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  • : Blog de dominique Baert
  • : Dominique Baert est maire de Wattrelos (Nord)
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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 08:35

Manif-Redoute-28-janv-2014.jpgC’est ce que je dis ce matin aux journalistes qui m’interrogent alors que je viens de rejoindre les salariés de La Redoute devant la gare Lille-Flandres, lesquels manifestent pour défendre leurs droits. Les organisations syndicales mènent des discussions intenses pour préciser, avec les repreneurs, les mesures sociales et économiques d’accompagnement de la reprise, sachant bien évidemment que le groupe Kering (Pinault) est concerné par les conditions du financement de celles-ci.

 

Comme je l’ai dit lors des vœux aux forces économiques de la ville la semaine dernière en mairie, nul ne l’ignore, Wattrelos et La Redoute ont une relation étroite, intime. Depuis les années 70, La Redoute est installée, en grand, à la Martinoire. Elle est la première entreprise de la ville, le premier employeur, en emplois durables comme en volants d’intérimaires, elle est le premier contribuable économique aussi. La vie même de centaines de Wattrelosiens est rythmée par elle, plusieurs générations de salariés lui ont donné le meilleur d’eux-mêmes. La Redoute c’est leur vie, leur fierté aussi.

 

C’est dire la plaie qu’a ouverte en chacun le groupe Pinault en annonçant en 2009 sa volonté de céder l’enseigne, dédaignant, délaissant les savoir-faire, les compétences de cette formidable entreprise de vente à distance connue internationalement, pour privilégier le luxe. Cette plaie s’est avivée lorsqu’a été évoquée la vente à l’encan, par appel d’offres à des financiers, quasiment à l’euro symbolique. Aussi, sur cette plaie déjà vive, c’est une blessure profonde que ces salariés, leurs familles, mais aussi chaque Wattrelosien, ont ressenti à l’annonce des près de 1 200 suppressions d’emplois.

 

C’est un cataclysme économique et social. Face à la mono-industrie textile, mes prédécesseurs n’avaient opposé que la VAD, avec La Redoute ; le textile est tombé, restait La Redoute ! Avec la contraction de La Redoute, c’est tout notre modèle économique local qui est mis à mal. Encore heureux que des parcs d’activités ont pu être aménagés et que de nouvelles entreprises moyennes soient arrivées durant la dernière décennie.

 

La Redoute est aujourd’hui ma préoccupation majeure, celle de tous les Wattrelosiens. Les chiffres annoncés sont, à eux seuls, l’addition des suppressions d’emplois à la fois de la Lainière, du Peignage Amédée et de la filature Saint-Liévin entre 2000 et 2004 ! Sauf que là, c’est pour une seule entreprise !

 

Ces réalités, sont maintenant autant de défis. Comment les affronter ? En défendant les atouts de l’entreprise et en s’efforçant de porter des idées simples mais fortes. Quelles sont-elles ?

  • Dans l’enjeu de la reprise, il était essentiel que soient évités des repreneurs purement financiers qui n’avaient pas ou peu de projet industriel. Ce type de reprise aurait été un leurre et une catastrophe sociale totale. Cette exigence, comme élu du territoire, avec d’autres, aux côtés, légitimement, de la présidente de LMCU, j’ai voulu la porter auprès de François-Henri Pinault. Dans l’affirmation que La Redoute doit continuer à vivre et qu’il lui faut un projet industriel, il ne peut y avoir aucune dissonance entre les élus ! C’est une nécessité de salut public.
  • Maintenant, l’actionnaire a tranché, il y a reprise et repreneur. Et il n’y a qu’une seule offre : il est donc impératif qu’elle réussisse ! Le temps syndical de la négociation est engagé et le temps de la construction économique se conduit en parallèle. En étant aux côtés des salariés ce matin, avec d’autres élus de Wattrelos, je m’inscris clairement à leurs côtés dans le rapport de force qu’ils veulent conduire avec cette manifestation, et je réaffirme ma position de maire et celle des élus de Wattrelos qui m’accompagnent :
    • tout faire pour qu’il y ait, au final, moins que les 1 178 suppressions d’emplois envisagées, ce qui peut supposer corriger les contours du projet économique des repreneurs ;
    • tout faire, et mobiliser tout ce qui peut l’être, au niveau social, et avec l’appui de l’actionnaire sortant, pour que les suppressions d’emplois ne soient pas autant de licenciements ; c’est possible, les syndicats en sont convaincus, moi aussi ;
    • tout faire pour que le pôle logistique reste à Wattrelos. C’est possible aussi, j’en suis convaincu. Entre des options plus longues à réaliser, des localisations éloignées, et des locaux proches, ma préférence est claire : les colis de La Redoute doivent pouvoir continuer à partir de Wattrelos !
    • enfin, tout faire pour obtenir, là aussi de l’actionnaire sortant, une réindustrialisation rapide des locaux délaissés. Je connais trop la lente agonie des friches, pour ne pas vouloir que très vite la réutilisation de ces hectares de bâtiments s’engage.

La Redoute est une enseigne nationale mais ici, c’est notre patrimoine. Comme politique, je serai solidaire de tout ce qui la préserve, de tout ce qui saura accompagner dignement les salariés. Comme maire, je défendrai plus que tout l’intérêt de Wattrelos car nous, ici, La Redoute on y tient, c’est chez nous ! Nous voulons qu’elle y reste !

 

C’est ce que je dirai à nouveau au Gouvernement dans la question orale que je poserai dans l'hémicycle jeudi 30 janvier matin au ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg.

 

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