Ce lundi de Pâques, c’est comme chaque année la réception des ménages jubilaires à l’Hôtel de ville.
Un bon signe : malgré toutes les annonces (j’avais par précaution fait poser une tonnelle), pas de pluie ! Le rituel de la manifestation s’efforce de mêler le solennel et le personnel.
Côté solennel, accueil place de la République, parcours en cortège de voitures (on en a vu de belles : Peugeot 202 des années 40, Dyane des années 70… et même une Rolls Royce !) jusqu’à l’Hôtel de ville, descente au bas du perron, remise d’un bouquet de fleurs par mes soins, entrée par l’escalier d’honneur où se sont tous installés les élus ceints de leur écharpe. Cette année, on avait installé un ballon blanc « vive les mariés », au nom de chacun des couples, accroché aux rampes de part et d’autre de l’escalier.
Côté personnel, il y a bien sûr dans mon discours ce qui concerne l’année du mariage de chaque couple (1947, 1952 et 1962), la remise de leur acte de mariage, et à ce moment, quelques anecdotes ou souvenirs plus personnels.
J’aime cette cérémonie.
Je consacre beaucoup de temps aux recherches nécessaires au discours et je me veux disponible, à l’accueil et à l’écoute de chacun des ménages. Cette année, une noce de saphir (65 ans), sept noces de diamant (60 ans) et vingt-cinq noces d’or (50 ans) : avec leurs familles, cela fait du monde à l’Hôtel de ville !
Après trois chansons d’Edith Piaf par Dorothée (Je ne regrette rien, La vie en rose, et L’hymne à l’amour), vient le temps pour moi de redessiner à chacun ce que fut l’année « où ils se sont dits oui »…
1947, si au cinéma on jouait Le diable au corps, dans la vie quotidienne du Wattrelos d’après-guerre il y a encore des restrictions. En octobre, les élections municipales sont très mouvementées. On chante avec Bourvil A bicyclette et avec Montand C’est si bon. Pour Claudine et Roger, ce le fut, eux qui eurent 6 enfants, 17 petits-enfants et 21 arrière-petits-enfants : superbe parcours de 65 ans !
En 1952, autres temps, au ciné, c’est Fanfan la Tulipe ou Ivanhoé. Au Sapin Vert, 16 habitants se partagent 800 000 francs gagnés à la loterie nationale, tandis que nos sept couples de ce jour s’engagent sur La route fleurie (que chantent Georges Guétary et Bourvil) de l’amour vécu, celui de leur P’tite folie chère à Line Renaud.
Enfin en 1962, pour beaucoup de jeunes Wattrelosiens, c’est le retour de l’Algérie et le mariage enfin possible (10 couples pour nos jubilaires de 50 ans l’an dernier, mais 25 cette année !). C’est aussi l’année du twist, de Sheila et de Johnny Hallyday qui incite nos jeunes tourtereaux à « retenir la nuit jusqu’à la fin du monde » !
Tous ces couples sont émouvants. Ils sont les messagers de la valeur essentielle, le cinquième élément indispensable à la vie : l’amour !
Ce midi, comme je leur dis, ils sont « beaux comme des amoureux ». Normal, puisqu’ils aiment et qu’ils sont aimés. N’est-ce pas Alfred de Musset qui écrivit un jour : « Vous aurez vécu, si vous avez aimé » ?
Que tous nos jubilaires vivent longtemps, longtemps encore ensemble ! Et vive les mariés !
Pour lire mon discours, cliquez ici.