Député de la 8ème circonscription du Nord, et à ce titre responsable politique socialiste de notre agglomération, évidemment j’ai à l’esprit les échéances électorales de 2017.
> D’abord bien sûr, l’échéance législative.
A titre personnel, je n’ai plus à prouver que je sais faire, je l’ai fait et le fais ! Je suis un député qui fait le job, apprécié à gauche, et respecté à droite. Des budgets, des ministres, des gouvernements, j’en ai vu passer. J’ai connu la majorité et l’opposition. Faut-il que je sois à nouveau candidat ? Ce n’est pas certain, mais ce n’est pas impossible. La loi sur le non-cumul des mandats – une connerie, je persiste ! – va empêcher F. Vercamer et moi de demeurer député et maire. Est-on pourtant plus présent en étant Vice-Président de la Région et Maire ? Est-on plus disponible ? Je n’en suis pas certain. Et de fait, chacun connaît ma présence, et ma disponibilité dans l’exercice concret de mon mandat.
Que choisir ? Dans ma décision, je chemine.
Député, je sais faire, je peux faire. Faut-il encore que je le fasse ? Je me déterminerai par rapport :
- à ma ville : où suis-je le plus utile pour servir ma ville, à l’Assemblée ou à la mairie ? (Parmi les nombreux exemples du quotidien, il est clair que pour avoir les moyens de faire Berlouffes, ou pour les décisions comme l’Hôpital, le fait d’être député a eu une incidence). Je crois qu’on le sait : ma passion, mon envie, ma priorité de vie, c’est Wattrelos ! Depuis que je me suis engagé en politique, toute mon énergie, je la mets à apporter, par mes compétences, mes connaissances, mes réseaux, et mes mandats, tout ce que je peux à Wattrelos !
- à la situation politique : dans la circonscription, l’enjeu, l’adversaire ultime, c’est le FN ! Le candidat doit pouvoir rassembler globalement le camp des républicains, hors les extrêmes, au 2nd tour ; compte tenu des résultats électoraux de 2015, on voit clairement que c’est sur Wattrelos que se jouent les rapports de force de l’élection.
- à l’évolution de la loi, vraisemblable ou possible. Des propositions de loi qui révisent le calendrier ou le périmètre de la réforme sont en discussion au Sénat : je souhaite leur adoption, et je serai attentif à leur cheminement législatif. Je suis pour qu’on revienne sur le non-cumul, je ne l’ai jamais caché ; et comme beaucoup d’observateurs j’aperçois les difficultés et les dégâts concrets que va faire, sur le terrain, l’application de la loi en 2017, surtout pour le parti en reflux. Député et maire, c’est faisable !
- au parti et aux militants : ma candidature aux législatives, pour résister aux flux contraires, est peut-être plus utile en cas de défaite présidentielle (configuration locale, vie du groupe) qu’en cas de victoire de la gauche où la victoire législative sera davantage à portée de main. C’est à réfléchir.
A dire vrai, le calendrier de désignation est bien trop tôt. Mi-novembre, c’est trop tôt ! On ne connaît pas encore la donne présidentielle. Le PS n’a pas encore désigné son candidat. Je plaide pour que les désignations aient à intervenir après le choix du candidat à la présidentielle, car il me paraît légitime que les investitures (maintenant que l’élection législative, à 5 semaines de distance de la présidentielle, procède directement de celle-ci) soient examinées après la primaire présidentielle. Dans la majorité, dans le groupe majoritaire, on a assez souffert sur cette législature du décalage existant entre l’action du candidat devenu président, et certains élus qui ne devaient leur mandat qu’à un autre candidat et à une autre ligne politique !
> Quant à la présidentielle : il y aura une primaire. Qu’on n’attende pas de moi que je rallie Montebourg, Hamon ou a fortiori Mélenchon ! Valls ou Macron oui, Montebourg ou Mélenchon non ! Je ne peux pas renier ce à quoi je crois, et ce que j’ai défendu depuis tant d’années : le réalisme économique et le progrès social.
Moi, je suis Jauréssien, profondément : j’ai un idéal, j’ai des valeurs, mais le réel ne me fait pas peur ; et le réel d’aujourd’hui n’est pas, n’est plus celui d’il y a 100 ans, ni celui d’il y a 30 ans quand François Mitterrand était au pouvoir.
Et de ce point de vue, je continue d’enrager contre mes collègues socialistes (on les appelle « frondeurs », mais pour moi ce ne sont que des kamikazes irresponsables, suicidaires) qui préfèrent s’offrir à Mélenchon, que défendre les projets et actions du Président qui les a fait élire !
Voter Mélenchon, voter à gauche de la gauche, c’est renoncer à changer la vie, c’est renoncer à gouverner ; cette gauche-là préfère perdre, se complaît dans l’opposition et la critique ! C’est évidemment plus facile que d’avoir les mains dans le cambouis ! Moi, non, cette gauche-là, je la refuse, parce que changer la vie des gens, c’est accepter la responsabilité du pouvoir, de gérer la France, de la moderniser, de redresser ses comptes publics !
Et de ce point de vue, l’appréciation portée sur François Hollande est trop injuste. Dans l’histoire, avec le recul du temps, que dira-t-on de son quinquennat ? Qu’il est le Président qui a rétabli les comptes publics et sociaux de la France, qui a fait face avec courage au terrorisme (et je me souviendrai toute ma vie du rassemblement du Parlement autour de lui à Versailles en novembre 2015 !), et qui a réaffirmé la parole de la France en Europe et dans le monde. J’ignore s’il sera candidat, et chacun connaît les interrogations du moment.
Chacun le sait, mon candidat de cœur, celui dont je suis le plus proche, c’est Manuel Valls, mais selon l’évolution de la donne politique, je n’exclus pas d’être aux côtés d’Emmanuel Macron ! Car je sais ce dont je ne veux pas : ni Le Pen et ses dangers bien sûr (qu’il faut combattre de toutes ses forces), ni les semeurs d’illusions et les prometteurs d’un « grand soir » dont l’irréalisme des propositions et l’infaisabilité de leur programme ne peut qu’être dangereux pour l’économie, l’emploi et la cohésion sociale et institutionnelle du pays (et dont le 1er projet, c’est… de laisser durablement la gauche dans l’opposition !).