23 février 2008
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Curieuses ces « évaluations » du journal Challenges. Quand on les regarde, on se dit que si cela tombe dans des mains mal intentionnées, on pourrait leur faire dire n’importe quoi !
Eh bien, c’est arrivé ! Voilà que mon challenger de droite – en fait, l’un des deux – ayant lu (rapidement sans doute) la revue, en tire une conclusion apocalyptique : dans le classement des villes pour leur gestion, Wattrelos serait 843è sur… 843 ! Rien que cela ! Comme il y va !
La vérité est toute autre.
Dans le tableau, Wattrelos n’est dernière que… dans le groupe des villes du Nord (soit déjà un panel limité à 54 villes), et que parce que… le classement se fait par ordre alphabétique (Anzin est première en vertu du même ordre alphabétique) !
D’autre part, si Wattrelos obtient l’appréciation « doit mieux faire », elle est de fait ainsi affublée de la même appréciation que Marseille, Reims, Mulhouse, Strasbourg, Saint-Etienne, Rouen, Le Havre ou Perpignan (toutes UMP), que Grenoble, Dijon ou Nantes (toutes PS, villes par ailleurs toutes connues pour leur dynamisme et leur qualité de vie) ou, localement, que… Wasquehal (dont le maire est, me semble-t-il, un soutien de mon opposant en question : je n’ose croire qu’il lui reprochera sa gestion !).
Voilà pour la forme.
Sur le fond, c’est vrai que sont « curieuses » ces évaluations d’un organe de presse que je n’ai jamais rencontré, à qui nous n’avons transmis aucun document et qui travaille « à distance ». D’autant que, si j’ai bien compris, il s’exprime sur le compte administratif 2006, un exercice particulièrement serré pour la ville de Wattrelos, et depuis, il y eu 2007 ; or, une très récente étude de notre banquier principal souligne au contraire la maîtrise des équilibres financiers communaux, la réactivité de la Municipalité à l’évolution des recettes et le redressement de notre épargne et de notre capacité d’autofinancement.
Cela dit, il y a une vérité que chacun doit connaître (même quand on est un candidat récemment arrivé sur la ville, et très récemment intéressé par la gestion municipale) : c’est que Wattrelos a été une ville industrielle, très dépendante pour ses finances de grandes entreprises industrielles qui ont depuis fermé leurs portes, et que cela pèse encore dramatiquement sur ses recettes. Et Wattrelos, c’est vrai – même le Président du Comité des Finances Locales le reconnaît – fait partie des 20 villes de France les plus touchées par la nouvelle politique financière de l’Etat à l’égard des communes, politique mise en œuvre depuis 2002, et aggravée par les décisions de ces deux dernières années.
Cette « nouvelle politique financière » (de l’Etat UMP que soutient notre « récent opposant » candidat à diriger Wattrelos !) coûte 3 millions d’euros par an au Budget municipal. Pourquoi ? Pour trois raisons :
- - une forte diminution de la DCTP (dotation de compensation de la taxe professionnelle) : - 1 million d’euros depuis 2002 ! C’est cette dotation de l’Etat qui compensait ce que ramenaient hier les impôts des entreprises (ce que je viens d’indiquer plus haut). Le Gouvernement a décidé de faire disparaître rapidement cette dotation : une catastrophe pour toutes les villes ayant eu de grosses industries, comme Wattrelos.
- - une Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) – principale ressource de la Ville – qui augmente 1 à 1,5 point moins vite que l’inflation, d’où un retard de : - 1 million d’euros !
- - une majoration des charges patronales sociales payées par la commune pour son personnel : + 1 million de dépenses supplémentaires pour le budget municipal.
A cela s’ajoute l’injuste, très injuste réforme, il y a 3 ans, de la Dotation de Solidarité Urbaine : les critères de répartition choisis par le Gouvernement datent de 1996… mais la réalité sociale, elle, a changé depuis ! Alors la réalité, c’est que pour Wattrelos cette dotation n’augmente que de 100 000 euros par an pendant 5 ans (alors qu’elle augmentera de 4 millions d’euros par an pour notre voisine, Roubaix : pas étonnant que dans le classement de Challenges, Roubaix ait l’appréciation « assez bien »).
Toutes ces décisions financières vont dans le même sens : elles ne nous favorisent pas. Mais elles ne dépendent pas du gestionnaire municipal que je suis.
Au contraire, ce gestionnaire doit faire au mieux, gérer dans ce contexte qui n’est pas facile, maintenir ses services publics, investir pour l’avenir de Wattrelos et la qualité de vie des habitants. Et pour cela, il doit veiller à ses dépenses et chercher à améliorer ses recettes.
Voilà pourquoi nous nous battons chaque jour pour « faire au mieux » – que Challenges et notre récent opposant n’en doutent pas ! C’est-à-dire faire en sorte que chaque habitant de Wattrelos connaisse un « mieux vivre » malgré cette politique financière désastreuse de l’Etat à notre égard.