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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 12:36

Univ-Lomme-sept-2013.jpgRituel bien connu que l’université de rentrée de la fédération du Nord du PS à Lomme. Sur le thème Tout pour l’emploi, la journée a une particularité pour moi cette année, il m’a été demandé d’intervenir dans un atelier : Fiscalité nationale et locale : trouver l’équilibre.

 

Aux côtés de Martine Filleul, animatrice, vice-présidente du Conseil général, de Didier Manier, 1er vice-président du Conseil général, et de Rudy Elegeest, vice-président du Conseil régional, j’ai souligné combien la politique financière de la gauche est sous double contrainte : celle de l’héritage et celle de l’équilibre des efforts à conduire. Et je veux porter trois messages.

 

Univ-Lomme-sept-2013_2.jpgD’abord dire que la baisse des déficits est un préalable incontournable : il est indispensable de rétablir ou de maintenir la soutenabilité de notre dette publique, la souveraineté financière de la France et la crédibilité de notre politique financière.

 

Sous Nicolas Sarkozy, la dette publique a explosé : plus de 20 points de PIB durant la période (+4,7 % PIB / an) ! 19 110 € par habitant en 2007, mais 27 800 € en 2012 ! Soit 64,2 % du PIB en 2007, mais 89,9 % fin 2012 (soit une augmentation de + 600 Mds €). Et avec elle, les charges d’intérêt payées qui n’avaient jamais dépassé 40 Mds € par an de 2002 à 2010, ont atteint 46,5 Mds en 2011 et 48,5 Mds en 2012 ! Il y a, dans la France laissée par Nicolas Sarkozy un problème de soutenabilité de la dette publique et de sa charge, avec un risque de surendettement public.

 

La souveraineté de la France est aussi en cause car outre que le besoin de financement de l’Etat est devenu colossal, ce sont près de 70 % de la dette de l’Etat qui sont financés par les non-résidents (48 % en 2003).

 

Compte tenu de ces boulets aux pieds, nous n’avons pas d’autre choix que la crédibilité de la politique financière menée car si les marchés (c'est-à-dire nos financeurs !) doutent (notamment de notre volonté de réduire nos déficits du budget, des comptes sociaux, des retraites…), nous paierons nos emprunts plus chers (prime de risque majorée, donc taux d’intérêt plus élevés) ! Or si les taux d’intérêt augmentent de + 1 %, cela coûtera + 2 Mds € la première année, + 4 Mds la deuxième année… et + 14 Mds en 10 ans. Et avec + 2,3 ou 4 % de plus sur nos charges d’intérêt, c’en serait fini de nos rêves de gauche de dépenser pour nos écoles, la sécurité, l’emploi ou l’industrie ! Ne pas réduire prioritairement les déficits que la droite nous a légués, c’est avoir la certitude que très vite nous donnerions plus d’argent à nos banquiers (étrangers !)… mais que nous en aurions d’autant moins pour financer les besoins sociaux de notre pays.

 

Mon second message est, dans cette stratégie financière, qu’il nous faut trouver un juste équilibre entre la réduction des dépenses et la hausse des recettes, c'est-à-dire la hausse des impôts.

 

Et le troisième message est que, de la même manière, il nous faut trouver un juste équilibre entre les dépenses de l’Etat et les dépenses des collectivités locales, c'est-à-dire entre la fiscalité nationale et la fiscalité locale. Les dotations que verse l’Etat aux collectivités locales sont évidemment une dépense pour le premier mais ce sont des ressources pour les secondes. Alors que pour 2014-2015, le Gouvernement, soucieux de pause fiscale, fera porter l’effort essentiel de réduction des déficits sur les économies de dépenses, il est clair qu’il ne peut ne pas se soucier de ce poste important des dotations aux collectivités locales (100 Mds € pour un total de budget total de l’Etat de 300 Mds). D’où l’intérêt de notre atelier cet après-midi.

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