Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

  • : Blog de dominique Baert
  • : Dominique Baert est maire de Wattrelos (Nord)
  • Contact

Recherche

Articles Récents

1 mai 2023 1 01 /05 /mai /2023 08:33
Mon discours à la cérémonie des Médaillés du 1er Mai 2023 : pour un travail rénové, qui s’appuie sur les capacités de la modernité et l’imagination d’un dialogue social renoué

Madame, Monsieur les Conseillers Départementaux,

Chers Collègues, Mesdames et Messieurs,

Cher(e)s Médaillé(e)s,

 

            Si c’est au début des années 40 que le 1er mai devient en France férié, c’est en 1947 sur la proposition de Daniel Mayer que le 1er Mai devient, jour chômé et payé dans le Code du Travail, et dénommé officiellement « Fête du Travail » ; son symbole en est le muguet qui a remplacé quelques années auparavant l’églantine rouge. Cette journée du 1er Mai est, à Wattrelos, d’abord pour vous Cher(e)s médaillé(e)s. C’est une tradition, instaurée par mes prédécesseurs, que de remettre officiellement, dans une cérémonie républicaine la médaille du travail aux salariés que la République a distingué pour leurs années de labeur.

 

            ● Deux promotions sont ce matin mises à l’honneur : l’une du 14 juillet 2022, la seconde du 1er janvier 2023. Plus précisément, Mesdames et Messieurs, dans notre ville ce sont ainsi 120 femmes et hommes dont les années de travail sont mises en avant, 19 Grand Or (pour 40 années de travail), 28 Or (pour 35 ans), 21 Vermeil (pour 30 ans) et 52 (pour 20 années).

 

            Ces années de travail sont d’autant plus impressionnantes quand on les additionne : ensemble nos 120 Médaillé(e)s de la promotion 2022/2023 représentent un cumul de 3 410 années de travail. Plus de 3 millénaires !

 

            Si on essaie de remonter le temps, pour bien mesurer ce que ce travail mis bout à bout représente, on se situe 1 500 ans avant Jésus-Christ, avant les Romains, les Gaulois… il n’y a alors sur notre pays que quelques peuplades celtes, sans organisation, sans structures… C’est dire si cela nous emmène loin.

 

            Alors oui, cela vaut bien une cérémonie !

 

            Pour vous. Pour vous mettre à l’honneur, pour mettre à l’honneur votre travail.

 

            Car ce diplôme que je vais vous remettre, cette médaille que je vais épingler dans un instant à votre revers, ce n’est pas qu’une feuille de papier, qu’un morceau de tissu et un peu de métal, c’est bien plus que cela.

 

            C’est vous. C’est votre vie.

 

            C’est le temps, ce sont les années qui passent.

 

            Ce sont des journées de travail où vous vous êtes levés au petit matin pour rejoindre votre poste, votre atelier,votre usine, quelque soit le temps, ce sont ces soirées où vous rentrez chez vous, fatigués, rarement insouciants, souvent préoccupés par le travail qui reste à accomplir, celui du lendemain, ou par l’autre vie qui commence, les courses, les enfants à aller chercher ou à accompagner dans leurs études, la maison à s’occuper, la vie de famille à gérer. Ce sont des nuits jamais assez longues, des loisirs jamais assez nombeux, des vacances toujours trop courtes ; ce sont sans doute aussi des tensions, des querelles au travail, parfois un ou des licenciements, un ou des reclassements pas toujours faciles, car tout au long d’une vie de travail tout cela se vit, voire se subit !

 

            Mais ces années ce furent aussi, je l’espère pour vous, d’autres moments, d’autres souvenirs. Cet emploi trouvé, exercé et maintenu alors qu’alentour le chômage progressait ; c’est le déroulement de carrière, ce métier accompli avec compétences, cet atelier, ce service, cette usine où les collègues sont aussi devenus des ami(e)s, ces conversations au café, à la pause, ou à la sortie, ces liens qui se nouent qui, comme l’on dit « font société », donnent goût et sens à la vie.

 

            Notre travail, en nombre de semaines, de jours, d’heures dans l’année, c’est une part très importante voire dominante dans notre vie. Voilà pourquoi, Chers Médaillé(e)s soyez fier(e)s de votre médaille, arborez-là : elle raconte votre labeur, vos savoir-faire, votre contribution à la production de biens et de services qui nous sont indispensables à tous pour notre quotidien. Elle raconte votre vie ces 20, 30, 35 ou 40 années qui viennent de s’écouler.

 

            Bravo à vous toutes et tous, de tout cœur !

 

            Pour certains la fin de carrière approche, pour d’autres au contraire ce n’est pas encore une perspective prochaine : alors je vous souhaite une bonne continuation, et de nouvelles réussites.

 

            ● Depuis pas mal d’années, cette cérémonie était pour le maire, mon prédécesseur comme moi-même, l’occasion de parler de la principale préoccupation du monde du travail, le chômage, et donc l’emploi.

 

            Et c’était bien logique, car depuis le choc pétrolier de 1973, l’augmentation du chômage dans notre pays n’a jamais cessé : 1 million, 2 millions, 3 millions de demandeurs d’emploi, et davantage même en tenant compte du temps partiel. Crises multiples, dépôts de bilan, licenciements, désindustrialisation nous ont tous marqués, ici surtout à Wattrelos où nul n’a oublié toutes ces grandes entreprises textiles où ont travaillé nos grands-parents et parents, sans doute aussi certains d’entre vous, et qui ont brutalement disparu juste au début des années 2000, ou encore les grandes sociétés de vente par correspondance qu’on croyait invulnérables et qui ont subi des saignées sévères.

 

            Heureusement, ce contexte a un peu changé.

 

            Avec la croissance économique de ces dernières années, et malgré la crise sanitaire et ses conséquences, le chômage a baissé ; l’emploi a bien tenu avec – hors période Covid – des créations nettes d’emploi importantes :

+ 335 000 emplois supplémentaires dans le secteur privé en 2022. Fin 2022, l’emploi salarié privé est supérieur de + 5,6 % à son niveau de fin 2019 : cela plus précisément veut dire qu’à la fin 2022 il y a 1,1 million d’emplois de plus que 3 ans auparavant dans le secteur privé, 1,6 million de 2018 à 2022.

 

            Conséquence de ces créations, avec une diminution encore de - 1 ;2 % au 1er trimestre 2023, et donc une baisse de 650 000 du nombre de demandeurs d’emploi par exemple depuis le début 2019, le taux de chômage a fortement diminué ; il est ramené à près de 7 % (7,2 % exactement) alors qu’il avoisinait encore les 10/11 % il n’y a pas si longtemps. Economistes et gouvernants se mettent non pas à rêver, mais à parler ouvertement de retour au « plein emploi » : un chômage à 5 % de la population active totale, oui, c’est devenu possible, sauf bien sûr évènement financier, militaire ou sanitaire exceptionnel.

            A Wattrelos aussi cette évolution est perceptible. Entre septembre 2017 et septembre 2022, derniers chiffres connus, le nombre de demandeurs d’emploi a diminué de 720 personnes, soit une baisse de - 23 %, le recul est de - 25 % pour les jeunes de moins de 25 ans, et de - 24 % pour les demandeurs de longue durée. Ces chiffres bien plus agréables à lire que ceux que malheureusement je citais il y a 10 ans, sont évidemment le fruit des politiques économiques nationales, mais aussi du contexte local. Car je ne peux manquer d’observer que si la baisse du chômage a été de - 18 %  nationalement de 2017 à 2022, elle aura été de - 25 % à Wattrelos sur la même période ; 7 points de différence, 7 points de mieux, ici à Wattrelos, qui peuvent s’expliquer par les investissements des entreprises wattrelosiennes, mais aussi par notre mobilisation avec la création de nos 70 hectares de parcs d’activité, la reconquête de nos 90 hectares de friches industrielles, notre combat pour le maintien de la Redoute et les nouveaux projets économiques sur son site et l’effort fait pour l’accueil de nouvelles entreprises.

 

            Oh, il reste encore de la route à faire, car en ce 1er Mai je ne veux pas oublier les 2470 personnes encore en recherche d’emploi et notamment les 1100 personnes depuis plus de 2 ans.

 

            Il n’est pas question de relâcher nos efforts, et nous continuons à rechercher de nouveaux investisseurs, à négocier de nouvelles implantations, et à aider les entreprises déjà présentes à Wattrelos à se développer et à accroître leur capacité de production.

 

            En 2023, de nouvelles entreprises vont, enfin, s’installer sur les sites de la Lainière et du Peignage, et ces créations sur ces sites historiques seront par nature le symbole que Wattrelos a tourné la page de son passé, et a beaucoup bossé pour se reconstruire sur les cendres des industries d’hier une nouvelle économie pour aujourd’hui et pour demain, pour nous-même et nos enfants.

 

            Car de l’emploi il en faut, il en faut encore !

 

            J’attends beaucoup de la transformation annoncée de Pôle Emploi en France Travail, pour que tous les acteurs, Pôle Emploi, Missions locales, organismes et financeurs  de formation, permettent d’aller plus loin, de réussir à insérer ou à réinsérer au travail celles et ceux qui en sont le plus éloignés.

 

            ● Mais, en cette journée de « Fête du Travail » 2023, je pense qu’il y a une autre ambition que le seul accès à l’emploi qui s’engage pour les années à venir : c’est le travail lui-même.

 

L’emploi des séniors, les inégalités qui touchent les femmes, le lien au travail, tout ce qui touche la place du travail dans notre société, comme de la vie de chacun, ce sont là autant de sujets qui s’inscrivent dans l’actualité.

 

Certains s’épanouissent dans leur travail, d’autres s’y consument. S’il est parfois un plaisir, le travail est surtout une nécessité pour vivre et faire vivre sa famille. Mais il n’a pas pour autant besoin d’être une souffrance. Qualité du travail, conditions de travail, formation, déroulement de carrière, progression salariale dans la carrière, semaine de 4 jours sont autant de thèmes qu’on aurait grand tort de négliger. Et dans notre société demain, s’il est une obligation morale, économique et sociétale, ce sera de faire du « bien-être au travail » un projet de société, la clé du progrès, la définition même de tout progrès.

 

Je suis persuadé que le temps n’est pas loin où resurgiront les débats qu’on a bien connus sur la durée hebdomadaire du travail, du style les 36 heures en 4 jours, ou sur le télétravail (déjà 5 fois plus important qu’en 2017) et ses conditions en évitant de creuser les inégalités, ou sur l’attractivité des métiers manuels (la redynamisation des filières et lycées professionnels est de cette démarche), ou encore sur l’attractivité des métiers publics.

 

Il y a deux mois une enquête de l’Institut Montaigne sur « les Français au travail » faisait apparaître que plus des ¾ des plus de 5 000 actifs interrogés (77 % exactement) se disent satisfaits de leur travail. Mais :

  • 1 sondé sur 2 se dit insatisfait de sa rémunération
  • 2 sondés sur 5 ne travaillent jamais le week-end ou après 20 heures
  • 1 sondé sur 3 voudrait, je cite, « travailler plus pour gagner plus », surtout chez les plus faibles revenus, soit le double (15 % exactement) de ceux qui seraient prêts « à travailler moins quitte à gagner moins »
  • enfin, 41 % des actifs souhaitent des « conditions de travail aménagées quelques années avant de prendre leur retraite ».

Chacun le sait, chacun le comprend bien : au-delà de la question délicate qui questionne légitimement tous les travailleurs d’Europe, et ô combien en France, sur l’âge de la fin du travail, et donc de l’accès à la retraite, le travail lui-même interroge : quel travail pour demain, dans quelles conditions, pour qui, comment ? Il y a matière à réflexion, à dialogue, à projet. D’autant plus que pour les années qui viennent, nous aurons collectivement et individuellement trois grands défis à affronter.

 

1/ D’abord le vieillissement : ce n’est pas qu’un enjeu de très long terme. Dans 10 ans à peine, la population des plus de 60 ans aura augmenté de 2,7 millions de personnes ; les plus de 60 ans seront 14 % plus nombreux qu’aujourd’hui. Or 10 ans, c’est demain !

 

            Face à ce vieillissement, il n’y a pas que la seule question du financement des retraites qui se pose donc, non plus que celui de la dépendance qui résultera de ce vieillissement ; c’est toute une économie à développer et une société à adapter : des logements pour héberger les personnes, des professionnels pour les accompagner, les soigner, il faudra des filères de formation pour ces métiers et donner les bonnes compétences.

 

            Ce seront souvent des métiers où l’on touche à l’humain, qui ne sont pas faciles, et pour qu’ils soient attractifs, ils auront à être revalorisés. Et, si l’on travaille plus longtemps, il faut réfléchir à la formation vraiment tout au long de la vie.

 

2/ Autre grand défi, le réchauffement climatique. D’ici la fin du siècle, très officiellement, les prévisions tablent sur un réchauffement de 2 à 4 °C ! C’est toute la société qui devra s’adapter à ce changement majeur que ce soit celui des processus de production ou des conditions de travail. A 4 °C, ça sera 5 fois plus de sécheresse, des canicules beaucoup plus intenses, mais aussi 1m20 d’augmentation de montée des eaux : on ne produira plus aux mêmes lieux, que ce soit pour l’agriculture ou l’industrie, et on ne produira plus dans les mêmes conditions, voire plus aux mêmes heures. Refuser de voir cela serait un déni irresponsable.

 

3/ Enfin, 3ème grand défi : la dette ! Avec les mesures pour faire face à la crise du Covid, que ce soit pour les entreprises et les salariés, afin de soutenir l’activité et les revenus, ou avec les boucliers tarifaires face aux prix de l’énergie, ou encore les plans de relance, la dette de l’Etat, et donc des Français, a explosé, augmentant de + 25 % en 3 ans, puisqu’elle est passée de 1 823 Mds € fin 2019 à 2 280 Mds € fin 2022 : 450 Mds € de plus en 3 ans !

 

            Or, cette dette a évidemment un coût : avec les taux d’intérêt bas de ces dernières années, la charge d’intérêt restait contenue : 37,1 Mds € en 2021. Mais avec l’inflation et le durcissement des politiques monétaires, les taux remontent, et donc l’Etat doit dépenser davantage pour payer les intérêts de sa dette : ceux-ci ont déjà été de 50,7 Mds € en 2022, et la prévision serait de 70 Mds € en 2027 !

 

            70 Mds €, c’est autant que le budget de l’Education nationale, c’est
10 Mds € de plus que le budget des Armées, et le double du budget du Ministère de l’Intérieur ! C’est une sacrée charge, rien que pour les intérêts, et elle est devant nous : là aussi, ne pas en avoir conscience, c’est du déni de réalité.

