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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 13:55

Aujourd’hui, la Commission des finances se réunit pour débattre des conditions du « grand emprunt » que souhaite lever le Gouvernement et à cette occasion, le rapporteur général – pourtant UMP ! – rappelle quel est son contexte, notamment la situation financière dans laquelle la France se trouve. Comme on devine que ses propres chiffres sont maîtrisés, vu sa coloration politique, ce qu’il énonce mérite d’être connu :

 

Ÿ la dette publique est en train, déjà, d’exploser. Alors qu’elle se comparait sur la période 1999-2001 à 57 % du PIB, qu’elle était à 62-63 % sur 2004-2007, elle pourrait être de 88 % en 2012 ! Un économiste vient d’ailleurs de publier une prévision où elle serait à 100 % en 2015 !

 

Mais comme sur la longue période, le niveau global d’investissement public est resté stable (autour de 3 % du PIB), une conclusion s’impose :

 

Ÿ l’accroissement de la dette publique n’a pas été réalisé au service de l’investissement ! En France, aujourd’hui, on s’endette… pour payer son fonctionnement courant : c’est dramatique ! Déjà en 2007, le Conseil d’orientation des finances publiques l’écrivait : « L’augmentation de la dépense publique a financé des dépenses courantes davantage que des dépenses d’investissement, préparant l’avenir. Cette augmentation de la dette publique, qui revient à transférer aux générations futures le financement de dépenses d’une autre génération, pose un problème d’équité intergénérationnelle ».

 

Ÿ notre endettement public est de moins en moins soutenable, compte tenu du stock de dette accumulé. Depuis une quinzaine d’années, le budget de l’Etat n’a connu d’excédent primaire (solde positif, hors intérêt de la dette) que de 1999 à 2001 (sous le gouvernement de Lionel Jospin !).

 

Ainsi, en 2008, le déficit total du budget de l’Etat était de 56,2 Mds € et la charge de la dette de 44,5 Mds €. Cela veut dire deux choses :

 

            Ø avant même de payer les charges d’intérêt, le budget est en déficit de 11,7 Mds !

            Ø une partie des intérêts de la dette est financée par un nouveau recours à l’emprunt 

               (d’où un auto-entretien de la dette !).

 

Ÿ plus le ratio d’endettement augmente, plus l’effort de réduction du déficit à réaliser pour contrecarrer cette évolution, doit être important !

 

Ainsi, pour stabiliser la dette publique à son niveau de 2007 (63,8 % du PIB), il aurait fallu limiter le déficit public à 1,9 % du PIB en 2008 (au lieu des 3,4 % réalisés) !

 

Ÿ les chiffres deviennent apocalyptiques :

(en Mds €)

2006

2007

2008

2009

Encours de la dette de l’Etat

893

929

1036

1160

Besoin annuel de financement de l’Etat

116

105

  164

  240

Emission d’emprunts à MLT

104

  98

  128

  155

 

D’autant qu’à ces emprunts levés à moyen et long terme, s’ajoutent les sommes levées par l’Etat à court terme pour sa trésorerie (plus de 200 Mds € en 2009… soit deux fois plus qu’en 2007 !).

 

Voilà pourquoi, le rapporteur général du Budget, parmi ses conclusions, a estimé que « le corollaire de l’emprunt devrait être l’engagement ferme d’un assainissement des finances publiques dès la sortie de crise ».

 

Pour le coup, je crois qu’il a plus que raison ! Moi qui suis rapporteur spécial précisément sur les « engagements financiers de l’Etat », je suis effaré de la manière dont ce Gouvernement a creusé les déficits, ouvrant les robinets des cadeaux fiscaux aux plus riches et n’hésitant pas, avec les trous abyssaux creusés dans les finances publiques, à faire cyniquement porter sur les générations futures la charge du paiement de ses décisions d’aujourd’hui !

 

 

 

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