Cet après-midi, je présente le rapport que j’établis chaque année (et que j’ai finalisé ce week-end, et jusqu’à ces dernières heures) dans le cadre de mes fonctions de rapporteur spécial de la commission des finances sur les engagements financiers de l’Etat.
D’ordinaire, il est d’abord présenté en commission, puis dans l’hémicycle. Cette année, les deux procédures sont réunies en une seule, le passage en commission élargie (c'est-à-dire ouverte à la presse et en présence du ministre)
La presse a déjà présenté ce matin une synthèse de mon rapport (pour lire la présentation du Bulletin Quotidien, cliquez ici). Le Gouvernement est représenté par Hervé Novelli, secrétaire d’Etat au commerce, à l’artisanat et aux entreprises.
Avec l’explosion du déficit budgétaire de l’Etat, donc de son besoin de financement, et ainsi de la dette de l’Etat, je suis en train de devenir le rapporteur en charge de la plus grosse masse de crédits budgétaires !
Trois séries de chiffres charpentent mon rapport :
- ceux relatifs à la dérive du besoin de financement de l’Etat.
Poussé à la hausse par l’augmentation du déficit budgétaire de l’Etat, ce besoin de financement atteint 239,1 milliards € : c’est ce qu’il faut lever sur les marchés internationaux pour financer l’Etat et celui-ci le fait à près de 20 % à court terme (un comble pour financer un déficit structurel), et surtout pour près de 70 % auprès d’investisseurs non-résidants (ce qui nous fragilise considérablement) ;
- ceux, du coup, concernant la charge de la dette.
Les intérêts payés en 2010 s’élèvent à 41 Mds € en 2010, mais seront à 45,2 Mds€ en 2011 et 55,2 Mds en 2013 ! + 30 % d’augmentation entre 2010 et 2013. Alors même que les taux d’intérêt sur les marchés sont encore très bas ! Que se passera-t-il si, comme on peut le penser, ces taux progressent dans les années à venir ?
- ceux – les pires – de la dette de l’Etat.
Elle représente 82,9 % du PIB en 2010 et atteindra 86,2 % en 2011 ! Dans un scénario que je présente dans mon rapport (avec une croissance économique légèrement moins favorable que celle prévue par le Gouvernement), la dette publique deviendrait vite insoutenable : elle atteindrait 93,4 % du PIB en 2012 et dépasserait 100 % du PIB en 2014 ! La dette présente de l’Etat est de 1 738 milliards € (soit près de 26 300 euros par habitant !)
Comme je le dis au ministre, « la dette publique d’aujourd’hui va corseter non seulement les dépenses budgétaires de demain, mais aussi notre croissance économique d’après-demain ! » C’est une contrainte terrible pour nos politiques budgétaires et économiques, d’ici 2012, mais aussi pour longtemps…
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