 

            Et voilà pourquoi, c’est à l’aune de ce défi, de cette facture collective qui inexorablement sera aussi individuelle, que doit se comprendre ce que les économistes estiment nécessaire, et résument par la formule « travailler plus nombreux et plus longtemps », évidemment pour produire plus, augmenter la croissance, donc les revenus, donc les recettes fiscales, et donc les ressources pour acquitter plus facilement le poids de la dette.

 

             La si délicate question des retraites s’intègre bien sûr à cette problématique, mais aussi la lutte contre le chômage, l’augmentation des taux d’activité et la recherche du plein-emploi.

 

            Trois défis donc. Et, comme on le voit, à travers ces trois défis le travail va connaître des mutations importantes dans les années prochaines. Si nous travaillerons plus nombreux, nous travaillerons aussi différemment d’hier, sur des fabrications différentes, avec des métiers différents, sur des lieux sans doute et avec des horaires différents, avec d’autres organisations du travail où les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle auront une place plus grande, et où la pénibilité, nous l’espérons tous, aura une place plus réduite.

 

            Ce travail différent peut aussi, et cela c’est mon espérance personnelle, le projet politique auquel j’aspire et que je veux défendre, ce travail de demain devra être : un travail mieux rémunéré sur la base d’un juste partage pour tous de la valeur ajoutée produite par tous ; un travail qui favorise davantage, par les moyens et services modernes, la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle ; enfin un travail qui oublie toute discrimination et où chacun puisse accéder, et progresser dans sa carrière, sur la seule base de ses talents et de ses compétences.

 

            Suis-je  un utopiste, un doux rêveur ? Je ne le pense pas, car je crois que nous n’imaginons pas encore bien toute l’ampleur des changements que le monde qui est devant nous va produire !

 

            Tout au long des années 80 à 2000 la plaie de notre société était celle du « chômage massif » ; si aujourd’hui, nous sommes proches de l’emploi restauré, le temps est venu du travail rénové, en mettant les capacités de la modernité et l’imagination d’un dialogue social renoué au service de cette rénovation.

 

            Ces derniers mois, le monde du travail comme la société toute entière ont connu des secousses. Elles ont blessé parfois, bousculé souvent.

 

            Aussi en ce jour de la Fête du Travail, j’en appelle à une bonne politique du travail, c’est-à-dire à une politique qui :

- garantit aux jeunes générations un avenir serein, qui intègre l’enjeu environnemental,

            - assure aux salariés un niveau de vie correct, assis sur une répartition équitable de la valeur ajoutée, et à cet égard l’accord national récent va dans le bon sens,

            - confère aux plus anciens l’accès à une retraite digne : c’est l’honneur d’une société moderne en veillant à ne pas opposer les générations, car un vieux est toujours une personne qui a été jeune, et un jeune est appelé à devenir vieux.

 

            Mesdames, Messieurs, très Bonne Fête du Travail à toutes et tous, et, Chèr(e)s Médaillé(e), encore toutes nos félicitations !

           

Partager cet article
Repost0
1 mai 2022 7 01 /05 /mai /2022 13:35
Le retour au plein emploi est à portée de main. Mon discours lors de la cérémonie de remise des médailles du travail du 1er mai 2022

Madame la Députée,

Madame la Conseillère Départementale,

Chers Collègues, Mesdames et Messieurs,

Chers médaillés,

 

 

Vous recevoir ce matin en ce 1er mai est triplement symbolique : d’abord parce que c’est l’occasion de vous remettre dans un instant votre médaille du Travail ; ensuite de le faire le jour de la « Fête du Travail », celle où l’on fête celles et ceux qui oeuvrent, qui travaillent chaque jour pour gagner leur vie et celle de leur famille : enfin parce que ce jour est celui où traditionnellement on s’offre, à commencer à ceux que l’on aime, ce brin de muguet censé conférer du bonheur pour aujourd’hui et pour demain. Sans vouloir être trop long dans ma prise de parole, j’inscrirais donc mon propos dans ces 3 dimensions.

 

 

I – D’abord disais-je cette journée est la vôtre, celle de votre médaille

 

  •             C’est une tradition à Wattrelos que de procéder à la remise de la Médaille du Travail le 1er mai. Pourquoi ? Tout simplement pour vous mettre à l’honneur. Oui, vous mettre à l’honneur vous les médaillés des deux promotions du 14 juillet 2021 et du 1er janvier 2022.

 

Vous le valez bien ! Sur ces deux promotions vous êtes : 25 wattrelosiens médaillés « Grand Or », c’est-à-dire pour 40 années de travail ; 18 médaillés « Or », pour 35 années ; 22 médaillés « Vermeil » pour 30 ans ; et 40 médaillés pour 20 années de travail. Soit au total 105 médaillés pour, tous ensemble, 3 090 années de travail !

 

Comme j’aime les symboles qui marquent, retenez celui-là : si vous aviez commencé à travailler les uns après les autres, le premier d’entre vous aurait commencé à travailler … 1 000 ans avant Jésus-Christ !

 

Alors, Mesdames et Messieurs, respect ! Par ma voix votre municipalité tient à vous féliciter pour toutes ces années, vous dire son respect, et notre reconnaissance car quelle que soit votre profession, votre quartier, vos activités associatives ou personnelles, que vous ayez toujours vécu ou plus récemment à Wattrelos, vous avez apporté votre contribution à l’évolution de Wattrelos, à ses changements, à sa modernisation et à ses progrès.

 

  • La médaille d’Honneur du Travail, rappelons-le a été créée par un décret du 15 mai 1948, lequel fusionnait en une seule et même décoration la médaille d’honneur du Ministère du Commerce et de l’Industrie, et celle du Ministère du Travail et de la Prévoyance sociale : la première avait été créée en 1886, à l’époque du développement de l’industrie, la seconde en 1913 avec la progression des lois sociales, une médaille que l’histoire avait dénommée en expression courante, la médaille des « vieux serviteurs ».

 

Au-delà de cette parenthèse historique, que faut-il retenir ? Eh bien que cette médaille a pour but d’assurer la reconnaissance par la République de l’ancienneté et de la qualité des services d’un salarié, et en l’occurrence les vôtres Mesdames et Messieurs. Et s’agissant d’une distinction honorifique, il s’agit bien en vous épinglant cette médaille, j’ai bien conscience de son importance.

 

  • Car cette médaille n’est pas qu’un bout de métal accroché à un morceau de tissu. Elle est bien plus que cela : elle est vous, elle est votre vie.

 

Elle est votre vie professionnelle, et quand on sait la part qu’a notre vie professionnelle dans une journée, et donc dans notre vie de chacun, il est plus que vrai que cette médaille raconte votre vie !

 

Elle raconte la sortie d’école, le premier emploi, les premières joies, les premières désillusions. Elle raconte les apprentissages, les formations, les rencontres sur le lieu de travail, les amitiés, parfois les amours. Elle raconte les mutations, les changements de poste, les tensions sociales parfois, les colères, les conflits, mais aussi les moments de bonne humeur, les sorties ou papotages entre collègues, les vacances, la scolarité des enfants qu’on se raconte, les évènements familiaux qu’on partage, car la vie au travail c’est aussi une vie sociale.

 

Mais cette médaille raconte aussi les levers au petit matin, les départs pour le bureau ou l’atelier par tous les temps, les retours le soir, la difficile conciliation entre les horaires de travail, ceux de l’école, du conjoint ou les problèmes de courses ou de vie quotidienne.  Elle raconte encore les pièces à produire, ou les dossiers à remplir, ou les clients à satisfaire, les nouvelles fabrications qui ne peuvent attendre, les nouvelles techniques informatiques ou de management à mettre en oeuvre, la réussite de l’action individuelle ou collective demandée.

 

Cette médaille, elle est la fatigue de votre labeur et la satisfaction de votre travail accompli.

 

Aussi cette médaille, soyez en fiers. Arborez-la, exhibez-la, affirmez-la ! Elle est votre vie, et évidemment, c’est d’autant plus vrai pour les médaillés « Grand Or » et « Or », car elles seront peut-être les dernières avant la fin de votre activité professionnelle, et votre droit à une retraite bien méritée. Et pour celles et ceux mis à l’honneur pour vos 20 ou 30 années, cette médaille se veut autant qu’une reconnaissance une étape importante de votre vie.

   

 

 

II – Cette médaille, à Wattrelos, la tradition est de vous la remettre le 1er mai, jour qui fait référence au 1er mai 1884 où les syndicats ouvriers américains décidèrent de se mobiliser afin de revendiquer la journée des 8 heures (ce qu’ils obtiendront en 1886), un 1er mai qui est devenu à partir du 1er mai 1890 jour de manifestation ouvrière en France.

 

Le 1er mai est une journée historique pour le monde du travail. Nul n’a oublié le 1er mai 1891 où, à Fourmies, l’armée tire sur des manifestants venus réclamer la libération de grévistes interpellés, faisant 9 morts, dont un enfant et 4 jeunes femmes avec parmi elles Maria Blondeau à qui notre municipalité a décidé de donner, en hommage, le nom d’une rue.

 

On se souvient aussi de la grande manifestation du 1er mai 1906 à Paris, toujours sur le thème de la journée des huit heures, où les heurts furent tels entre police et manifestants que 800 personnes furent arrêtées.

 

On se souvient aussi du 1er mai 1919 où la loi légalise la réduction du temps de travail à 8 heures par jour, un 1er mai dont le Gouvernement issu de la Résistance reconnaitra en 1946 le caractère chômé, et qui deviendra férié et chômé en 1948, ce qu’il est resté depuis lors.

 

 

 

III – Pour autant, autour de cette journée de 8 heures, tout au long du XXème siècle, et en ce début de XXIème, le monde du travail a beaucoup changé.

 

Il y a quelques années encore, une forme de fatalisme frappait le monde du travail : Avec la désindustrialisation, certains auteurs prévoyaient « une France sans usines » ; avec les nouvelles technologies, d’autres n’hésitaient pas à « Réinventer le travail sans l’emploi ».

 

Aux inquiétudes de robotisation, d’automatisation, de flexibilité et de libéralisation d’avant-hier, ont succédé celles de la fragmentation, de la préconisation, et de l’uberisation.

 

C’est dans ce contexte que la crise sanitaire a rebattu les cartes en profondeur.

 

D’abord sur le front de la création d’emplois.

 

Qui l’aurait cru à l’été 2020, quand la plupart des économistes prévoyaient un tsunami de licenciements ? L’INSEE annonçait alors redouter 800 000 destructions d’emplois. Aujourd’hui l’emploi salarié a à l’inverse franchi la barre des 20 millions d’emplois, un niveau jamais atteint !

 

Certes, avant le déclenchement de la crise, il y avait eu des réformes en profondeur, telles les Ordonnances de 2017, des freins levés à l’embauche, la baisse des cotisations sociales, et donc du coût du travail, la réforme de l’apprentissage, les primes à l’embauche du plan de relance.

 

Et pour aider à sortir de la crise, il y eut le « quoi qu’il en coûte », le soutien aux entreprises et aux salariés avec les Prêts garantis, le Fonds de solidarité, la prise en charge massive et durable du chômage partiel. Le tissu productif a été protégé ; il a surtout pris conscience de ses faiblesses.

 

Mais la crise sanitaire, par-delà les douleurs et souffrances qu’elle a occasionné dans les cœurs et dans les corps, aura eu sur le plan économique un effet inattendu : elle a provoqué une prise de conscience collective majeure qu’avoir des productions, et donc des usines, sur notre territoire, était indispensable, que le retour à une plus forte indépendance économique et énergétique était fondamental. De vastes moyens dans les plans successifs, comme par exemple les 100 Mds € du Plan de Relance, ont boosté ainsi les investissements et la recherche, et relocalisé en France ou en Europe des productions qui jusqu’alors se faisaient ailleurs.

 

Il y a aussi eu une prise de conscience d’une indispensable mobilisation pour augmenter l’accès à l’emploi des Français : maintenant que le plein emploi est possible, il faut y arriver, et pour cela augmenter l’employabilité en adaptant les compétences.

 

Le taux d’emploi des 15-64 ans est de 67 % en France, contre 76 % en Allemagne. C’est la désindustrialisation d’hier qui explique que ce taux d’emploi soit chez nous inférieur de 9 points de ce qu’il est en Allemagne.

 

Tous les modèles économiques le pointent : si nous avions le même taux d’emploi que nos voisins d’Outre-Rhin, nous aurions en France une production plus forte (et donc des revenus plus élevés), des recettes fiscales plus fortes pour l’Etat (et donc un déficit et une dette publics plus faibles), et une balance commerciale plus favorable.

 

C’est dire l’enjeu de l’amélioration des compétences, des savoir-faire, et donc de la formation.

 

C’est dire l’importance de l’aide au retour à l’emploi : d’où l’intérêt de la création de « France Travail », qui remplacera Pôle Emploi, pour mieux coordonner les acteurs chargés de l’emploi ou de l’insertion, et notamment rapprocher Pôle Emploi et le système de formation professionnelle.

 

C’est dire l’intérêt du « contrat d’engagement » mis en place pour les jeunes, car il permet de ramener rapidement les jeunes vers un emploi.

 

C’est dire l’intérêt des progrès considérables réalisés sur l’apprentissage : s’il n’étaient que 200 000 il y a quelques années, ce sont dorénavant 720 000 contrats d’apprentis signés.

 

C’est dire l’intérêt de renforcer tout ce qui améliore l’orientation des jeunes, ou les lycées professionnels.

 

Cette question du taux d’emploi est la clé de notre avenir collectif. J’en suis convaincu : aller vers le plein emploi, travailler plus nombreux, pour produire plus est la condition pour vivre individuellement et collectivement mieux, et pour éviter de payer plus demain. L’allégement des dettes d’hier passe par l’emploi de demain.

 

A Wattrelos aussi notre mobilisation est complète et nous œuvrons dans 3 directions :

 

  • accueillir de nouvelles entreprises et aider celles déjà présentes dans leurs projets d’investissements : qui ne peut se féliciter de l’arrivée de Log’s, grand logisticien national, à Wattrelos qui vient d’y ouvrir 122 000 m² de bâtiments, 10 % de sa force de frappe nationale et y créera 400 à 500 emplois ? Sur le site de la Lainière 2022-2023 verront s’installer les premières entreprises, redonnant à ce site une part des emplois perdus en 2004, enfin !

 

  • se mobiliser sur la jeunesse avec une Mission Locale qui ne cesse de conforter son implantation, comme à Beaulieu l’an dernier, et de développer des forums pour l’emploi et ses projets, à tel point que le nombre des demandeurs d’emploi moins de 25 ans aura diminué de 50 % en 10 ans sur notre ville !

 

  • être vigilant sur la formation, par exemple via l’OMEP notre outil de formation permanente, et l’insertion des personnes les plus éloignées de l’emploi.

