Il y a dix ans, un drame affreux frappait au cœur les sapeurs pompiers roubaisiens : Mickaël Dufermont, jeune sergent de 27 ans originaire de Croix, trouvait la mort par la chute d'un mur, lors d' un incendie d'une violence inouïe, rue de Naples, dans le quartier du Fresnoy à Roubaix.

Des centaines de Roubaisiens avaient alors rendu hommage à sa mémoire dans les jours qui suivirent, une chapelle ardente ayant été dressée au centre de secours de Roubaix ; les funérailles rassemblèrent plus d'un millier de sapeurs pompiers et le ministre de l'intérieur de l'époque, Daniel Vaillant. J'étais présent, alors que mon premier mandat de député se terminait, et je me souviens de ces moments de tristesse infinie !

Une tragédie amplifiée par le fait que Mickaël venait de se fiancer à Céline et qu'il s'apprêtait à devenir papa.

Ce matin, sa petite fille, Mathilde, 9 ans et demi, est avec sa maman devant moi, rose rouge à la main qu'elle déposera dans un instant au pied de la stèle d'un papa qu'elle n'a jamais connu. L'instant est poignant.

Nous sommes rue de Naples, le lieu où s'est produit le drame, en compagnie du premier adjoint roubaisien Pierre Dubois, de Daniel Rondelaere et du colonel Philippe Vanberselaert, respectivement président et directeur du service départemental d'incendie et de secours, pour une cérémonie exceptionnelle. Les pompiers sont là, venus nombreux, en tenue. Le silence est grave. L'émotion palpable. Moi-même devant ce mur, sur lequel une stèle a été posée, suis profondément ému et cette émotion se décuple lorsque je croise le regard de Mathilde... le même que celui du jeune sapeur Dufermont dont je revois les photos de presse de ce matin !

Dix ans ont passé, donc.

Dix ans mais le souvenir de Mickaël est encore vivace dans les mémoires des pompiers, comme de notre agglomération roubaisienne. C'est parce que ce métier est dangereux au quotidien, que l'on y risque sa vie pour sauver celle des autres, que je suis régulièrement présent aux cérémonies de Sainte-Barbe où les morts au feu sont salués dans un grand recueillement et que, ce matin, il aurait été hors de question que je ne sois pas là !