J'ai présenté ce matin à mes collègues socialistes de la Commission des lois ma première proposition de loi. Elle est relative aux candidatures aux élections municipales. Particulièrement, elle vise à exiger des candidats aux fonctions de maire de manifester d'une résidence effective dans la commune dont ils briguent la fonction majorale.
Cette proposition, si simple et de bon sens, - « quoi de plus naturel ! » diraient certains - est une proposition éthique, une exigence pour la moralisation de la vie politique et une aspiration d'ordre politique. Résider effectivement dans la commune est :
- une proposition éthique : il est raisonnable de demander à celles et ceux qui se présentent comme premier magistrat de résider effectivement dans la commune. Etre maire, c'est une implication de chaque instant; c'est sentir, presque respirer la commune; c'est s'identifier à chacune et chacun des administrés ; c'est y vivre tout simplement. Qu'un maire vive dans sa commune est une exigence de démocratie locale!
- une exigence de moralisation de la vie publique : chacun, nous connaissons des candidatures fantômes, des candidats qui se présentent pour des fonctions sans présenter pour autant un intêret pour la commune, ou encore des candidatures motivées par le seul souci d'assurer à des partis politiques le bénéfice du financement public national. La lutte contre ces pratiques contestables contribuera par là-même à revaloriser l'engagement politique local.
- une aspiration d'ordre politique : une ville, c'est un lieu de vie avec ses habitants ; la ville, c'est la vie ! Souhaiter être maire, c'est s'engager à servir au mieux les administrés, mettre en oeuvre l'intérêt général, porter des projets pertinents et utiles pour la collectivité. Cela nécessite de connaître la ville, de la respecter, de maîtriser les dossiers, de vouloir favoriser son épanouissement, d'oeuvrer au vivre ensemble. Cela ne peut être possible que si le premier édile est lui-même dans sa ville et de sa ville. Comment penser pouvoir être le mieux placé pour porter les aspirations d'une population, si on n'est pas soi-même persuadé que sa ville est celle où l'on peut vivre le mieux ? Comment expliquer dans une campagne électorale qu'on veut se battre pour une ville et résider dans une autre ?
Pour toutes ces raisons, j'ai déposé cette proposition de loi. Elle est légitime. Elle ne manque pas, je le reconnais, de poser des problèmes techniques, notamment sur le seuil d'habitants où elle doit s'appliquer (je l'ai fixé, dans mon texte, à 3500 habitants), ou sur son extension à tous les conseillers municipaux. Mes collègues de la Commission des lois vont y travailler avec leurs services. C'est le bon moment, maintenant que les élections municipales sont passées, pour faire avancer cette idée ! J'espère que ce texte pourra bientôt aboutir sur le bureau de l'Assemblée nationale.
Souhaitons, qu'au-delà du clivage gauche-droite, opposition-majorité, elle puisse être reprise par l'ensemble de mes collègues députés, pour plus de démocratie, pour mieux de démocratie. Ce sera, j'espère qu'on m'en pardonnera l'image, mon Appel du 18 juin à moi !
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