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  • : Blog de dominique Baert
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19 mars 2007 1 19 /03 /mars /2007 16:26

Les cérémonies de commémoration du 19 mars 1962 ne sont pas anodines, ou simplement traditionnelles pour moi, bien au contraire. J’y attache une importance particulière.

Comme homme d’abord, évidemment. Le conflit en Algérie est un des souvenirs de ma prime enfance : l’un des frères de ma mère y était engagé, et c’était mon « parrain ». Dans mes toutes premières années, je ne l’ai pas beaucoup vu : à l’époque, je ne comprenais pas. J’ai su, plus tard. Comme j’ai rencontré ensuite bien des familles wattrelosiennes, des amis de mes parents, des connaissances de la vie associative, des voisins de quartier, qui m’en ont parlé, qui « m’ont dit », qui ont évoqué la disparition de quelqu’un qu’ils avaient connu, un de leurs proches.

Et pourtant… Triste constat : j’ai quitté le lycée en 1976 avec mon Bac en poche, et jamais, jamais, on ne m’avait parlé de la guerre d’Algérie ! Quand l’heure du Bac est venue, on amorce à peine la décolonisation en Asie du Sud-Est…

Etait-ce un retard, inexcusable, sur le programme, ou un tabou ? Je ne le saurai jamais.

Mais là n’est pas la question. Pour moi, j’ai toujours su, j’ai toujours pensé qu’il y avait bien eu une « guerre » là-bas, de l’autre côté de la Méditerranée. Aussi, est-ce tout à fait logiquement qu’à l’Assemblée, en 1999, j’ai soutenu l’idée, et voté avec la majorité parlementaire de l’époque, la loi qui a reconnu officiellement la « guerre » d’Algérie !

Avant, on parlait de « maintien de l’ordre », entre autres expressions compliquées pour dissimuler l’essentiel à mes yeux. C’était bien une « guerre », et il faut savoir le dire ! C’est juste, de surcroît, au regard de l’histoire comme de la reconnaissance des droits, et de la mémoire, de ceux qui s’y sont trouvés engagés dans les opérations militaires.

Je n’avais pas encore trois ans lorsque le général Ailleret, Commandant en chef en Algérie, ordonna le cessez-le-feu le 19 mars 1962 à midi, suite aux accords conclus la veille à Evian entre le chef de la délégation algérienne Krim Belkacem et les négociateurs français Jean de Broglie, Louis Joxe et Robert Buron.

Le 19 mars 1962, on le sait, ce n’était pas la fin de tout mais au moins l’espoir que tout cela s’arrête. Cette date appartient à l’Histoire.
Elle est la plus connue, elle est la mieux reconnue de l’opinion publique, c’est une évidence. Et c’est pourquoi, là aussi, il m’est paru tout aussi évident, lorsque j’étais député, de voter le 22 janvier 2002 une loi destinée à officialiser cette date pour la commémoration de la fin des combats. La loi n’a pas été définitivement adoptée ensuite par le Parlement : c’est regrettable. Car cet après-midi, aux cimetières, aux côtés d’André Marchal, président de la section locale de la FNACA, et des présidents et responsables locaux des autres associations patriotiques, je suis fier que, tous unis, tous les uns avec les autres, nous sachions, ensemble, honorer ceux qui sont tombés.
En leur mémoire, je tiens à ce que chaque 19 mars soit un moment de dignité et de recueillement dans ma ville.

Les Wattrelosiens qui ont souffert, qui ont perdu la vie ne sont pas oubliés. Toutes les autres victimes non plus. Je suis en effet très sensible au devoir de reconnaissance dont nous, enfants d’une génération qui n’a connu que la Paix, devons faire preuve. Ainsi, je ne manque jamais une assemblée du monde combattant, ni aucune commémoration, et ce, depuis longtemps. Je suis jeune, c’est vrai, et j’ai eu cette chance de ne pas avoir connu la guerre : c’est une vraie chance, quand on voit ce que fut notre histoire, et celle des générations qui nous ont précédé !

Voilà pourquoi, quand j’étais parlementaire, je me suis beaucoup mobilisé sur ces dossiers du monde combattant. Parmi les quelque 200 questions que j’ai posées au Gouvernement, bon nombre concernaient ce thème. Et c’est normal ! Les anciens combattants, témoins de ce qu’ont été les horreurs et les absurdités de la guerre, méritent notre reconnaissance. Ils ont mon respect, sincère, et mon dévouement !

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