Je le reconnais volontiers, le soir de Noël n’est pas celui que je préfère, ni celui qui m’est le plus agréable à titre personnel, même si bien sûr, le dîner – toujours très prompt – chez mes parents est un rituel familial dont je goûte, année après année, le plaisir qu’il puisse avoir lieu.
Mais depuis quelques années, depuis que La Poste ait – unilatéralement – décidé de ne plus s’occuper de cela (soyons francs, je ne lui ai pas pardonné !), il faut bien que quelqu’un prenne en charge les lettres au Père Noël que bien des enfants mettent dans la boîte pendant le marché de Noël ! Alors la mairie a relevé le challenge, une fois de plus. C’est vrai que le Père Noël m’avait téléphoné pour cela mais avant d’accepter, j’y avais mis une condition : qu’il soit là, chaque 24 décembre au soir, à la mairie, pour venir remettre les cadeaux qu’il a amenés pour les petites et les petits Wattrelosiens.
Tope là ! Voilà pourquoi, depuis plusieurs années maintenant, vers 17 heures, les salons de l’Hôtel de ville s’ouvrent… Oui, mais voilà, cet après-midi, le Père Noël a raté son virage avec son traîneau en descendant sur Wattrelos, et des cadeaux (qu’il doit distribuer dans le monde entier ce soir !) sont restés accrochés en haut du clocher de Saint-Maclou. Il a tout juste eu le temps de m’amener les cadeaux pour ceux qui lui ont envoyé les plus belles lettres et il m’a demandé de l’excuser auprès des enfants car il faut qu’il remonte très vite tout en haut de l’église (il pense d’ailleurs en descendre vers 18 heures !)
C’est embêtant ! Mais je vais essayer de m’en sortir. Ils sont là devant moi, ces 31 auteurs de belles lettres, avec des frères, des sœurs, et leurs parents.
Alors je leur dis que j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise : je leur raconte la mésaventure du Père Noël, qu’il ne peut pas être là à l’heure. La bonne, c’est qu’il m’a donné les cadeaux et qu’il m’a demandé de le remplacer… Heureusement que j’ai mis une veste rouge ce soir (malheureusement, j’ai la moustache mais pas la barbe…). Alors, avec Jean-Luc Doyen, et deux de mes élues – devenues lutines, le temps de se coiffer d’un superbe bonnet de Noël – nous accueillons la chorale Chantez-vous (ci-contre), qui entonne de sympathiques chants de Noël. Je lis quelques-unes de ces lettres, Chloé qui a peur que le Père Noël ait froid, ou telle autre qui s’inquiète pour la santé de sa mamie, hospitalisée.
Emotion, sourires, plaisir…
Je vis tout cela, au gré des prénoms qu’on appelle et de ces enfants qui viennent vers moi, comme ce Yanis qui traverse en courant toute la salle des fêtes et se jette dans mes bras en me faisant un de ces gros poutous, chaleureux et bien émouvants (ph. ci-contre).
Comme d’habitude, le service des animations et Jean-Luc ont bien travaillé. Nous aurons semé un peu plus de joie et de bonne humeur. Moi, mon cœur se serre car cette heure-là, dans ce rôle de collaborateur de Père Noël, vaut toutes les difficultés de l’année de l’élu que je suis, elle efface tout, elle bouscule, elle chamboule, elle émeut…
Ensemble, nous sortons pour aller assister à la descente du Père Noël de Saint-Maclou. Suis rassuré, il a pu tenir ses engagements, il est là : il a su se décrocher, ouf ! La descente est méthodique, les éclairages superbes,… comme les exclamations (des petits et des grands) lorsqu’il enjambe le balcon ! Le voilà sur le sol, distribuant bonbons et chocolats.
Voilà, c’est fini. Le Père Noël va s’en aller. Enfants et parents aussi. Les voitures s’éloignent dans la nuit, et des lumières rouges s’en vont, pendant que des guirlandes, bientôt s’allumeront sur tant de sapins.
Un auteur a écrit : « On reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va »… Ces deux heures ont été pour moi un moment de bonheur.
Bon Noël à toutes et tous !