dornier, lors de l’installation de la délégation municipale le 7 octobre 1944, qui alors rendait hommage à « nos populations du Nord… traquées, déportées, condamnées au travail forcé, qui ont peiné, souffert, subi les pires vexations, qui ont payé par leurs martyrs, leur esprit chevaleresque et leur fierté française, qui n’ont enfin jamais désespéré ».
Il ajoutait :« Notre pensée émue va maintenant vers tous ceux qui ont payé par le sacrifice de leur vie la défaite du nazisme et permis à la France immortelle de reprendre le cours de sa haute destinée, aux prisonniers et déportés qui, aujourd’hui encore, dans les camps et les geôles allemandes, humiliés et meurtris, attendent leur libération ; aux familles éprouvées par le deuil, les dévastations, les pillages et les crimes, aux sinistrés et à toutes les victimes de la guerre ».
Pensons en effet à elles et à eux. Avec émotion, avec respect, avec affection. Et surtout avec fidélité.