 

Développer et ouvrir le réseau routier pour améliorer l’attractivité du territoire pour les investisseurs et favoriser la mobilité des salariés ; aménager 70 hectares de parcs d’activités ; traiter et redonner un présent et un avenir aux 90 hectares de friches industrielles textiles d’hier pour améliorer le cadre de vie et si possible y faire renaître des activités économiques en même temps qu’en y construisant des logements si nécessaires aux wattrelosiens ; agir vite pour assurer la reconversion des 35 hectares de bâtiments et espaces laissés en friche par le départ de la Redoute : le travail des élus et du maire que je suis n’a assurément pas manqué toutes ces années, mais mon énergie n’avait qu’un seul but, un seul objectif : l’emploi ! Un travail pour les wattrelosiennes et les wattrelosiens, pour leur donner le moyen de vivre dignement et d’élever leur famille.

 

*

 

Mesdames et Messieurs, Cher(e)s Médaillé(e)s, elle peut paraître comme un symbole heureux en cette Fête du Travail : l’annonce ces tous derniers jours d’une baisse de – 5 % du  nombre de demandeurs d’emploi au 1er trimestre 2022, après la baisse de - 5,7 % au 4ème trimestre 2021, soit une diminution de 360 000 demandeurs d’emploi en 6 mois ! Elle est de fait le message clé de ce 1er Mai 2022 : le retour au plein-emploi n’est plus utopique, il est à portée de mains…

 

Alors, proclamons, revendiquons plus que jamais en ce 1er Mai 2022 le droit au travail pour toutes et tous. Et que ce brin de muguet que nous humons tous avec bonheur, et que dans un instant je vous offrirai, Chèr(e)s Médaillé(e)s, soit gage d’une bonne retraite pour celles et ceux parmi vous pour qui elle approche, d’une bonne continuation pour celles et ceux qui ont encore à travailler, et de bonheur pour toutes et tous. Bonne Fête du 1er Mai !

Partager cet article
Repost0
18 avril 2022 1 18 /04 /avril /2022 08:43
Mon discours de la cérémonie des Jubilaires de Pâques le 18 avril 2022

Bien Chers Jubilaires,

Mesdames, Messieurs,

 

                  « Aimer, aimer, tout le reste n’est rien » : avec quelques mots simples, Jean de La Fontaine aura écrit une phrase parmi les plus belles, les plus fortes de la langue française, et si, en écho, je cite Alfred de Musset qui, lui, écrivit « Et vous aurez vécu, si vous avez aimé », j’aurai trouvé pour vous accueillir, Chers Jubilaires, les deux phrases qui vous vont le mieux.

 

                  A Wattrelos, dans « une ville au cœur qui bat », on aime qu’on s’aime ! Depuis 1952, 1957, 1962 ou 1972 qui furent l’année de votre mariage, sur une terre de labeur, ouvrière, industrielle comme la nôtre, nous savons tous que sur une telle durée il y eu des moments difficiles, des peines, des douleurs ; guerres de décolonisations, crises économiques, sociales, fermetures d’usines, problèmes de santé ont pu obscurcir parfois votre ciel. Des doutes, des découragements, ont pu çà et là exister, et c’est bien normal, c’est humain ! Mais après les nuages et les orages, l’horizon s’est dégagé, le bien être est revenu, vous avez poursuivi votre route. Comment avez-vous eu une telle force pour affronter les obstacles ? Par amour tout simplement…

 

                  Parce que vous savez que c’est LUI, parce que vous savez que c’est ELLE. Parce qu’il est votre chemin, parce qu’elle est votre force. Parce que votre cœur s’accélère quand l’autre est là, parce que le jour n’a plus de saveur et qu’il vous manque tant quand votre double n’est pas près de vous.

 

                  Parce que, comme l’écrivait Alfred de Musset « Je ne sais pas où va mon chemin mais je marche mieux quand ma main serre la tienne »…

 

                  Et vous marchez, et vous la serrez cette main, et cela dure depuis tant d’années !

 

                  C’est pour vous rendre hommage, à vous, à votre amour, à ces années passées, à ces obstacles franchis, à ce bonheur vécu, que cette cérémonie existe. Pour vous. Rien que vous vous.

          Par précaution sanitaire, cette cérémonie se déroule à nouveau au Centre socio-éducatif devenu Hôtel de Ville pour quelques heures. Mes services ont veillé à ce que néanmoins le décor pour vous accueillir soit aussi solennel que possible, et digne de vous. Je les en remercie chaleureusement : ils ont fait du beau travail.

 

          Avec mon équipe, je veux que cette journée pour vous soit magnifique.

 

          Magnifique, elle l’est pour moi, pour tout notre Conseil Municipal qui, par ma bouche, tient à vous exprimer mon profond respect et notre affection : par votre amour inaltérable, vous faites honneur à Wattrelos ! Cela vaut bien que notre ville vous fête.

 

          Magnifique, cette journée l’est aussi pour votre famille, vos enfants, vos amis, tous ceux qui vous aiment, tant ils ont envie, eux aussi, de vous dire leur affection et leurs congratulations : ils ont vécu avec vous beaucoup de choses, et votre amour, ils l’ont si souvent partagé que leur plaisir est grand de pouvoir aujourd’hui vous en féliciter.

 

          Mais cette journée, je le sais, est magnifique surtout pour vous, elle est la vôtre ! Vous y pensez depuis longtemps, pas simplement comme un cap à franchir, comme une reconnaissance. La reconnaissance que, comme le disait la sublime Michèle Morgan, « le bonheur existe. Il est dans l’amour ».

 

          Alors je vous propose que chacun de vos bonheurs je les retrace maintenant successivement, en commençant bien sûr par là où tout a commencé : l’année de votre mariage.

 

 

● Mesdames et Messieurs, Chers Collègues, évoquons donc d’abord bien sûr l’année 1952, avec surtout quelque chose d’exceptionnel dans la vie du maire que je suis et aussi dans la vie en général : c’est un couple exceptionnel que nous accueillons ! En effet, très Chère Arlette, très Cher Jean, c’est la 4ème fois qu’avec les élus municipaux je vous reçois pour vos Jubilaires : ce fut pour vos 50 ans, puis 60, puis 65 ans de mariage, et ce matin, vous qui avez bien connu et fréquenté mes parents, croyez-bien que c’est avec un infini bonheur que je vous accueille pour vos 70 ans de mariage !!!

 

C’est tant d’amour qu’une telle vie, un tel destin ! Vous êtes le seul couple à célébrer ce jour vos noces de platine, et nul doute que, Cher Jean, avec votre passé sportif, vous goûtez avec délectation votre première place conjugale sur le podium !

 

Chère Arlette, Cher Jean, c’est une belle histoire superbe que la vôtre, et nous vous admirons, je vous admire personnellement tant ! J’aurai tant aimé que mes parents, vos amis, m’offrent cette joie… Quelle aventure que votre vie !

 

En 1952, la situation internationale connait des soubresauts, notamment avec l’Union soviétique qui impose le rideau de fer en RDA et abat des avions de ligne européens, ou la nervosité des Etats-Unis avec la Chine et surtout la Corée qu’ils bombardent. Eisenhower est élu Président cet automne-là.

 

La France, où Edgar Faure est Président du Conseil, doit faire face à des attentats et tensions en Indochine, mais aussi en Tunisie et au Maroc. Dans un autre registre, Antoine Pinay lance son trop célèbre Emprunt d’Etat indexé sur l’or, et Renault ouvre son usine de Flins et y fabrique ses emblématiques « Frégate ». Autre caractéristique de cette année, il fait très chaud l’été 1952 !

 

Chers Jubilaires, vous aurez sans nul doute surtout retenu que l’année s’ouvre sur la mort du Roi d’Angleterre, George VI, et l’arrivée au trône d’une jeune reine Elisabeth II : son jubilé est le vôtre, vous qui avez aussi 70 ans de règne au royaume du Cœur !

 

Le sportif que vous êtes, Cher Jean, n’aura pas oublié les Jeux Olympiques d’Helsinki cette année-là, ni que Rik Van Steenbergen gagne le Paris-Roubaix dans un duel acharné avec Fausto Coppi, lequel prend sa revanche en gagnant le Tour de France !

 

Si cette année-là, à la télévision Jean Nohain lance ses « 36 chandelles », Fernandel tourne « Le petit monde de Don Camillo ». Au cinéma on passe des films avec des couples prometteurs, tels le sensuel « Le Plaisir » de Max Ophüls avec Gaby Morlay et Danielle Darrieux, l’inoubliable « Casque d’or » avec Serge Reggiani et Simone Signoret, « Le Train sifflera 3 fois » avec Gary Cooper et Grace Kelly, ou encore le fulgurant et séduisant « Fanfan la Tulipe » où Jean/Gérard Philippe vibre d’amour pour son Arlette/Gina Lollobrigida.

 

Si vos cœurs chavirent, les temps sont encore difficiles pour les wattrelosiens en 1952 : quêtes et manifestations de bienfaisance sont nombreuses, les rues sont encore souvent en terre, peu sont macadamisées et la ville souffre de nombreux vols… de vélos !

 

Mais le goût de la fête et de revivre après les années de guerre est aussi très présent : kermesse au Nouveau Laboureur, fêtes de la rue Gabriel Péri et élection du « maire de la commune libre », réjouissances champêtres à la Baillerie et aux Couteaux, fêtes du Plouys, marché aux fleurs, fête des écoles… C’est aussi l’âge d’or de la Bourle, avec en particulier les Sans souci du Nouveau Monde et les Boxeurs de Beaulieu de Marcel Buyck que, j’en suis sûr, vous avez bien connu Cher Jean ; des bourleux que le maire de l’époque Albert D’Hondt reçoit officiellement à l’Hôtel de Ville.

 

          Le Cardinal Liénart, lui, vient inaugurer l’école maternelle Sainte-Thérèse au Laboureur, et la Maison de l’Enfance reçoit la visite de Prince Louis Napoléon ! Au Sapin Vert, des habitants gagnent à la loterie nationale un gros lot de 800 000 francs.

 

          Tout cela, Chers jeunes époux, vous importe sans doute peu ; le gros lot c’est vous qui l’avez, et pour la vie ! Certes Arlette, vous n’avez certainement pas écouté ceux qui, comme Georges Brassens, vous prévenaient d’un « Gare au gorille » ; pour vous, comme pour Line Renaud, votre Jean, il est votre « P’tite folie », votre « petit grain de fantaisie », lui « qui bouleverse », lui « qui renverse »… mais que vous « aimez à la folie ». Il est « cet air qui vous obsède jour et nuit » que chante Edith Piaf, laquelle comme vous se marie cette année-là.

 

          C’est que la mélodie se fait romantique en 1952. Bien sûr, il y a Patachou qui vante « le bonheur d’avoir un mari bricoleur », il y a la môme Piaf qui avec son époux, Jacques Pills enregistre « Et ça gueule ça Madame » ; il y a même Pierre Dudan qui peut faire réfléchir un fiancé quand il interprète :

« Qui c’est qui t’aime comme un caniche / Moi… moi

Qui te fait des doux yeux de biche / Moi… moi

Qui c’est qui trime qui fait le ménage

Et quand tu lis te tourne les pages

Qui c’est qui bosse pendant la semaine

Même le dimanche quand tu te promènes »… évidemment « Moi… moi ».

 

          Tout un programme ! Mais cela ne vous décourage pas Cher Jean.

 

          Avec André Claveau, tel « un ver de terre / amoureux d’une étoile », vous lui offrez « Deux chaussons de satin blanc », vous lui promettez cette « Route fleurie » que chantent Georges Guétary, Annie Cordy et Bourvil ; vous lui expliquez avec Luis Mariano que « L’amour est un bouquet de violettes » et l’invitez à « cueillir ensemble ces fleurettes ».

 

          Mais surtout tous deux, vous partagez cette promesse de Lucienne Delyle :

« Tant que nous nous aimerons

Sur la route du bonheur

Deux étoiles brilleront

Pour éclairer nos deux cœurs

Tant que nous nous aimerons

Nous aurons toujours vingt ans »…

 

          Lucienne Delyle est aussi l’inoubliable interprète, joli symbole, de « Mon amant de Saint Jean » ! Vous voyez comme le monde est parfois bien fait.

 

          Chère Arlette, Cher Jean, du fond du cœur, très très bel anniversaire de 70 ans de mariage !

● Cinq ans plus tard, voilà l’année 1957 et deux couples que j’ai déjà aussi accueillis il y a 5 ans pour leurs noces de diamant, Gisèle et René, Nicole et Emile, et qui célèbrent cette fois leurs noces de palissandre, 65 ans de mariage ! Vous vous suivez avec Arlette et Jean ! Et ce n’est que du bonheur de vous retrouver tous ici réunis devant nous avec cinq ans de plus !

 

Je vous ai donc déjà rappelé ce que fut cette année 1957 où vous vous épousâtes, mais je vais le refaire ce matin.

 

1957, pour la jeunesse wattrelosienne, ce sont deux grands moments.

 

Le premier, c’est l’Algérie, une guerre qui ne dit pas encore son nom, qui de crise en crise fait tomber les gouvernements (celui de Guy Mollet tombera cet été-là), qui d’attentats en arrestations crée une terrible actualité, et surtout qui enrôle les jeunes hommes de longs mois pour aller combattre, les éloignant de leurs proches, et laissera sur les corps et dans les têtes des blessures qui ne cicatriseront jamais. En décembre, la France mobilise 400 000 hommes.

 

L’autre moment en 1957, davantage porteur d’espoir, est la création du Marché Commun à Rome ; 6 Etats-membres s’unissent pour développer les économies et consolider la paix : ils sont dorénavant 27 dans l’Union Européenne. Pas sûr que, tout jeunes et dans vos émois, Chers Jubilaires, vous ayez senti alors l’importance de ce qui se jouait là.

 

Vous avez peut-être été plus intéressés par le lancement du premier satellite Spoutnik, puis du premier animal dans l’espace, la chienne Laïka. Et vous avez sans doute vibré avec Jacques Anquetil qui gagne le Tour de France.

 

Peut-être avez-vous été touchés par les disparitions d’Humphrey Bogart, de Sacha Guitry, ou, Mesdames, de Christian Dior. A la télévision ce sont les premiers épisodes de « Zorro ». Au cinéma « Le Pont de la Rivière Kwaï » ou « Sissi face à son destin » vous divertissent, et « Et cas de malheur », avec Jean Gabin et Brigitte Bardot vous… comment dire… vous émeut.

 

A Wattrelos, en cette période, la population augmente rapidement, les écoles ne sont pas assez nombreuses, on compte plus de 40 élèves par classe, et la ville manque d’eau potable.

 

En avril, la ville achète « l’Hôtel du Carillon » à Wimereux pour accueillir des colonies de vacances. Mais surtout c’est la visite de celle que je citais tout à l’heure, la reine d’Angleterre Elisabeth II à la Lainière qui marquera les esprits.

