« Nous sommes à 7 mois de l’échéance présidentielle, d’un choix essentiel, d’un choix historique, à un moment où le monde est confronté à des risques considérables.
L’extrême droite sera certainement au second tour, mais cette fois-ci, nous sommes prévenus ! Dans ces circonstances, la gauche devrait être le rempart de la République ! Mais la gauche est divisée : si on ne bouge pas, la gauche disparaitra ! Le risque est celui de laisser les Français devant le choix entre la droite dure et l’extrême droite !
La gauche peut mourir. Peut on se permettre dans les semaines qui viennent de supporter des attaques aussi violentes, que celles que j’ai entendues à la Rochelle ? Où sont l’éthique de responsabilité, la loyauté, le sens de l’Etat ? Les circonstances devraient nous obliger à faire bloc, cela ne veut pas dire penser tous la même chose. Faire bloc c’est reconnaître que ce que nous avons en commun est plus important que ce qui peut nous diviser.
L’antisarkozysme ne suffira pas. Il faudra dire quel sens pour un nouveau quinquennat !
Le terrorisme veut la confrontation ; la montée du populisme a besoin de division pour prospérer. La droite a divisé et la gauche se divise.
Face à l’islamisme radical, il faut défendre la laïcité, qui consiste à dire que la religion n’est pas au-dessus de la société. Je veux un pays fort contre le terrorisme, mais pas un pays où on peut mettre un individu en détention sur la base du soupçon ! Je veux une République ferme et bienveillante.
Raymond Poincaré évoquait « la fermeté tranquille ». Nous devons la vérité à nos compatriotes. Guantanamo a piétiné les principes de la démocratie, mais sans rien régler ! Combattre le terrorisme c’est protéger les Français dans la durée : dans la police, 1000 policiers chaque année du prochain quinquenat ; 10 000 places de prison sur les 10 ans à venir ; pour la Défense porter l’effort à 2 % du PIB pour assurer nos capacité d’intervention et de protection !
Nous avons aussi l’obligation de faire bloc pour défendre notre bilan, et aller plus loin. Par exemple, pour notre école. Pour défendre la solidarité, et porter le projet du revenu universel garanti (simplicité, justice, universalité) : en 2017, nous soutiendrons les départements, mais cela doit être contractualisé. Pour notre industrie, l’aider pour qu’elle monte en gamme, en misant sur la recherche (CIR, suramortissement, énergies d’avenir, croissance vert et bleue). Pour nos Pme qui créent des emplois (les résultats sont là : le chômage est repassé sous les 10 % au 2ème trimestre 2016 ; + 140 000 emplois créés dans le secteur privé depuis le début de l’année). Pour réformer la fiscalité locale. Pour peser sur l’avenir de l’Europe (crise migratoire, défi terroriste, défi de la croissance, Brexit, un non britannique qui s’ajoute à d’autres non) : depuis 2012, notre voix a porté (plan d’investissements, sauvetage de la Grèce,…) mais l’Europe doit investir davantage, sortir d’une logique trop puni et réformer les règles du Pacte de Stabilité, aller plus loin pour refonder l’Europe (les frontières, l’identité européenne car c’est une culture, une civilisation qui s’ajoute à celle des Etats-souverains : l’Europe c’est une Fédération des Etats-nations !).
Face à la mondialisation, l’Europe c’est l’économie de marché, mais ce n’est pas la jungle ! La France doit être à l’offensive. Là où le chemin n’est pas possible à 27, il faut avancer avec ceux qui sont prêts pour sauver le projet européen.
Il reste 7 mois pour convaincre ! Nous sommes lucides, mais il n’y a qu’une seule vérité , le suffrage universel. On ne s’improvise pas candidat à l’élection présidentielle ! Nous ne sommes pas en train de préparer un congrès du PS : il s’agit de la France, de son destin !
Moi, comme Premier Ministre, loyal au Président et à ma formation politique, je le dit, je ne me résigne pas. J’aime trop mon pays pour le laisser au FN, à cette droite dure : il y a une destructuration des formations politiques, qui nous obligera à des recompositions politiques. Mais il y a une certaine idée de la France qu’il faut défendre.
Notre histoire, celle du PS nous a construits ! Jamais je n’ai eu le sentiment que jamais notre responsabilité n’aura été aussi grande. Soyons soudés, faisons bloc ! Pour la République. Pour la France ».