Cet après-midi, j’accompagne mes collègues maires de Roubaix et de Tourcoing, avec Martine Aubry, présidente de la communauté urbaine, au siège de Kering, avenue Hoche. Après les annonces du groupe, après la manifestation des salariés, nous voulons des explications, et surtout des assurances sur l’avenir de l’entreprise et de ses salariés.
Pour moi, pour Wattrelos, La Redoute, c’est une relation intime, étroite, tant il y a de familles qui ont travaillé et travaillent encore pour cette entreprise, premier employeur de la ville. Aussi suis-je solidaire, parfaitement, complètement, et je le serai de toutes démarches et manifestations pour défendre la Martinoire, La Redoute toute entière, et ses salariés. A un moment, dès lors qu’on est en responsabilités, les différences doivent s’effacer devant l’intérêt collectif, surtout quand il est aussi crucial que la survie de La Redoute sur notre territoire !
Les deux questions que porte notre délégation, exprimées évidemment par Martine Aubry, est de savoir comment le groupe Pinault a pu laisser La Redoute en arriver là où elle en est, et quel avenir lui prévoit-il ?
François-Henri Pinault rappelle le processus de transformation du groupe, les calendriers, le processus de cession de La Redoute, les délais, et les investissements en recapitalisation et physiques faits. Parmi ses prises de position, sans bien sûr être exhaustif, je vois utile de citer :
Ø « La Redoute a du potentiel. Il est hors de question qu’elle disparaisse. Mais il lui faut terminer sa modernisation. La nouvelle entreprise va s’appuyer sur les fonctions marketing en ligne de La Redoute : la difficulté qui se rajoute au processus en cours, c’est que le marché est en train de baisser » ;
Ø « Je m’attache à choisir un industriel qui préserve l’avenir. On va examiner les projets industriels pour voir ceux qui ont le plus de sens. On n’a pas l’intention de faire un chèque en blanc à quelqu’un qui ne va rien faire ! »
Ø François-Henri Pinault confirme qu’il accompagnera la cession, « en co-investissant, et en co-finançant les pertes ; il « va investir dans la logistique et l’informatique, et le financement de l’exploitation de l’entreprise pendant cette période » ; il annonce que « depuis juin, on travaille avec les repreneurs, pour que l’avenir industriel ait du sens et que l’impact social soit le plus réduit ».
« Je choisirai le projet qui garantira la pérennité de l’entreprise », y compris en l’appuyant financièrement (« Ce seront des sommes considérables ») répète-t-il.
Pour ma part, et j’y tenais, j’ai interpellé François-Henri Pinault sur le site de la Martinoire, car nous dire que s’agissant de la logistique « il a beaucoup insisté auprès des repreneurs pour qu’elle soit dans la région Nord » ne peut pas me satisfaire. Pour les salariés de la Martinoire dont beaucoup sont Wattrelosiens ou Roubaisiens, c’est impossible de poursuivre leur travail plus loin. Leur revendication, ma revendication majeure, c’est que l’investissement de logistique, si le site de la Martinoire n’est pas en tout ou partie convertible, c’est sur Wattrelos-Roubaix qu’il doit se faire.
Et en ce qui me concerne, je ne vois que deux sites : le foncier encore disponible de la Martinoire (car les parkings et infrastructures existent déjà !) ; ou sur le nouveau parc de La Lainière ! En bordure de voie rapide, ce dernier site serait à la fois efficient et symbolique… et je ne doute pas qu’il rencontrerait l’adhésion de tous les élus de notre métropole. Ce combat-là, il faut aussi le mener, en sus du sauvetage de l’entreprise Redoute !