 

Et aussi, fin mai, la mort d’un de mes prédécesseurs, Albert D’Hondt : élu au Conseil municipal en 1925, adjoint en 1935, il est maire depuis 1947 et meurt à à peine 68 ans. Jean Delvainquière est alors élu dans une atmosphère que la presse qualifie alors de « fiévreuse ».

 

Mais votre fièvre à vous, Gisèle et René, Nicole et Emile, n’a rien de politique. Elle est toute autre. Par respect pour vos rhumatismes d’aujourd’hui je n’évoquerai pas vos déhanchements d’alors sur les musiques de Bill Haley, Buddy Holly, Elvis Presley et Chuck Berry. Je ne crois pas davantage, Gisèle et Nicole, que vous partagiez la préoccupation de Coccinelle qui, alors, chantait :

« Je cherche un milliardaire,

Un type riche qui voudra bien de moi

Qui aurait pour bibi beaucoup d’égards »…

                   

          Et je ne pense pas, René et Emile – quoique – vous écoutiez ceux qui vous vantent « cigarettes, whisky et p’tites pépées », vous savez cette chanson qui vous promet « une blonde à mes lèvres, et l’autre dans mes bras ! »

 

          Heureusement, cette chanson a une morale puisqu’elle reconnait que « les p’tites pépées c’est fatal pour le cœur ».

 

          Eh non, vous êtes fleur bleue à l’époque, Chers Jubilaires. Ah Messieurs, vous n’êtes encore que des « Bambino », et comme Dalida, vos parents vous préviennent « Je sais bien que tu l’adores / et qu’elle a de jolis yeux / mais tu es trop jeune encore ».

 

          Trop jeunes ? Trop jeunes ? C’est mal connaître René et Emile ! Intrépides, ils attaquent,… il faut dire que Magali Noël les encourage :

« Fais-moi mal, Johnny

Envole-moi au ciel

Moi j’aime l’amour qui fait boum…

Et de préciser :

« Il m’a suivi jusqu’à ma piaule

Et j’ai crié, vas-y mon loup ! »

 

          Et si Louis Lafforgue vous vante les attraits de « Julie la Rousse », celle « dont les baisers font oublier », la chanson que fait chanter Jean Constantin à Zizi Jeanmaire « Mon truc en plumes » vous questionne. Qu’est-ce donc ? Un truc en plumes, c’est…

« C’est très malin,

Rien dans les mains

Tout dans le coup de rein »

« Ca vous caresse

Avec ivresse

Tout en finesse. »

 

          Et vos questions René et Emile se font pressantes quand la chanson se termine par « Viens mon brigand

Dormir dedans

C’est pas sorcier

Viens l’essayer ».

 

          Alors, c’est dit ! Avec de tels encouragements, je comprends que Gisèle et Nicole aient pu trouver avec Dalida que « Depuis toujours j’avais rêvé d’un ange / Mais avec toi, vraiment ça me change. »

          Mais à l’un et à l’autre, elle complétait : « Tu as des petits à côtés / qui m’obligent à te pardonner. »

 

          Et voilà que les couples se forment, qu’à deux vous entonnez avec Guy Béart « Qu’on est bien dans ces bras-là » ; avec le Père Duvan « Qu’est-ce que j’ai dans ma p’tite tête / A rêver comme ça le soir ». Et René et Emile, vous êtes convaincus comme Jean Bertola : « Dans tes draps blancs dès ton réveil / les yeux de ta femme sont comme des soleils. »

 

          Charles Aznavour vous donne un projet de vie : « Quand l’amour sur vous se penche / pour vous offrir des nuits blanches », alors Chers Jubilaires, 65 ans après, comme dit la chanson « Y’a plus rien à regretter. »

 

          Car l’un à l’autre, l’un pour l’autre, vous pourriez reprendre cette chanson de Gilbert Becaud : « Comme l’argile / comme l’insecte fragile / comme l’esclave docile / je t’appartiens... » Vous vous appartenez l’un l’autre, et maintenant vous le savez, ce sera pour toujours !

 

          Très Bon Anniversaire de palissandre, Gisèle et René, Nicole et Emile !

          ● L’année 1962 est celle du mariage de nos 8 couples qui, ce matin, fêtent leurs noces de diamant ! Ne nous y trompons pas, si l’année 1962 s’ouvre sur le lancement du paquebot France pour sa première croisière vers les Canaries, l’actualité loin d’être souriante est contrastée.

 

          Au niveau international, c’est tendu plus que jamais. Le projet d’installation de fusées soviétiques pointées vers les États-Unis suite à un accord entre Fidel Castro et Nikita Khrouchtchev, provoque « la crise de Cuba », qui a failli précipiter le monde dans une 3è guerre mondiale ! Depuis 1945, on n’en a jamais été si proche.

 

          En France, bien sûr, l’actualité majeure reste la crise algérienne, mais cette fois pour son dénouement. Après tant d’années de conflit, et alors même qu’aux attentats de l’OAS répondent des manifestations anti-OAS, les Accords d’Evian sont signés, et le cessez-le-feu ordonné par le général Ailleret le 19 mars 1962 sonne le repli. Le peuple français les approuve par référendum. Le service militaire passe de 26 à 24 puis à 18 mois. Les généraux Salan et Jouhaud sont arrêtés. Georges Pompidou devient Premier Ministre. Et si en Algérie des mois de terreur suivront encore, l’indépendance sera proclamée en juillet.

 

          Après cette guerre qui se termine enfin, d’autres soubresauts secouent le pays : le Général de Gaulle échappe de peu à un attentat au Petit-Clamart, l’Assemblée nationale est dissoute, la Cour militaire de Justice abolie, et un référendum acte l’élection du Président de la République au suffrage universel… que nous connaissons toujours.

          Tout cela ne fait pas une toile de fond apaisée pour nos jeunes tourtereaux qui apprendront aussi en 1962 les premiers essais atomiques de la France au Sahara, un tremblement de terre qui fait 20 000 morts en Iran, le crash à Orly du Boeing Atlanta-Paris, le suicide en août de Norma Jean dite Marylin Monroe ou la mort de l’ancien Président René Coty.

 

          Heureusement que cette année-là, en sport, les français raflent la mise. Le XV de France de rugby gagne le Tournoi des 5 Nations. Michel Jazy bat le record du monde du 3 000 mètres. Jacques Anquetil (encore lui) gagne son 3è Tour de France, après une âpre compétition avec Rik Von Looy et Raymond Poulidor ; et Jean Stablinski est champion du monde de cyclisme sur route.

 

          A la télévision c’est le premier jeu d’Intervilles, et surtout la première diffusion (qui durera jusqu’en 1976 !) de « Bonne nuit les petits »… mais ça ne devait pas être je crois, Chers Jubilaires, votre émission préférée.

 

          A Wattrelos, à la cérémonie des jubilaires il n’y a que 4 ménages reçus à l’Hôtel de Ville. Très rurale encore la ville connait en septembre une procession des moissons. On macadamise nombre de rues au Laboureur et autour de la rue Gabriel Péri, et on se plaint des problèmes de circulation et des bouchons dans le Centre-ville : ainsi, devant le Coin Fleuri d’aujourd’hui, Nord Eclair pointe à l’heure d’affluence 4 autos, 3 vélos et 6 mobylettes ! Aujourd’hui on en rirait, à l’époque on en râlait !

 

          En juillet, le Maire Jean Delvainquière annonce le lancement du projet de ZUP à Beaulieu, provoquant immédiatement des protestations et la création d’un Comité de défense.

 

          Les réfrigérateurs, les essoreuses, très prisés… sont les lots les plus courus dans les lotos et tombolas : le monde moderne de l’électroménager monte en puissance, et un nouveau supermarché s’installe au Laboureur dans l’ancien cinéma Métro. La vie associative, les petits bals et fêtes sont légion ; on aime s’amuser en 1962, et on aime le sport : le derby de l’US et du Sporting est un évènement qui réunit plus de 1 000 spectateurs ! Et, une belle nouvelle, le 21 décembre Wattrelos s’enrichit de sa première centenaire de l’après-guerre, Stéphanie Deprez : ce n’était plus arrivé depuis 1935 !

 

          Mais en 1962, vous les jeunes amoureux, vous avez d’autres pensées. Deux prénoms s’illustrent cette année-là : Lucky Blondo chante la jolie petite Sheila, ce qui donnera son nom de scène à une jeune vendeuse de bonbons, Annie Chancel ; et surtout sœur Sourire vante les mérites de « Dominique » (je ne la démentirai pas).

 

          Bon, votre amoureuse ne s’appelle pas Sheila, Messieurs, et Mesdames votre amoureux ne s’appelle pas Dominique, quelle importance ? Danny Boy (et ses pénitents) ne chante-t-il pas « Croque la pomme »… ? Tout un programme !

 

          Bien sûr Messieurs, vous entendez bien la nouvelle star Claude François vous dire qu’elles sont toutes « Belles, Belles, Belles », mais vous vous en connaissez une plus belle, LA plus belle de toutes ; et si Charles Aznavour vous exhorte « Il faut savoir », vous vous savez ! Il se passe quelque chose : c’est ce « premier amour » que chante Isabelle Aubret à l’Eurovision :

« De tous ces baisers qu’on s’est volés plus que donnés

Ces gestes innocents nous engageaient pour si longtemps »,

Et, comme elle le dit, « un premier amour ne s’oublie jamais ».

 

          L’un et l’autre, aujourd’hui encore, vous n’avez rien oublié ! Bien sûr, ce Richard Anthony qui entendait « siffler le train », Mesdames, ça vous donnait des envies, des idées de voyages, et vous rêviez déjà de voir ce « Mexicain basané » allongé au soleil de Marcel Amont, avec un sombrero sur le nez « en guise, en guise, en guise de parasol ». Oui, mais voilà qu’avec Pierre Perrin, votre chéri vous répond :

« Tout ça n’vaut pas

Un clair de lune à Maubeuge

Tout ça n’vaut pas

Le doux soleil de Tourcoing (coin-coin) ».

 

          Vous, Messieurs, aviez-vous vraiment les mêmes envies ? Ecoutiez-vous chastement Brigitte Bardot chanter « Sidonie », « Parce que pour elle être nue / Est son plus charmant vêtement ». Et aujourd’hui ne vous remémorez-vous pas cette chanson de Michel Simon :

« Tu t’en souviens de notre belle époque

C’était la première fois qu’on s’aimait pour de bon

Tu t’en souviens comme t’as fait des histoires

Pour me laisser cueillir la marguerite aux champs ? »

 

          Sage ou moins sage, vous êtes loin d’être ces « Vilaine fille, mauvais garçon » qu’elle chante par ailleurs, simplement deux amoureux qui montaient tous deux dans le « Chariot » de Petula Clark :

« Si tu veux de moi,

Pour t’accompagner au bout des jours

Laisse moi venir près de toi »…

Et vous, vous dites :

« nous nous en irons,

Du côté où l’on verra le jour

La plaine, la plaine

N’aura plus de frontière

La terre, la terre sera notre domaine »…

 

          Ce furent, Chers Jubilaires, vos « Tendres années », celles de « l’idole des jeunes » et des twists endiablés – que vos genoux d’aujourd’hui ne vous autorisent plus toujours – à St Tropez ou ailleurs, que vos chaussettes aient été noires ou non, vos chats sauvages ou plus calmes, ces années où, avec l’incontournable Johnny, vous avez retenu la nuit, pour vous « deux, jusqu’à la fin du monde », en n’espérant qu’une chose « qu’elle devienne éternelle », et pour le bonheur de vos deux coeurs vous avez arrêté « le temps et les heures ».

 

          Et pour clore ce retour à 1962, je vous rappelle Lény Escudero :

« Pour une amourette

Qui passait par là

J’ai perdu la tête

Et puis me voilà »…

 

          J’ajouterai surtout : Et puis vous voilà, 60 ans plus tard, toujours à deux !

 

          Très très bon anniversaire de diamant, Arlette et Gérald, Julienne et Jean-Claude, Anne-Marie et André, Thérèse et Henri, Jocelyne et René, Thérèse et Michel, Yvette et Francis, Nadine et Auguste !

L’année 1972 s’ouvre sur la disparition, le 1er janvier, de Maurice Chevalier, ce qui vous aura sans doute marqué chers jubilaires d’or. D’autres personnalités disparaitront cette année-là, telles l’ancien Président américain Harry Truman, l’ancien Roi d’Angleterre Edouard VIII, le roi amoureux qui quitta son trône pour l’amour d’une roturière, l’écrivain Jules Romains, ou encore les comédiens Pierre Brasseur et Raymond Souplex : la perruche a perdu son poulet !

 

          Sur le plan international, ça bouge cette année-là. Alors que les Etats-Unis sont empêtrés au Vietnam, dont ils décident le blocus, le Président Richard Nixon, qui sera réélu à l’automne, fait des gestes importants de détente en allant à Pékin rencontrer Mao en février, et à Moscou Léonid Brejnev en mai. Malheureusement ce que le monde retiendra de cette année 1972, c’est la sanglante tragédie des attentats terroristes contre les athlètes israéliens lors des Jeux Olympiques de Munich en septembre. Notre Région vivra, elle, l’assassinat de Brigitte Dewèvre et le début de la terrible affaire de Bruay, irrésolue depuis.

 

          L’Europe bouge cette année-là : le Royaume-Uni, l’Irlande, le Danemark et la Norvège posent leur candidature, et en France le référendum sur l’élargissement de l’Europe obtient 68 % de « oui ».

          Côté vie politique française, retenons la signature par le PS et le PC de leur Programme Commun, tandis qu’en juillet le Premier Ministre Jacques Chaban-Delmas est remplacé à Matignon par le légionnaire Pierre Messmer.

 

          Déjà on se préoccupe d’environnement : à Paris, en avril, 5000 cyclistes défilent contre la pollution et ce qu’ils appellent la civilisation de l’automobile, alors même que la Coccinelle est la voiture la plus vendue et que Renault lance la « R5 » et Peugeot la « 104 » ;

 

          En sports, l’Olympique de Marseille est Champion de France, tandis qu’enmené par Walter Spanghero, le 15 de France bat sévèrement l’Angleterre en rugby. En boxe, l’argentin Carlos Monzon reste Champion du Monde en battant le français Jean-Claude Bouttier. En cyclisme, Eddy Merckx gagne son 4ème Tour de France, devant Gimondi et Poulidor.

          Aux échecs, l’américain Fisher enlève le titre au russe Spassky. A la télévision, « le Mot le plus long » est remplacé par « des chiffres et des lettres » ,  se lance la 3ème chaine et on regarde les premiers épisodes de « Lassie » et des « gens de Mogador ».

