15 juin 2009
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Chacun sait maintenant ce que furent les subprimes : la crise financière, puis bancaire, puis économique et maintenant sociale qu'a déclenché, au niveau mondial, le dérèglement de ce mécanisme, nous le rappelle cruellement, si besoin est. Et le monde n'a pas encore fini d'en payer le prix !
Pourtant, le système financier se met à redouter une autre crise, dont la puissance est ignorée mais terriblement crainte, car cette fois ce ne sont pas que des banques qui risquent d'être touchées mais des entreprises : et elles risquent bien de tomber en cascade… avec leurs emplois avec elles !
C'est une vraie bombe à retardement qui menace. Et dont, semble-t-il, le mécanisme de déclenchement s'est mis en route. Signe peut-être avant-coureur, l'annonce, la semaine dernière, de la perte de 250 millions € du fonds d'investissement, PAI Partners (majoritaire au capital du fabricant de tuiles Monier) a mis le milieu financier en émoi.
De quoi s'agit-il ? De la facture des rachats d'entreprises à crédit, autrement dit des LBO.
Qu'est-ce qu'un LBO (leverage buy-out) ? C'est un montage financier qui permet le rachat d'une société en général non cotée, grâce à un effet de levier : les acheteurs ne paient qu'une fraction du prix de la société, le solde étant assuré par le recours à l'emprunt. Et c'est ensuite grâce aux bénéfices de la société rachetée que l'emprunteur rembourse la dette ! En 2006 et 2007 (période d'euphorie du marché), ils ont eu recours massivement à la dette (jusqu'à 90% de la valeur de l'entreprise rachetée !). L'idée était simple : mise minimale et retour maximum garantis ! En période de bas taux d'intérêt et de forte croissance, c'était un beau rendement !
Et c'est là qu'est le problème ! Que se passe-t-il quand la société achetée ne dégage plus assez de bénéfices pour rembourser les emprunts, ou pis, quand elle fait des pertes ?
Or, c'est bien ce qui se passe. Depuis l'automne 2008, les fonds de LBO accumulent les revers en raison de montages financiers à l'origine trop tendus ! Nous ne sommes plus en croissance. L'effet de levier joue dans le sens inverse. Et les montages sophistiqués implosent. Les fonds ne savent plus payer leurs dettes et les cèdent à leurs créanciers… et au final le système bancaire risque bien de se retrouver avec une ardoise supplémentaire.
Mais sait-on que des entreprises telles qu'Afflelou, Atos, Cegelec, Nocibé, Picard Surgelés… sont détenues par un fonds d'investissement, lui-même investisseur par LBO ? Aujourd'hui 5 000 entreprises, employant plus d'1,6 million de salariés, sont détenues ou accompagnées par de tels fonds. On mesure donc à nouveau les risques sur le tissu économique et sur l'emploi qu'un domino financier pourrait provoquer…
L'agence de notation Standard & Poor's explique ainsi qu'aujourd'hui en Europe, 79 % des situations de défaut de paiement des grandes entreprises concernent des sociétés sous LBO !
Voilà qui n'est pas rassurant, surtout quand on lit un analyste financier déclarer la semaine dernière : "Les conséquences de la crise sur le LBO sont encore devant nous"… Je redoute qu'il n'ait raison car rien dans les prévisions de récession, ni dans l'insuffisante consolidation des systèmes bancaires ne donne à penser que la vague puisse être endiguée ! Les gouvernements devraient s'en soucier, et d'urgence !
Car sinon, il est à craindre que l'été ne soit – financièrement – à nouveau chaud. Et que l'économie casino n'ait pas encore fini de faire des dégâts…
Pourtant, le système financier se met à redouter une autre crise, dont la puissance est ignorée mais terriblement crainte, car cette fois ce ne sont pas que des banques qui risquent d'être touchées mais des entreprises : et elles risquent bien de tomber en cascade… avec leurs emplois avec elles !
C'est une vraie bombe à retardement qui menace. Et dont, semble-t-il, le mécanisme de déclenchement s'est mis en route. Signe peut-être avant-coureur, l'annonce, la semaine dernière, de la perte de 250 millions € du fonds d'investissement, PAI Partners (majoritaire au capital du fabricant de tuiles Monier) a mis le milieu financier en émoi.
De quoi s'agit-il ? De la facture des rachats d'entreprises à crédit, autrement dit des LBO.
Qu'est-ce qu'un LBO (leverage buy-out) ? C'est un montage financier qui permet le rachat d'une société en général non cotée, grâce à un effet de levier : les acheteurs ne paient qu'une fraction du prix de la société, le solde étant assuré par le recours à l'emprunt. Et c'est ensuite grâce aux bénéfices de la société rachetée que l'emprunteur rembourse la dette ! En 2006 et 2007 (période d'euphorie du marché), ils ont eu recours massivement à la dette (jusqu'à 90% de la valeur de l'entreprise rachetée !). L'idée était simple : mise minimale et retour maximum garantis ! En période de bas taux d'intérêt et de forte croissance, c'était un beau rendement !
Et c'est là qu'est le problème ! Que se passe-t-il quand la société achetée ne dégage plus assez de bénéfices pour rembourser les emprunts, ou pis, quand elle fait des pertes ?
Or, c'est bien ce qui se passe. Depuis l'automne 2008, les fonds de LBO accumulent les revers en raison de montages financiers à l'origine trop tendus ! Nous ne sommes plus en croissance. L'effet de levier joue dans le sens inverse. Et les montages sophistiqués implosent. Les fonds ne savent plus payer leurs dettes et les cèdent à leurs créanciers… et au final le système bancaire risque bien de se retrouver avec une ardoise supplémentaire.
Mais sait-on que des entreprises telles qu'Afflelou, Atos, Cegelec, Nocibé, Picard Surgelés… sont détenues par un fonds d'investissement, lui-même investisseur par LBO ? Aujourd'hui 5 000 entreprises, employant plus d'1,6 million de salariés, sont détenues ou accompagnées par de tels fonds. On mesure donc à nouveau les risques sur le tissu économique et sur l'emploi qu'un domino financier pourrait provoquer…
L'agence de notation Standard & Poor's explique ainsi qu'aujourd'hui en Europe, 79 % des situations de défaut de paiement des grandes entreprises concernent des sociétés sous LBO !
Voilà qui n'est pas rassurant, surtout quand on lit un analyste financier déclarer la semaine dernière : "Les conséquences de la crise sur le LBO sont encore devant nous"… Je redoute qu'il n'ait raison car rien dans les prévisions de récession, ni dans l'insuffisante consolidation des systèmes bancaires ne donne à penser que la vague puisse être endiguée ! Les gouvernements devraient s'en soucier, et d'urgence !
Car sinon, il est à craindre que l'été ne soit – financièrement – à nouveau chaud. Et que l'économie casino n'ait pas encore fini de faire des dégâts…