Ma ville est directement peu touchée par le phénomène car à Wattrelos, nous n’avons qu’une vingtaine de familles sur notre territoire (merci à mon 1er adjoint, Henri Gadaut, pour son formidable travail, vigilant et efficace), mais nous sommes voisins de concentrations importantes. Le sujet est délicat et propice aux dérapages. Mais les postures et les principes, notamment de liberté de circulation en Europe, ne résistent pas aux réalités locales et vécues : la liberté de circuler n’implique pas la liberté de s’installer, et encore moins n’importe où.
Il y a ces jours-ci une polémique née de déclarations de Manuel Valls : je suis parfaitement d’accord avec lui. Il est dans son rôle et dans sa fonction. Il ne faut pas être hypocrite, ni frileux. Quelle est la situation ? D’un côté des gens venus d’on ne sait pas toujours où, qui vivent dans des conditions de très grande pauvreté, des conditions souvent indignes humainement et sanitairement déplorables, et dont la plupart ne souhaitent pas être intégrés. Et de l’autre, des habitants qui ont investi, acheté leur maison, qui vivent eux-mêmes avec des difficultés financières, et ne supportent pas – on peut les comprendre – de vivre avec des campements sauvages devant chez eux, avec toutes les dégradations corrélatives pour l’environnement.
Les tensions sont fortes. Il faut en prendre acte, nous ne pouvons pas accueillir dans nos villes ces campements et ces populations ! On ne fait que concentrer des difficultés sociales. Je l’ai déjà dit, nos concitoyens ont, et c’est légitime, un seuil de tolérance, un seuil d’acceptabilité ; au Galon d’eau, ce seuil est dépassé depuis longtemps, il l’est aussi au nord de ma ville, au boulevard des Couteaux, il l’est aussi au Plouys à Wattrelos. Et c’est en dehors de la communauté urbaine qu’il faut accompagner ces familles : il ne peut y avoir ni faiblesse, ni ambiguïté sur ce point.
Ce n’est pas, ce n’est plus possible, surtout lorsqu’il y a des voies de faits et délits qui se produisent. Je sais les rumeurs, les psychoses qui traversent la population : dès qu’il y a un cambriolage, une dégradation, « ne cherchez pas, ce sont les Roms ! ». Tout cela est préoccupant. Les Roms sont des boucs-émissaires tout trouvés. Mais il n’est pas faux que certains de leurs membres m’ont posé des problèmes : braconnage au parc ou à l’étang, vols de câbles, cambriolages, grivèleries, et même prostitution en réseaux… Trop c’est trop ! J’ai été élu pour gérer le bien-être et le bien vivre de mes concitoyens ; les Roms n’en font pas partie, c’est une évidence.
J’apporte tout mon soutien à Manuel Valls qui ne fait que décrire et avoir conscience d’une réalité (cf. le 31 août dernier, je lui ai d’ailleurs écrit pour lui demander expressément des évacuations prochaines à Roubaix et à Wattrelos). Wattrelos est une ville qui respecte la loi sur les gens du voyage : s’agissant des familles Roms au Plouys, pour leur propre sécurité et pour le quartier, c’est clair elles doivent partir !