 

          Mais les amoureux que vous êtes, Chers Jubilaires, auront surtout retenu comme un symbole le titre du film de Jean-Luc Godard, avec Yves Montand et Jane Fonda : « Tout va bien » !

 

          De fait, au cinéma, la tendance est à la détente ! Bien sûr il y a le dur « Orange Mécanique », mais on rit aussi avec « le Grand blond avec une chaussure noire », « la scoumoune », « Le viager », « L’aventure c’est l’aventure » ou « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil »… Vous adorez « Grease », elle est Olivia Newton-John, il est Travolta, si séduisant que vous ne craignez plus, Mesdames, « La fureur du Dragon ».

 

          En 1972, Wattrelos continue de mettre en place de nouveaux équipements publics. On annonce ainsi la construction d’une crèche en Centre-ville, on lance celle de la Maison des Jeunes de la Mousserie en évoquant le projet d’une autre à la Martinoire. S’annoncent aussi un nouveau foyer-logement au Mont-à-Leux et la création d’un espace vert de 20 hectares au Breuil, début de notre actuel Parc Urbain. L’Office Municipal des Sports est créé en février, la nouvelle maternelle Camus est ouverte, la 1ère pierre du groupe Brossolette est posée, car la population de la Zup de Beaulieu a besoin d’écoles !

 

          Déjà il y a des travaux de réfection à l’église St Maclou, tandis qu’à Roubaix on inaugure Roubaix 2000.

 

          Et, allusion personnelle (je le dis avec émotion), à l’époque jeune élève de 4ème au collège Zola, je joue ici même, sur cette scène du CSE, en juin 1972, ma première pièce de théâtre intitulée « Le client difficile »… Que c’est loin tout ça !

 

          Vous les amoureux de 1972, votre scène à vous, elle est ailleurs, une vie nouvelle se dessine dans vos cœurs. Et si, Mesdames, Véronique Sanson clame qu’elle n’a « Besoin de personne », ce n’est pas votre cas, vous Messieurs, vous ne voulez plus, comme les Martin Circus, vous « éclater au Sénégal avec une copine de cheval ! ». Fini tout cela…

 

          Au contraire, sur fond de mode à l’anglaise et de pat’d’ef qui s’affirment et de jupes qui raccourcissent, avec John Lennon vous lui susurrez « Imagine », tandis qu’avec C. Jérôme il ou elle vous répond « Kiss Me », avant de déguster du « Pop Corn » avec Anarchic System !

          1972, c’est l’année de belles déclarations et de l’engagement. Ah Messieurs, cette année-là, vous ne manquiez pas de chansons pour lui déclarer votre flamme. Avec Mike Brant, « C’est ma prière, entends ma voix », et pour les plus timides d’entre -vous : « Qui saura te dire, combien je t’aime »…

 

          Ou peut-être, plus déterminé encore étiez-vous Ringo, à proclamer « Elle, je ne veux qu’elle »… et pourquoi donc ? « Pour l’emporter, l’aimer et vivre ensemble ». Et pour la convaincre, vous lui dites qu’elle est « Trop fragile, trop belle pour rester seule », avant de conclure « Je ne conçois pas la vie sans toi »…

 

          Les plus romantiques, avec Alain Delorme et le groupe Crazy Horse auront affirmé qu’«Un jour sans toi /Est un jour de pluie », ou comme Christian Delagrange, que « Sans toi, je suis seul ». Les plus audacieux, avec Frédéric François, auront osé un « Je voudrais dormir près de toi / Etre là quand tu t’éveilles / Au premier rayon du soleil ».

 

          Avec tant d’arguments, Mesdames, avouez que c’était impossible de résister, et si Gérard Palaprat « Pour la fin du monde » invite à monter sur la montagne, vous vous préférez toutes Michel Polnareff qui vous chante qu’« On ira tous au Paradis ».

 

          Pas de problème pour nos jeunes couples de 1972, « L’aventura » peut commencer, celle que chantent Stone et Charden qui vous donnent aussi ce conseil « Laisse aller la musique ». La musique justement, celle du regretté Patrick Juvet, « La musica », qui « est le soleil d’un nouveau jour / Le son de sa voix qui chante à votre oreille ».

 

          De la musique, du bonheur et du soleil : tel est votre projet, votre envie, chers futurs époux : je ne sais lequel, plus insistant que l’autre, aura chanté comme Claude François « Viens à la maison, y’a le printemps qui chante », mais je suis sûr que tous deux vous avez aimé « Le lundi au soleil », voulu avec Pierre Perret « au mois d’août / mettre les bouts »… Pour vous deux, avec Stone et Charden, comme dans vos cœurs « Il y a du soleil sur la France / Et le reste n’a pas d’importance »…

 

          Eh oui, vous les 8 couples jubilaires d’or, comme vous l’espériez, et comme Michel Fugain vous le chantait alors, votre histoire ce fût « Un beau roman, une belle histoire », qui aura déjà duré 50 ans, et dont, j’en suis certain, vous écrirez encore bien des chapitres, nous vous le souhaitons de tout cœur ! Très belles noces d’or !

 

*

 

          Voilà, bien Chers Jubilaires, il va me falloir penser à conclure, avant de vous rendre à votre famille et à vos amis qui ont envie, évidemment de vous féliciter et de vous avoir pour eux. J’espère avoir réussi à vous faire revivre un peu vos jeunes et tendres années : au-delà des actualités internationales, françaises et locales, qu’avec le temps vous avez peut-être oubliés, je sais en revanche qu’il est quelque chose que même avec le temps on n’oublie pas : ce sont les refrains de notre coeur. Quand vous vous êtes rencontrés, « fréquentés » comme on dit, il y avait autour de vous des chansons, des mélodies qui auront accompagné, et peut-être rythmé, vos moments à deux, vos retrouvailles, vos épousailles. J’espère que parmi celles que j’ai citées, vous aurez retrouvé de ces moments-là !

 

          Vous avez fait du chemin ensemble, un long chemin. Il y eut des hivers bien sûr, quel couple n’en a pas connu ? Mais il y eut surtout des printemps et des étés à n’en plus finir, à vous aimer, à vous aimer encore et toujours.

 

          Et je suis convaincu que 50, 60, 65 ou 70 ans après, vous pensez toutes et tous comme le poète patoisant Frémicourt, que j’aime citer chaque année : « Ch’est un bonheur d’être avec s’compagnie et difficile à bin l’rimplachi »…

 

          Je sais que chacune et chacun, après toutes ces années à deux, au fond de vous, du plus profond de votre cœur, vous pensez la même chose que ce grand auteur que fut Jean d’Ormesson, lorsqu’il écrivit :

« Je t’aime dans le temps.

Je t’aimerai jusqu’au bout du temps.

Et quand le temps sera écoulé, alors je t’aurai aimée.

Et rien de cet amour, comme rien de ce qui a été,

ne pourra jamais être effacé ».

 

          Très belle journée, Chers Jubilaires, et vraiment continuez longtemps à être heureux à deux ! Très très bon anniversaire de mariage.

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2021 4 11 /11 /novembre /2021 14:53
Commémoration du 11 novembre (1)

Comme chaque année, le 11 novembre est jour de commémoration et de souvenir dans tous les cimetières de France. Aussi ce jeudi matin, entouré des Conseillers Départementaux, de mes Adjoints (avec leur écharpe pour la solennité du moment) et des élus du Conseil Municipal, et de représentants des sociétés patriotiques, avant de passer en revue, dans un silence profond, les tombes des soldats et résistants morts pour la France, j’ai déposé une gerbe au nom de la Ville aux monuments aux morts du Crétinier et du Centre.

Commémoration du 11 novembre (1)
Commémoration du 11 novembre (1)
Commémoration du 11 novembre (1)
Commémoration du 11 novembre (1)
Commémoration du 11 novembre (1)

Au Centre, des enfants du Conseil Municipal des Enfants ont également déposé une gerbe, ainsi que celle de notre Députée (exceptionnellement absente car participant aux cérémonies à Paris, à l’invitation du Président de la République), avant de chanter « la Marseillaise ».

Commémoration du 11 novembre (1)
Commémoration du 11 novembre (1)
Commémoration du 11 novembre (1)
Commémoration du 11 novembre (1)
Commémoration du 11 novembre (1)

Mon discours aura été centré sur les propos visionnaires que mon lointain prédécesseur, Henri Briffaut, maire de Wattrelos, a prononcé dans ce même cimetière le 11 novembre 1921 : « Les morts que nous honorons ne seront vengés que lorsque la paix rayonnera sur l’humanité ». Pour ma part, je conclus mon intervention en proclamant que « la paix, la liberté, l’égalité entre les hommes et entre les peuples, la fraternité doivent trouver en nous des défenseurs intraitables ». C’est assez proche au demeurant du message de ce jour de Mme Darrieussecq, Ministre de la Mémoire et des Anciens Combattants où elle proclame que « la flamme des compagnons s’est éteinte, mais nous sommes des dépositaires de ses braises ardentes ».

Commémoration du 11 novembre (1)

La cérémonie s’est conclue par l’Union Musicale Wattrelosienne qui a joué la Marseillaise et l’Hymne Européen.

Commémoration du 11 novembre (1)

Mais deux faits nouveaux en ce 11 novembre 2021. D’abord la rénovation complète des listes des noms des 791 soldats wattrelosiens morts pour la France pendant la première Guerre Mondiale. Comme les inscriptions sur la pierre s’étaient effacées avec le temps, et que réinscrire dans la pierre n’était pas techniquement possible, nous avons fait le choix de poser des plaques en pierre de Comblanchien gravées sur 3 faces du monument aux morts, autour des bronzes (lesquels ont été enlevés, nettoyés et reposés) ! Les noms sont dorénavant plus lisibles, et Wattrelos rend ainsi un honneur plus digne à ses fils valeureux.

 

Ensuite le nom d’un ancien combattant qui avait été omis par les autorités de l’époque a pu être ajouté, M. Vincent Grimonprez. L’omission a été réparée !

Commémoration du 11 novembre (1)
Commémoration du 11 novembre (1)
Commémoration du 11 novembre (1)
Commémoration du 11 novembre (1)
Commémoration du 11 novembre (1)

Pour lire mon discours du 11 novembre au Cimetière du Centre, cliquez ci-dessous :

Partager cet article
Repost0
3 juillet 2021 6 03 /07 /juillet /2021 15:42
Hommage à une femme et un homme qui auront servi la République et l’humanisme : mon discours pour la décoration de Chevalier de l’Ordre National du Mérite à Sophie Liagre et Jean-Pierre Mollière

Madame la Députée,

Monsieur le tout nouveau Conseiller départemental (j’excuse Soraya Fahem, retenue par l’hospitalisation de sa maman),

Mesdames et Messieurs les élus, chers collègues,

Mesdames et Messieurs, en vos fonctions, grades et responsabilités,

Cher Germain Druelle, représentant éminent des décorés de l’Ordre du Mérite,

Chère Sophie,

Cher Jean-Pierre,

 

Être ici avec vous tous ce matin, est à la fois pour moi un moment solennel et émouvant. Solennel car nous sommes réunis parce que la République met à l’honneur deux personnalités, et que si le protocole républicain impose pour cette cérémonie des règles, ici à Wattrelos nous y ajoutons notre marque, par le décor conçu par les services municipaux que je remercie très chaleureusement et par votre présence à tous, pour dire notre fierté de voir deux wattrelosiens (ou « quasiment » Cher Jean-Pierre) décorés. Ce n’est pas anodin que de recevoir une distinction, par décret du Président de la République, distinction qui est celle d’un des deux ordres nationaux.

 

L’Ordre National du Mérite, créé en 1963 à la demande du Général de Gaulle, est symbolisé par un ruban bleu (choisi par le Général lui-même). Pour reprendre la définition par un ancien Président de la République : « C’est le plus beau symbole du dévouement ; il représente l’adhésion à l’esprit de la République. Il lui donne des visages, des exemples. Il encourage l’émulation et invite les citoyens de notre pays à donner le meilleur d’eux-mêmes ».

 

Rappelons d’ailleurs que, lorsqu’il fut créé, l’Ordre du Mérite simplifiait les distinctions françaises, car il fusionnait en un ordre unique, 13 ordres du mérite de divers ministères et les 3 derniers ordres coloniaux !

 

Ainsi – et j’aime bien à chaque cérémonie le rappeler – Chère Sophie et Cher Jean-Pierre, lorsque dans un instant je vous épinglerai ce ruban bleu, vous recevrez en quelque sorte en même temps : l’Ordre du Mérite Social, l’Ordre de la Santé Publique, du Mérite Commercial et Industriel, du Mérite Artisanal, du Mérite Touristique, du Mérite Combattant, du Mérite Postal, de l’Economie Nationale, du Mérite Sportif, du Mérite du Travail, du Mérite Militaire, du Mérite Civil, et même du Mérite Saharien !

 

Au-delà du sourire que cette liste peut légitimement provoquer, retenons que cette distinction républicaine réunit les générations, les horizons professionnels, les hommes et les femmes (dorénavant a parité, pour chaque promotion, et ce matin à Wattrelos, nous l’illustrons bien : une femme, et quelle femme ! Un homme, et quel homme !), et l’ONM dépasse les origines, les conditions sociales.

 

Comme l’écrivait ainsi un Président de la République : « Une distinction n’est pas une hiérarchie, non plus qu’une réparation. C’est un instrument d’égalité, une chance offerte à chacun dans l'accès à l’honneur, à la reconnaissance, à la récompense. Tous nos concitoyens, quelle que soit leur place dans la société, doivent pouvoir penser qu’à un moment, la société peut les récompenser pour un acte de bravoure, de générosité, d’engagement, quel qu’il soit ».

 

            Emouvant, ce moment l’est aussi, pour les récipiendaires d’abord bien sûr, mais aussi pour leurs collègues, ou encore pour l’équipe municipale et moi-même car ce sont des « figures » bien connues que je vais épingler dans quelques minutes, des « personnages » de la vie publique wattrelosienne devenus des amis. Et je n’oublie pas non plus que leur médaille leur est remise par mes soins :

- à Sophie Liagre, dans le cadre de l’action entreprise par le CCAS qu’elle dirigeait dans la lutte contre le Covid ;

- et à Jean-Pierre Mollière, à quelques semaines, presque jours, du terme de son parcours professionnel, puisqu’en octobre prochain il fera valoir – s’il ne change pas d’avis – ses légitimes droits à la retraite.

 

            Mais assez parlé du contexte de cette cérémonie, parlons-donc des deux médaillés du jour. Catherine Osson en a déjà dressé un portrait : je vais essayer de ne pas répéter ses propos, mais il y a un risque car je pense que tous deux nous pensons la même chose de nos médaillés, à savoir beaucoup de bien !

 

            Jean-Pierre, tu me pardonneras de parler d’abord de Sophie, galanterie oblige.

