Ce qui importe surtout dans une ville, et plus que jamais en cette période dramatique nationalement bien sûr, c’est le vivre ensemble. Et, à cet égard, dans cet automne 2015, le maire que je suis fait face à deux préoccupations.
> La première est de clarifier et de réduire les facteurs de tension, surtout lorsqu’ils n’ont pas lieu d’être. En disant cela, je veux évoquer plusieurs sujets qui n’ont aucun lien entre eux mais qui provoquent dans la tête de nombre de mes concitoyens des amalgames, des confusions, suscitent des sentiments de méfiance, de rejet, lesquels sont de vrais dangers pour la cohésion sociale de nos quartiers et de la ville. J’en suis très soucieux. D’autant que, sous couvert d’anonymat, bien des courageux déversent leur fiel dans des courriers non signés, et sur les réseaux sociaux, m’attaquent (et j’en ai marre !), manipulent la vérité, et salissent Wattrelos ! Alors, je veux être très clair :
- au sujet de l’aire d’accueil des gens du voyage, que n’ai-je lu, que n’ai-je entendu ? Les gens du voyage sont français ; avoir une aire d’accueil sur son territoire est une obligation légale et une protection pour la population car cela permet d’éviter tout campement sauvage. Réaliser cette aire d’accueil, c’est protéger Wattrelos ! C’est pour cela qu’elle existe. Cela permet d’avoir les moyens juridiques d’intervenir s’il y a des installations hors de cette aire. L’entrée sur la nouvelle aire sera réalisée pour la mi-décembre. Pour les autres familles (car l’aire a une taille limitée), certaines ont demandé à être sédentarisées dans des logements (les bailleurs ont été saisis par mes soins) ; les autres devront partir !
- au sujet des Roms au Plouys, je rappelle que c’est dans un bras de fer avec la Communauté urbaine (et le directeur de cabinet de M. Aubry, devenu depuis député des Hauts-de-Seine !) que 8 familles ont été imposées (on avait parlé de 100 à une époque !) sur cette propriété de LMCU. Ce devait être pour un an. Mais cela fait 5 ans et ça suffit ! J’ai demandé au président de la MEL de mettre un terme à cette occupation, de demander l’expulsion et de détruire le bâtiment.
- s’agissant des accueils de migrants, la Ville a dit non. Car il y a d’autres besoins sociaux dans la commune. Mais bien entendu, nous accompagnerons les démarches associatives qui engageraient des actions de solidarité.
- sur la fameuse mosquée à l’école Saint-Louis, que n’ai-je reçu d’insultes, de lettres agressives (encore hier !) ; le soir-même des élections départementales, quelqu’un éructait sur moi à la salle Salengro en me la reprochant ! Alors là, je dis stop : on se calme. Et qu’on arrête de me faire porter le chapeau ! Rappelons les faits : c’est le diocèse catholique qui a vendu l’école, pas le maire ! Le maire, lui, voulait y installer un centre social.
Cela dit, sur le fond du dossier, si le projet du centre cultuel était en effet à l’origine d’établir un lieu de culte sur ce site, mes services ont été amenés à refuser ce projet car il était contraire aux dispositions du PLU. Cela fait donc plusieurs mois qu’il n’y a plus de projet de mosquée sur ce site !
Pour l’heure, c’est un projet de collège privé musulman qui a été déposé le 10 juillet 2015, et donc le maintien d’un établissement scolaire. Si le dossier a été déclaré incomplet par mes services le 8 août, il est clair aussi que son avancée est dépendante de l’avis de l’Education nationale, donc du Rectorat.
- enfin, autre sujet de tension dans le vécu quotidien de certains quartiers : les commerces à ouverture tardive qui troublent la tranquillité publique. Je le dis tout net : ces commerces qui restent ouverts après 22 heures ne sont pas les bienvenus à Wattrelos ! Je ne sais si l’état d’urgence m’y aidera mais j’espère disposer des moyens juridiques pour contenir les excès. Après 22 heures, ce qui est normal, c’est d’être chez soi !
> Ma seconde préoccupation, c’est de poursuivre l’animation de Wattrelos ! Wattrelos veut, doit continuer à vivre.
Dans ce grand village que j’aime peuvent parfois se propager des rumeurs extrêmement rapidement. Ainsi, lorsqu’on dû supprimer le défilé du carnaval en 2015, là encore, le service des fêtes, mes adjoints ou moi-même avons été assaillis de questions. Des bruits remontaient : cette année, il n’y aurait pas de Berlouffes, de 14 juillet, d’allumoirs, de marché de Noël… Pourtant tout a eu (ou aura) lieu !
Alors, il ne doit pas y avoir maintenant davantage de psychose sécuritaire qu’il n'y a existé hier de psychose financière !
A Wattrelos se sont tenus le mois dernier un salon de la BD, les allumoirs ; dans quelques semaines le marché de Noël ouvrira ses portes. Le concert de Sainte-Cécile se déroule ce week-end, et les autres concerts de la saison culturelle auront bien lieu ! Et nous travaillons au retour du carnaval en 2016 (sauf si, bien sûr, l’état d’urgence devait être prolongé et imposait des contraintes accrues) : la volonté municipale, c’est qu’il y ait, à nouveau, un défilé du carnaval en 2016.
La vie ne peut que continuer ; les associations doivent poursuivre leurs activités car c’est cette convivialité, ces animations, qu’à Wattrelos on aime tout particulièrement et qui valent à la vie d’être vécue.