 

            ● Sophie Liagre n’est pas une habituée du feu des projecteurs, même si la dernière fois que je l’ai vue monter sur cette scène c’était pour Miss Wattrelos (non pas comme candidate, mais comme accompagnatrice de sa fille élue 1ère Dauphine : je préfère préciser). Je n’ignore donc pas que la reconnaissance que cette cérémonie lui donne – reconnaissance de son parcours et de ses qualités humaines – lui fait vivre une situation bien embarrassante, elle qui préfère œuvrer dans l’ombre plutôt que sous les projecteurs.

 

            Aussi, comme je le ferai tout à l’heure pour Jean-Pierre, je vais essayer de te résumer, Chère Sophie, en 3 mots : wattrelosienne ; social ; coeur.

            > Wattrelosienne : à mes yeux, c’est la plus grande des qualités, et wattrelosienne elle l’est de plusieurs générations. Wattrelosienne comme ses parents, ses frère et sœur, ses grands-parents maternels, ses arrière-grands-parents qui tenaient un estaminet dans notre bonne ville… De beaux brevets de wattrelosiannité sur le berceau !

 

            Sa vie débute dans une famille de commerçants, dans un environnement déjà fortement tourné vers les associations, ce qui n’est guère étonnant à Wattrelos. L’école primaire effectuée à Léo-Lagrange, au Sapin Vert, le secondaire à Gambetta à Tourcoing, puis inscrite à l’école d’infirmière de la Croix Rouge. Pour Sophie c’est la révélation ! Elle qui était habituée, plus jeune, à porter les courses à domicile chez les personnes âgées et à aider pour le ménage ou la toilette, se découvre une vocation de soignante. Ce ne seront pas les stages programmés dans les services les moins demandés par les stagiaires – notamment à l’hospice rue d’Havré, à Tourcoing – qui la décourageront : son chemin est tracé, elle effectue ses 3 années de formation et boucle sa scolarité en se classant 2ème de sa promotion !

 

            Son stage de fin d’année d’infirmière se déroule en milieu carcéral, à sa demande, au Centre de détention de Loos précisément, où se purgent les peines les plus lourdes. Imaginons Mesdames et Messieurs, la jeune Sophie, blondinette de 21 ans, traversant tout le centre de détention sous le regard attentif de prisonniers pour aller prendre ses fonctions à l’infirmerie ! Il m’a été rapporté que, durant cette période, nombreux furent les détenus à avoir soudain mal au crâne et à ressentir un impérieux besoin de consulter… Cette expérience la touche pourtant profondément, tant elle reçoit de poèmes et de lettres, souvent de détresse, de la part de ses « patients ». Le poste est disponible, on lui propose, mais elle le refuse car sans doute trop impliquant émotionnellement.

 

            > Et c’est la 2ème caractéristique de notre impétrante : son goût profond, sa fibre, son engagement pour le social.

 

            Cette rencontre avec le social, jamais ensuite ne se démentira. Au poste qu’elle occupe à la polyclinique de la Louvière au milieu des années 80, elle doit faire preuve de solidité, de force morale, voire davantage encore : le service oncologie, plus précisément les départements gastrique et pneumologie, ainsi que le service addictologie. La mort y fait partie de son quotidien : quasiment un décès par jour, des patients auxquels on s’attache et qu’il faut se résoudre à voir partir… Sophie ne se ménage guère, et restera à jamais marquée par des situations humainement très compliquées.

 

            En 1986, elle répond à une annonce roubaisienne pour devenir Directrice de foyer-logement pour un nouveau projet au Cul-de-Four, les prémices de nos résidences intergénérationnelles. Nouvelle révélation pour elle : l’accompagnement des personnes âgées. Prenant son travail à cœur, Sophie se trouve assez vite à gérer quatre structures, sous la direction d’un certain Patrick Kanner, alors directeur du CCAS de la Ville de Roubaix.

 

            Au CCAS de Roubaix, elle prend la Direction du service gérontologie en 1992. Quelques années plus tard, devenu maire, je la croise durant une réunion et tout de go je m’étonne « Vous êtes Wattrelosienne et vous travaillez à Roubaix » ? Elle me répond tout aussi directement qu’on ne lui a jamais proposé de travailler à Wattrelos. L’affaire est vite entendue. Jeune maire, je souhaite structurer le Service gérontologie du CCAS de Wattrelos, avec mon Adjointe d’alors Marie José Dens et la voilà donc Directrice. Une Directrice efficace, pendant près de dix ans, de 2002 à 2011, date à laquelle je lui confie la Direction générale du CCAS jusqu’à… eh bien ces dernières semaines, puisqu’à la suite d’un remaniement des directions générales de la Ville que j’ai voulu initier, Sophie est la nouvelle Directrice générale adjointe en charge des fêtes, de la culture, de l’enfance et de la santé.

            > Enfin, 3ème mot qui va bien à Sophie Liagre, celui du Cœur, car elle est une femme de cœur, avec cette particularité physiologique d’être à la fois un « petit cœur » (car très sensible) et d’avoir un « grand cœur » (car elle accueille, aide, et soigne les détresses).

 

            Dans ce cœur, là aussi il y a plusieurs ventricules, bien davantage que la faculté de médecine ne les reconnait.

 

            Il y a d’abord et avant tous sa famille. Sa mère dont elle était si proche, dont le départ fut une blessure jamais refermée, et à qui je le sais elle pense très fortement aujourd’hui ; son père, son plus grand amoureux s’il en est, lui aussi si proche, et pour qui elle sacrifie beaucoup, tant elle l’aime ! Ses 2 enfants, Nicolas, qui partage sa vie entre Vancouver et la France, et Alexia, bien connue, ancienne Dauphine, Présidente du Comité Miss Wattrelos, et qui lui aura donné un double bonheur ! Celui d’être infirmière comme sa mère, et un petit Noa qui aura conféré à Sophie, sa plus belle fonction, celle de « mamie » !

 

            Dans son coeur, il y a aussi les autres, tous les autres quels qu’ils soient. Ses collaborateurs, avec qui elle entretient toujours des liens de proximité, dans le travail et parfois dans la vie, et qui pleurent quand elle quitte ses fonctions. « Ses » élus au Nouvel Age : Marie-Jo, Dany et aujourd’hui Michèle et Pascal en attestent, de même que « ses » responsables de clubs.

 

            Mais dans « les autres », il y a aussi toutes ces résidentes, tous ces résidents, anonymes, dont par dizaines, par centaines, elle a été proche, dont elle a tenu la main, « écouté » les douleurs et les problèmes, soigné les plaies physiques ou psychologiques, un altruisme humaniste qui est son engagement personnel et philosophique qui la rend toujours disponible et prête à intervenir. Ma propre mère, si elle était encore de ce monde, en témoignerait, et avec elle tant et tant de personnes âgées qu’un jour, une nuit, elle a relevé, soigné, consolé. Pour ces ainés du Nouvel Age, elle est devenue une référente fidèle, une confidente parfois, une amie souvent. Pour la passion de son métier. Pour l’amour sincère de son prochain surtout.

 

            Dans cette médaille, Chère Sophie, il y a tout cela, tout cet humanisme, toute cette fraternité et cet amour des autres, qu’avec tes équipes – avec qui je le sais, du plus profond de ton cœur, tu partage cet honneur que la République te fait – tu as porté au paroxysme, lors de cette crise sanitaire, présente jour et nuit dans des Résidences de la ville pour lutter contre le Covid et ses terribles conséquences.

 

            Aucun élu de l’Administration municipale n’oubliera jamais cette présentation des mesures anti-Covid mises en œuvre par tes équipes du CCAS sous ton autorité : à la fin de ton exposé, les applaudissements furent spontanés et chaleureux.

 

            La République aussi les a entendus, puisque c’est sur proposition du Ministre des Solidarités et de la Santé que, par décret du 31 décembre 2020, le Président de la République t’aura nommée Chevalier dans l’Ordre National du Mérite. Toutes mes chaleureuses félicitations, Chère Sophie !

 

           

            ● Autre impétrant, M. Mollière « Mollière », comme on l’appelle affectueusement à Wattrelos, Mesdames et Messieurs, n’est ni « Avare » ni « Malade Imaginaire », pas même « Bourgeois Gentilhomme » (quoique…) : non, ce « Mollière »-là s’appelle Jean-Pierre, et il est Inspecteur de l’Education Nationale. C’est « notre » Inspecteur à nous, à Wattrelos !

 

            Et pour nous équipe municipale - il en a usé plus d’un Adjoint aux Ecoles -, ou pour moi - ça, il a toujours eu le même maire, et nonobstant son obligation de réserve, je crois pouvoir dire qu’il s’en félicite ! - pour mon équipe municipale ou pour moi, disais-je, Jean-Pierre Mollière c’est notre « complice ». Mais le complice au sens positif du terme, de ceux qui s’épaulent pour réussir ensemble, pour aller chercher ensemble des sous, pour obtenir ensemble les meilleures décisions. Le complice au sens de ceux qui partagent les mêmes valeurs, les mêmes objectifs, qui veulent les mêmes choses pour nos écoles et pour nos enfants.

 

            D’un travail en commun pour bâtir en commun, sont nés entre nous, Cher Jean-Pierre, une considération réciproque et une amitié peu communes. Lesquelles ne tiennent pas qu’à notre année de naissance identique, 1959, même si c’est objectivement un bon début !

 

            Pour parler de toi, comment faire autrement qu’avec 3 mots aussi : éducation ; Wattrelos ; solidarité.

 

            > L’Education, son leitmotiv, le fil rouge de sa vie, celui de son ménage aussi, car c’est à l’Ecole Normale qu’il a rencontré celle qui deviendra son épouse. Mais derrière l’Education, il y a pour lui l’Enfant, les apprentissages, la citoyenneté, la laïcité, la cité, la lutte contre les inégalités, le soutien, la pédagogie, là aussi comme Sophie la main tendue aux plus faibles, aux « a-normaux » mot qui le révulse, aux marginaux sociaux, culturels, ethniques, aux peuples défavorisés.

 

            L’éducation comme ce qui doit être donné à chaque enfant, pour lui donner les meilleures chances de réussite, quelqu’il soit, d’où qu’il soit et d’où qu’il vienne.

 

            C’est pour cela que Jean-Pierre Mollière croit plus que tout à l’Ecole de la République. Et qu’il va s’y investir, j’ose dire « corps et âme »… ce ne sont pas son épouse et ses proches qui me démentiront.

 

            Plus qu’une vocation, c’est pour lui un engagement. Loin d’être passif dans sa vie, il veut être actif, acteur du changement, acteur de la réussite des plus jeunes.

 

            Très tôt, Jean-Pierre en effet s’investit dans la vie de son village de Quesnoy sur Deûle : l’animation de la jeunesse l’attire. Animateur de centres aérés, puis directeur de centre de loisirs – son âme de responsable s’affirme sans tarder – il fondera par la suite un camp de jeunes, puis deviendra directeur de camp d’adolescents pendant plus de 10 ans.

 

            Il le sent, il en est convaincu : il vouera sa vie professionnelle à la jeunesse, et comment mieux la servir qu’en intégrant l’Education nationale ? C’est tout naturellement qu’après le Bac, après un service militaire effectué dans l’infanterie de marine où il goûtera, à Mont-de-Marsan et à Pau, aux joies de la chute libre et du parachutisme – j’y reviendrai – il vise l’Ecole normale et obtient brillamment le concours, se classant parmi les premiers !

 

            Son premier poste l’éloigne un temps de la métropole : il intègre un institut d’éducation motrice à Coudekerque-Branche, premier contact avec le handicap qui correspondra à son investissement professionnel pendant vingt ans. Mais l’éloignement rend l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle délicat : jeune marié, Jean-Pierre est également jeune papa (de Julien, né en 1980 : pour les puristes des dates, vous remarquerez qu’il est même très jeune papa !). Il demande donc un poste dans la métropole, un poste de remplaçant, ce qui attire l’attention de l’inspecteur. Mais pourquoi un Normalien se positionne-t-il sur un poste de remplaçant ?

 

            Eh bien, parce que Jean-Pierre est un homme de mission, déjà à l’époque. Une mission nouvelle l’attend, elle se crée. Un texte de loi de l’Education nationale la définit au début des années 80 : il s’agit d’intégrer les enfants porteurs de trisomie 21. Jean-Pierre est volontaire : il y accompagne dans les écoles du secteur de Roubaix une petite dizaine d’enfants à Roubaix, Willems et, je vous le donne en mille, à Wattrelos, à l’école maternelle Jacques-Brel.

 

            Dans le cadre de cette mission, il collabore avec le CAMSP de Roubaix, où il rencontrera celui qui sera un de nos grands amis communs le docteur Maurice Titran, célèbre pédiatre. Ni Jean-Pierre, ni moi n’avons oublié notre émotion en inaugurant à Beaulieu, en 2010, le Centre Maurice-Titran en présence de son épouse et de ses filles. Un grand homme, assurément. Et né à Wattrelos, de surcroît.

 

            Jean-Pierre obtient son diplôme d’enseignant spécialisé en 1985. C’est l’époque où les maires de Roubaix et de Tourcoing réclament au Garde des Sceaux des mesures pour gérer les cas de jeunes délinquants multirécidivistes qui empoisonnent le quotidien. Il y a là un nouveau cheval de bataille pour Jean-Pierre : en lien avec l’association Le Gîte, chargée de proposer une alternative à l’incarcération, il accompagne ces adolescents, en sa qualité d’instituteur, pendant deux ans. Il les emmène par exemple pratiquer l’escalade, ce qu’il appelle « une conduite à risque socialement acceptable ».

 

            Poursuivant par ailleurs sa collaboration avec le CAMSP, il travaille pour des familles connaissant des situations complexes, puis devient conseiller pédagogique, puis conseiller pédagogique départemental, plus particulièrement en charge des questions d’enseignement aux enfants relevant d’un handicap – le voilà rendu à son orientation professionnelle initiale.

 

            Dans cette nouvelle fonction, il crée un système d’enseignement à domicile pour les enfants malades ou accidentés (qui existe toujours) ; il est aussi chargé de mission pour la scolarisation des enfants du voyage à la fin des années 90 et… c’est là que la rencontre avec Wattrelos prend corps.

 

            > Oui Wattrelos car à l’époque Wattrelos est l’une des quatre villes de la Communauté urbaine de Lille à respecter la loi Besson portant obligation aux communes de plus de 5 000 habitants de disposer d’une aire d’accueil. Naturellement, l’une des écoles de Wattrelos accueille ces enfants du voyage : il s’agit de l’école Brossolette, dirigée par une certaine Catherine Osson…

 

            Au fil de ses visites pédagogiques et de ses formations, un inspecteur de l’Education nationale dit alors à Jean-Pierre : « Toi, tu es de la graine d’inspecteur… ». Il ne faut pas le lui dire deux fois : Jean-Pierre passe le concours en 2002 et entre en fonction en 2003 !

            Au vu de son passé, on l’attend sur une circonscription spécialisée. Lui répond : surtout pas, un inspecteur est en charge de tous les enfants de l’école de la République ! C’est sur le terrain qu’il veut s’investir, dans un environnement où les besoins sont plus forts qu’ailleurs, où l’on parle d’éducation prioritaire, où l’on a besoin de lui. Plus qu’un engagé Jean-Pierre est un militant de la cause éducative.

 

            Voilà pourquoi il choisit Wattrelos ! Il n’y avait pas alors d’inspecteur titulaire ; avec lui, il y en a dorénavant un. Nommé en 2003, il ignore alors qu’il y fera toute sa carrière d’Inspecteur.

 

            Je ne peux m’empêcher de sourire en repensant à ce jeune Inspecteur, présidant à mes côtés les cérémonies annuelles de départ en retraite des enseignants, cérémonie à l‘époque très fréquentée, où il devait retracer la carrière de celles et ceux qui partaient en retraite. Et Jean-Pierre Mollière s’étonnait alors, et se tournait vers moi, de la longévité de carrière de ces enseignants, et directeurs, à Wattrelos… et moi de lui répondre : « Monsieur l’Inspecteur, Wattrelos un jour, Wattrelos toujours ! »

 

            Eh bien, il n’a pas fait mieux que les autres ! Ses 17 ans de fonctions d’Inspecteur, c’est à Wattrelos qu’il les aura vécues. C’est dire si c’est un « monument » de la cause éducative que nous voyons partir.

 

            Et le destin lui aura joué bien des tours.

 

            D’abord d’avoir été affecté dans une ville où, ici, d’Henri Briffaut à Alain Faugaret tout au long du XXème siècle, de maire en maire, d’équipe municipale en équipe municipale, l’éducation, le renforcement du capital humain de ces filles et fils de catégories sociales modestes qui n’ont pas de capital financier en héritage, est , qui n’ont pour réussir que leurs talents et leur intelligence, a toujours été le premier des investissements municipaux, le premier des budgets, la première des priorités.

 

            Ensuite, dans la rencontre dès juillet 2003 de ta première directrice d’école à Wattrelos, une jeune maman qui se présente avec son bébé : le bébé s’appelle Emma, la maman Catherine, celle-là même qui, des années plus tard, deviendra Députée, chargée des Crédits de l’Education Nationale à la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale et qui, poursuivant une démarche que j’avais entreprise, obtiendra du Ministre de l’Education Nationale, par décret du 15 novembre 2018, que Jean-Pierre Mollière soit fait Chevalier dans l’Ordre National du Mérite.

 

            Enfin, parce qu’ici, Cher Jean-Pierre tu te mets à travailler avec un maire qui te ressemble beaucoup :  même souche familiale ouvrière, même culture de l’effort, de la passion du travail, des journées qui commencent tôt et finissent tard, même réussite personnelle grâce à l’école de la République. L’école de la République qui fut toute ta vie !

 

            Ensemble, nous l’avons voulu, Ville et Eduction nationale ont travaillé en « coproduction » : pas l’un au-dessus de l’autre, l’un avec l’autre, dans les idées comme dans la mise en œuvre. Et des chantiers on en aura mené pour les enfants de Wattrelos, avec et grâce à toi. Education artistique, Enfance de l’Art, éducation sportive, le retour à la piscine, les phases d’informatisation, les travaux, les rythmes scolaires, les plans éducatifs, la Réussite Educative, les Clubs Coup de Pouce, l’application des réformes que tu as toujours apaisé lorsqu’elle pouvait avoir des angles saillants, et surtout ces négociations parfois ardues avec ton Administration chaque année pour les mesures de carte scolaire où, malgré parfois des réductions d’effectifs d’élèves, grâce à ton habileté nous évitions des fermetures ou obtenions des postes supplémentaires, voire des ouvertures ; la rentrée 2021 le prouvera encore.

 

            Aussi, plus que tout long discours laudatif, pour tout cela, le Maire te dit, M. l’Inspecteur un vibrant MERCI !

 

            > Enfin, je ne peux conclure ce discours sans évoquer, rapidement même si cela mériterait d’en parler davantage, le 3ème mot qui te caractérise : la Solidarité.

 

            Car le militantisme de Jean-Pierre ne s’arrête pas à la porte de l’école, ou de l’inspection : il est engagé – à de « petites fonctions » - dans plusieurs associations :

            - il est Président départemental de l’ADSSEAD, qui a fusionné il y a huit ans avec La Sauvegarde du Nord : l’association accueille et accompagne les enfants et ados connaissant des difficultés psychologiques, scolaires, familiales ou sociales, ainsi que les adultes éloignés de l’emploi, les familles et les personnes en grande précarité. Une structure qui emploie quelque 1 500 salariés dans le Nord.

            - il est Président Départemental de l’OCCE (Office Central de la Coopération à l’Ecole) qui gère les coopératives scolaires, un organisme complémentaire à l’Education nationale qui permet de développer des projets pédagogiques œuvrant à l’éducation à la citoyenneté.

            - et enfin, qui l’ignore, ce Ch’ti est, curieusement le Président club alpin français, basé à Lille depuis 30 ans, ses grandes passions étant, depuis son passage par l’armée que j’évoquais tout à l’heure, la montagne, l’alpinisme, le parapente, la chute libre, mais aussi les randonnées à ski.

 

            Se lancera-t-il demain, une fois libéré de ses obligations professionnelles dans l’escalade du toit de l’Europe comme, il y a quelques jours un jeune Wattrelosien ? J’espère qu’il, va surtout chouchouter ses trois petits-enfants Céleste, Cyprien, Agnès, filles et fils de ses deux enfants Julien et Marie.

 

            Chacun l’aura compris, ce n’est pas un discours d’hommage à un néo-retraité que je suis en train de terminer mais un discours d’hommage à un humaniste, un  homme d’honneur qui a su porter haut sa mission d’enseignant, de conseiller pédagogique et d’inspecteur, un homme féru de Jaurès et lecteur de sa « Lettre aux instituteurs » de 1888 qui sait qu’un enseignant tient « dans ses mains l’intelligence et l’âme des enfants »,  engagé dans son métier comme dans la vie associative, un homme au service des autres et d’un idéal de fraternité, d’égalité, de justice sociale, la République chevillée au cœur, un homme apprécié de tous et dont on se souviendra ici avec émotion avoir croisé sa route.

 

            Cher Jean-Pierre, je fais indéfectiblement partie de ceux-là !

 

            Vous unir tous deux, Chers médaillés dans une même cérémonie, se veut symbolique. Jean-Pierre est à l’éducation ce que Sophie est aux ainés : l’un et l’autre se caractérisent par l’intensité de leur engagement, militants infatigables de la cause qu’ils portent au fond d’eux pour qu’elle soit reconnue. Ce sont une femme et un homme qui, l’un comme l’autre, « en même temps » comme le dirait le Président de la République Emmanuel Macron, qui a signé votre décret de nomination, auront servi la République et l’humanisme.

 

            Sincères, très sincères félicitations, à tous deux !

 

 

Partager cet article
Repost0
24 mai 2021 1 24 /05 /mai /2021 08:04
Rien n'est si beau que d'Aimer : mon discours aux Jubilaires / Pentecôte 2021

Pour lire mon discours, cliquez ci-dessous :

Partager cet article
Repost0
24 mars 2021 3 24 /03 /mars /2021 10:33
Mon discours lors de l'inauguration de la rue Arnaud Beltrame

Madame la Députée,

Monsieur le Sous-Préfet, Secrétaire Général de la Préfecture,

Mon Général, Commandant la Région de Gendarmerie Hauts de France,

Monsieur le Commissaire,

Madame et Monsieur les Conseillers départementaux,

Monsieur le Maire de Leers, membre de la famille,

Chers Collègues, Mesdames et Messieurs en vos fonctions et responsabilités,

Chère Madame, cher Monsieur,

 

C’était il y a 3 ans. Le 23 mars 2018, en milieu de matinée, à Carcassonne, un jeune homme de 25 ans vole avec violence une voiture, tue l’un de ses occupants et blesse grièvement le second. Son funeste projet consiste à s’attaquer, au nom de l’Etat islamique, à des militaires, ou des représentants de l’ordre républicain. Ainsi, il tire plusieurs balles sur un groupe de CRS et blesse grièvement l’un d’entre eux. Puis il s’enfuit dans la voiture volée à destination de Trèbes, 8 kilomètres plus loin.

 

Il entre alors dans un supermarché et tue d’emblée deux personnes, lançant également une grenade qui n’explose pas, fort heureusement. Presque tous les clients parviennent à s’enfuir, des employés se réfugient dans la chambre froide du magasin, l’hôtesse d’accueil dans la salle des coffres. Le terroriste s’y retranche lui aussi, prenant l’hôtesse en otage.

 

Celle-ci parvient à l’apaiser et le persuade d’appeler le commissariat pour faire valoir ses revendications. Le GIGN de Toulouse est mobilisé ; il demande l’aide du groupe national qui décolle de la base aérienne de Villacoublay une heure plus tard. En attendant, le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie de Carcassonne, emmené par le lieutenant-colonel Beltrame, le plus haut gradé du groupe, pénètre dans le magasin. Témoignant d’un sens aigu de l’honneur et de sa mission de protection des plus faibles, portant à un haut niveau sa foi et son sens de l’engagement pour l’humanisme et la fraternité, Arnaud Beltrame propose au terroriste de se substituer à l’otage. Dix minutes plus tard, l’échange intervient. Les autres personnes encore cachées dans le magasin sont évacuées.

 

Otage à son tour, le lieutenant-colonel Beltrame est seul avec un terroriste aux abois, extrêmement dangereux. On imagine sa force intérieure ; on imagine son inquiétude sans doute, en analysant les risques ; on imagine combien il sait qu’à tout moment la situation peut déraper ; on l’imagine maître de lui, brave, digne.

 

Durant près de trois heures, il tiendra tête au terroriste avec sang froid, essayant de gagner du temps, de laisser du temps à l’installation du dispositif d’intervention, de permettre l’engagement du dialogue avec le négociateur via son téléphone, qui reste allumé. C’est ainsi qu’en essayant lui-même en corps à corps de neutraliser le terroriste, Arnaud Beltrame donnera le commandement de l’assaut à ses troupes qui entendent tout ce qui se passe dans la pièce. Quand l’assaut se termine, quelques minutes plus tard, le terroriste est abattu, mais son otage est grièvement blessé. C’était le 23 mars 2018 : personne en France n’a oublié ce terrible jour. Mais la France reste stupéfaite, abasourdie, blessée quand le lendemain elle apprendra que le valeureux colonel a cessé de vivre pendant la nuit à l’hôpital de Carcassonne.

 

Le Colonel Arnaud Beltrame n’est plus. Mais son esprit, sa vaillance, sa mémoire, son courage eux doivent continuer de vivre. Comme autant d’exemples de ce que la France, notre armée, les forces de l’ordre, la gendarmerie ont de plus exemplaire, de plus noble. Wattrelos n’oublie pas. Ce 24 mars 2021, 3 ans après ces évènements dramatiques, jour pour jour après sa disparition, Wattrelos veut honorer cet homme d’honneur, ce héros de la Nation que fut, qu’est le Colonel Arnaud Beltrame.

 

C’est en plein Centre-ville, dans un quartier moderne et d’avenir de Wattrelos, c’est au cœur de Wattrelos - car ce que nous faisons aujourd’hui est d’abord un acte de cœur - qu’une rue portera le nom d’Arnaud Beltrame. Un homme qui, par le sacrifice de sa vie, a permis de sauver d’autres vies, un homme courageux qui a placé le sens du devoir et des responsabilités au-delà de toute autre considération, s’élevant au niveau de ces illustres Français qui, en des temps plus sombres de notre Histoire, furent eux aussi des héros, au mépris du danger, de leur peur, de leur vie, un homme qui croyait à l’homme, un homme qui défendait la Liberté, l’Egalité, la Fraternité, un homme qui servait un idéal, celui de la République.

 

Lui rendant hommage, le Président de la République Emmanuel Macron déclara : « Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame est mort au service de la Nation, à laquelle il avait déjà tant apporté. En donnant sa vie pour mettre un terme à l'équipée meurtrière d'un terroriste djihadiste, il est tombé en héros ». Son éloge funèbre fut prononcé lors d'un hommage national le 28 mars 2018 à l'Hôtel des Invalides en présence de trois anciens Présidents de la République. Arnaud Beltrame fut promu au grade de Colonel à titre posthume et fait Commandeur de la Légion d'honneur, avec citation à l’ordre de la Nation. Il reçut également les médailles de la Sécurité intérieure, de la Gendarmerie nationale et celle pour acte de courage et dévouement, qui confirment la Croix de la Valeur Militaire qu’il avait déjà.

 

Le colonel Beltrame n’était pas nordiste, mais sa belle-famille, elle, l’est : Marielle, son épouse, est originaire de Marcq-en-Baroeul où ses parents, Madame et Monsieur Vandenbunder résident. Je les salue et les accueille avec affection. Ils nous, ils lui font l’honneur et l’amitié d’être présents avec nous ce matin, ici à Wattrelos, et c’est avec reconnaissance et émotion que je les en remercie. Transmettez, Madame, Monsieur, à Marielle votre fille, et à la famille Beltrame notre message d’admiration et de profond respect pour le héros que fut Arnaud Beltrame.

 

Il y a trois ans, après ces événements dramatiques, le Conseil municipal avait pris l’engagement qu’une rue de notre commune porterait son nom. En remerciant la SEM Ville Renouvelée dans son programme de nous en offrir l’opportunité, aujourd’hui je suis fier de tenir cet engagement, et de le faire très républicainement en présence de mon opposition de l’époque. Car la République ne se partage pas, ne se découpe pas, elle se vit, elle se défend. Face à l’ennemi commun – l’islamisme radical, le terrorisme le sont – aucune division n’est tolérable. Seule l’union des défenseurs de la République vaut.

 

Arnaud Beltrame avait mission de protéger, sa fonction était d’ordre et de sécurité, mais son idéal profond était d’unir les hommes. Par son sacrifice, il fait de nous à jamais des serviteurs de sa mémoire. Parce qu’il nous rappelle l’essentiel, parce qu’il nous montre le chemin de ce qui unit, et doit unir : la République !

 

Il rejoint ce midi la liste des personnalités illustres dont Wattrelos perpétue la mémoire, à l’image d’André Cambray, grand combattant et Résistant, dont le Boulevard, à l’intersection de cette rue Arnaud Beltrame, porte le nom.

 

A chacun de leurs passages, les promeneurs, mais aussi les élèves des établissements scolaires proches, les collégiens, ceux de Saint-Joseph comme ceux du futur collège public qui devrait se situer à quelques dizaines de mètres, en lisant cette plaque, sauront qu’ici on n’est pas qu’au cœur de Wattrelos, mais au cœur de la République.

 

Merci Monsieur le Préfet, merci Mon Général, merci Commissaire, merci Madame la Députée élue de la Nation, chacune et chacun, par vos fonctions, vous êtes une part de la République, et avec vous, et les élus qui m’entourent ce matin, la République honore un de ses fils valeureux, et les Wattrelosiens un de leurs frères de cœur.

Partager cet article
Repost0
20 mars 2021 6 20 /03 /mars /2021 10:42
Le budget 2021 au conseil municipal

Après le Débat d’Orientations Budgétaires pour 2021 en janvier dernier, c’est le temps du vote du Budget lors du Conseil Municipal de ce samedi 20 mars. Pour présenter ce Budget, évidemment je ne suis pas revenu sur les contextes économique et législatif nationaux, puisque je les ai évoqués lors du DOB. Tout au plus ai-je rappelé que la France a connu en 2020 une chute historique de sa croissance économique de - 5,9 %, et que, si d’après l’INSEE notre pays pourrait renouer avec une croissance de l’ordre de 5,5 % en 2021, cette reprise sera insuffisante pour effacer la chute de 2020. Ce constat, nous pouvons également le faire pour les comptes de notre ville.

 

            Car la crise sanitaire qui dure n’est pas sans conséquences sur les prévisions de recettes et de dépenses de la commune.

 

            2020 a eu des conséquences négatives sur nos recettes, et sur notre résultat annuel (en fléchissement sur 2020), mais nous avons su contenir les conséquences de la crise, le résultat final se soldant à + 1,77 M€. C’est pour le rétablir, et avec lui notre autofinancement, que nous avons affiché lors du DOB 2021 une stratégie financière claire pour construire le Budget 2021. Celui-ci se construit sur 3 caractéristiques fondamentales :

- avec un autofinancement préalable très correct (1,9 M€) ;

- une baisse de 30 % de la Taxe d’Habitation pour ceux qui la paient encore ;

- une nouvelle diminution de 500 k€ de l’endettement.

 

            Prudent, le Budget 2021 n’en est cependant pas moins volontariste.

 

            Globalement en baisse (- 1,1 %) par rapport au Budget Primitif 2020, il comporte cependant une belle progression de l’investissement (+ 4,5 % sur 2020, et + 6 % depuis 2019). Modérer son fonctionnement et accroître son effort d’investissement, c’est une évolution vertueuse. Elle est rendue possible grâce à l’amélioration structurelle et en profondeur de la situation financière de la ville.

 

            Le Budget 2021, ce sont 60,5 M€ : 52,4 M€ pour le fonctionnement des services, et 8,1 M€ pour l’investissement.

 

            A dire vrai, côté fonctionnement, les recettes restent incertaines, car dépendantes des mesures sanitaires (fréquentation des cantines, des crèches, des spectacles,…), et vont peiner à retrouver leur niveau de 2019 : il faut donc rester prudents sur les dépenses.

 

            En revanche, en ce début de mandat, le programme municipal se déploie en investissements, dopé par le soutien possible de France Relance, le plan de relance gouvernemental.

 

            C’est ainsi grâce à ce dernier que dans ce Budget nous pouvons financer la réhabilitation de la salle de sports Jean Zay au Sapin Vert, la rénovation de l’éclairage au stade du Beck, celle des vestiaires de la salle Savary, et ouvrir un nouveau self de restauration scolaire au groupe Brossolette.

 

            A ces investissements s’ajoutent les projets du mandat en cours (accessibilité, ZAC Centre-Ville, vidéoprotection, rénovation des matériels), avec en particulier les travaux de la nouvelle phase de la salle de spectacles en Centre-ville, et une 1ère phase de la rénovation thermique de l’école maternelle Buisson.

 

            Fil rouge du mandat, l’ambition « Ville Nature » s’affiche à travers un coup d’accélérateur des investissements liés à l’environnement et au développement durable (chaudières, éclairage public, véhicules électriques, espaces verts, parcs canins,…) pour près de 600 k€.

 

            A ceci s’ajoute un espoir pour le 2nd semestre : pouvoir refaire la charpente de St Maclou, gros projet qu’on ne pourra toutefois financer que si la ville obtient des soutiens.

 

            Pour lire ma présentation du Budget 2021, cliquez ci-dessous :

Partager cet article
Repost0
23 janvier 2021 6 23 /01 /janvier /2021 16:47
Vacciner à Wattrelos, oui, dès qu’on le peut

Depuis près d’un an maintenant, notre pays vit, avec la crise sanitaire, un moment terrible, dont nous savons tous que la vaccination massive de la population est la seule issue. De fait, la confiance de la population dans le vaccin est grandissante, tant mieux ! Et puisque dorénavant les Français sont de plus en plus convaincus que le vaccin est leur meilleure protection, ils le réclament avec impatience : celle-ci est grande, et on la comprend.

Mais pour que la vaccination ait lieu, cela suppose deux choses : que des centres de vaccinations soient mis en place ; que des vaccins soient disponibles. Or, sur ce dernier point, il faut savoir bien sûr que ces vaccins ne s’achètent pas aisément : ils font l’objet d’une commande publique de l’Union Européenne, puis ces vaccins une fois livrés sont répartis entre les Etas-membres, puis une fois en France répartis par les autorités sanitaires d’Etat.

Et de ce point de vue (même si je trouve pour ma part extraordinaire qu’aient déjà, à peine un an après le déferlement de la pandémie, pu être mis au point plusieurs vaccins par la recherche médicale), puisqu’il s’agit d’un processus de fabrication industrielle à très grande échelle, il est clair que les livraisons seront progressives et s’intégreront dans un processus long : le Ministre de la Santé, comme le Président de la République ont, à juste titre et avec réalisme, évoqué la fin de l’été.

La position de la Municipalité est que, dès que ce sera possible, un Centre de vaccination sur Wattrelos doit être mis en place. La Préfecture, en accord avec l’ARS (Agence Régionale de Santé) a arrêté le 14 janvier 2021 une première liste de centres pour ouvrir dès le 18 janvier.

Pour la suite, deux options sont possibles, et peuvent même s’additionner, selon les doses disponibles et le nombre de personnes à vacciner :

- le Centre Hospitalier de Wattrelos a les locaux, et les personnels disponibles (dans son ex-pôle Espas), pour permettre une cinquantaine de vaccinations par jour ;

- la CPTS (Communauté de Professionnels du Territoire de Santé) Wattrelos/Leers/Hem/Lys/Lannoy est mobilisée pour engager durablement et en nombre la vaccination dès que possible, et je soutiens activement leur démarche.

 

Voilà pourquoi dès la mi-janvier j’ai fait savoir au Président de la Région, à la Préfecture et à l’ARS que la ville de Wattrelos mettrait à disposition, autant qu’il le faudra et dès que nécessaire, la salle Salengro. La vaccination à grande échelle prendra du temps, et nul besoin de se précipiter tant que les vaccins ne sont pas là : mais il faut être prêts pour quand ils le seront, c’est l’essentiel !

 

Avoir des vaccins, c’est la question-clé actuellement en France et dans notre Région.

 

Ainsi, dans leur lettre du 21 janvier 2021, le Préfet des Hauts-de-France et le Directeur Général de l’ARS m’écrivent : « malgré une allocation supplémentaire de 15 600 doses de vaccin, obtenues cette semaine à la demande de l’Agence régionale de santé (ARS) et de la Préfecture de région, le nombre de doses disponibles  pour le mois de janvier 2021 et connu à ce jour (124 250 doses pour l’ensemble de la région Hauts-de-France) ne permet pas de répondre intégralement aux demandes exprimées par les centres de vaccination actuellement ouverts et d’honorer en même temps tous les rendez-vous pour l’ensemble des publics prioritaires ».

 

Ils précisent : « Toutes les doses disponibles sont actuellement mises à la disposition des centres de vaccination de manière régulière de façon à lisser le nombre de vaccinations effectué tous les jours selon une répartition des doses effectuée au prorata de la population de tous les territoires des Hauts-de-France ».

 

Et, en me remerciant de ma proposition de mise à disposition de la salle Salengro, ils ajoutent que « tous ces projets de centres de vaccination sont étudiés avec la plus grande attention de manière à pouvoir être rapidement concrétisés lorsque le flux de doses alimentant notre région augmentera significativement dans les semaines ou les mois à venir ».

 

Pour l’heure, chacun le sait les vaccins manquent pour vacciner rapidement toutes les personnes de plus de 75 ans (après les résidents des EHPAD et le personnel soignant) : à Wattrelos, cela concerne 2 500 personnes ! Si on ajoute les personnes concernées de Leers, Hem, Lys et Lannoy, chacun comprend que notre proposition de la salle Salengro (avec la CPTS) est pertinente. Mais le Centre, s’il est autorisé par la Préfecture, ne pourra se mettre en place qu’une fois les vaccins livrés à la France, puis à notre Région.

 

Notre pays a préréservé 264 millions de doses via sa participation à la centrale d’achat européenne (soit de quoi vacciner quasiment deux fois toute la population française) : les achats réalisés sont donc suffisants : les vaccinations se feront au rythme des livraisons. Ma conviction c’est que c’est vers le printemps que les personnes volontaires pour être vaccinées auront leur premier rendez-vous.

 

Dans une note du 8 février, le Préfet et le DG de l’ARS portent à ma connaissance qu’à la fin de la 1ère semaine de février 150 000 injections de vaccin Pfizer auront eu lieu dans la région, et qu’« au mois de février  148 000 doses de vaccin Pfizer devraient nous être livrés, et 176 000 au mois de mars. Elles seront complétées par un peu plus de 15 000 doses du vaccin Moderna en février et a priori 28 000 au début mars ». S’agissant des 23 700 premières doses du vaccin Astrazeneca, la priorité sera donnée « aux personnels soignants de nos hôpitaux de tous âges », décision qui « se justifie par la pression croissante qui s’exerce sur nos structures hospitalières ».

 

Nous n’avons, collectivement, pas d’autre choix que d’être patients, mais quand la vaccination aura lieu est d’évidence moins important que le fait qu’elle ait lieu ! Cela impose sans doute moins de savoir quand on va sortir du tunnel, que de savoir que l’on va vraiment en sortir. Mais bien sûr, individuellement et collectivement, nous souhaitons tous que ce soit au plus vite.

 

A Wattrelos, avec mon équipe nous n’avons qu’une obsession : rester mobilisés et être prêts dès qu’on aura le feu vert pour ouvrir un centre.

Partager cet article
Repost0
23 janvier 2021 6 23 /01 /janvier /2021 16:40
Baisse de la Taxe d’Habitation, des investissements soutenus, prudence sur les dépenses : les Orientations du Budget 2021

Pour préparer un Budget communal comme celui de Wattrelos, la loi conduit à tenir, dans les 2 mois qui précèdent le vote de ce Budget, un débat dit « d’orientations budgétaires », où, normalement, majorité et opposition débattent des stratégies financières à mener à court et moyen terme, des prévisions de recettes (impôts, dotations de l’Etat, emprunts,…) et des choix de dépenses.

Enfin, normalement, c’est cela que devrait être un DOB. Mais pas à Wattrelos ! Car lors de la réunion du Conseil municipal ce samedi 23 janvier consacré au dit débat, les deux oppositions (qui n’avaient rient dit, ni l’un ni l’autre en Commission des Finances alors qu’ils auraient pu poser toutes les questions) ont été consternantes. Le RN a choisi de ne même pas demander la parole (silence absolu !) ses élus n’ont aucun avis sur la gestion de la ville, ni sur les ressources, ni sur les dépenses. Tandis que l’autre groupe conduit par M. Ricci s’est limité à la morgue anti-fonctionnaires municipaux de celui-ci (il n’a qu’un seul « discours de la méthode » : « externalisation »… autre mot de « privatisation », comme je lui ai fait remarquer) : ce dernier n’a aucune vision de ce que doit être la ville de demain, il n’a qu’une obsession : réduire le nombre de fonctionnaires ! Cela semble être la solution miracle dans sa tête… sauf que dans la fonction publique territoriale il y a des carrières à gérer et surtout des services à rendre à la population (et par exemple que ce soit par des agents publics ou des sociétés privées, la ville devra payer pour tondre les pelouses, et donc le rêve d’économies de M. Ricci sur le dos des agents municipaux n’existe pas, ce n’est qu’une illusion, sauf à admettre qu’on supprime des services rendus ! Ce n’est donc qu’une illusion dangereuse).

Seule la majorité municipale agit avec sérieux et responsabilité : en regardant les contextes économiques, sociaux, les prévisions de ressources (sans augmenter les impôts, ni sans avoir recours à plus d’emprunts), et par ses choix de dépenses, en modernisant les équipements de la ville, en entretenant le patrimoine, et en inscrivant résolument Wattrelos et ses services municipaux dans la transition écologique.

La construction du Budget 2021 est compliquée par le contexte de crise sanitaire : déjà en 2020, nous avons eu à subir une importante perte de ressources (chute des produits fiscaux et des services), et à l’inverse à des achats supplémentaires (masques, protections,…) liés aux besoins sanitaires, de sorte que l’autofinancement (épargne, c’est à dire la différence entre les ressources et les dépenses) a diminué.

Pour 2021, un objectif majeur est de redresser cet autofinancement, ce qui n’est pas facilité par la durée de la crise sanitaire, qui continue de peser sur les recettes de la ville et de pousser à la hausse nos dépenses de protection.

Mais, fort de la solidité de l’assise financière de la ville acquise à fin 2019 (un résultat global de 6 379 k€, pour une épargne brute de 4 142 k€), la Majorité municipale présentera pour 2021 un « Budget rigoureux ». « Rigoureux », cela ne veut pas dire un budget de rigueur, mais un budget sérieux et de responsabilité, construit sur 3 axes :

> une stratégie financière claire et solide : poursuite de la baisse de l’endettement (plus toujours plus sécurisé, plus réduit et moins coûteux) ; consolidation de l’autofinancement ; baisse de 30 % de la taxe d’habitation pour ceux qui la paient encore (2ème phase de la réforme gouvernementale) ;

> des investissements conformes au Programme municipal (accessibilité, vidéo-protection, économies d’énergie, Espace Culturel, plan d’actions « Ville nature ») et renforcés grâce au Plan de relance gouvernemental ;

> une grande prudence sur le fonctionnement (baisse des charges financières et des dépenses de personnel, mais soutien maintenu aux associations).

Pour lire le PowerPoint présenté au Conseil municipal, cliquez ci-dessous.

Partager cet article
Repost0