Décidément, dans cette campagne présidentielle hors normes, les haines recuites et personnelles semblent prendre le dessus sur la raison et la qualité du débat démocratique. Et certains, à gauche, semblent mettre plus de prix (et de temps et d’énergie !) à m’agresser plutôt qu’à se mobiliser pour faire reculer les dangers Le Pen, Fillon mais aussi Mélenchon sur le plan économique !
Tout cela a des relents de la campagne législative 2012, et ce n’est sans doute pas un hasard si, dans le Canard Enchaîné, je trouve cette semaine un encart qui a vocation à m’épingler pour mon soutien (légitime, et dont je suis fier !) à Emmanuel Macron. Il est vrai qu’il n’est pas impossible que le journaliste du Canard qui a tenu la plume ait des accointances locales proches de mon adversaire aux législatives 2012, et de mes adversaires locaux plus enclins à ne me trouver que des défauts (depuis que j’ai mis un frein à leurs ambitions ou un terme à leurs fonctions) qu’à me reconnaître la moindre qualité. Cela s’appelle de l’aveuglement !
Voilà maintenant qu’en plus il y a du dénigrement ! Certains déjà me qualifient entre eux (et parfois même par écrit) de qualificatifs aussi odieux que choquants : je me suis ainsi retrouvé gratifié « d’amputé-maire », et Catherine, mon ancienne compagne, de « chienne » : la délicatesse de ces gens-là n’a d’égale que leur médiocrité !
Ce mercredi, dans le Canard, me voilà affublé du titre de « girouette à moustache » ! En page 2 du journal palmipédique dont je suis un fidèle lecteur, mais qui est vraiment bien mal inspiré d’accepter de publier un tel quolibet !
Pas pour « la moustache » : j’en suis fier, et la revendique depuis mes 16 ans ! Est-ce interdit à leurs yeux de porter une moustache ? C’est mieux que d’être immatures, et de passer son temps dans la rédaction de tweets de cour de récréation ou de jouer aux trolls, comme certains de ces auteurs malsains ! Ceci dit, moi, si ma moustache a blanchi avec les années, c’est d’avoir œuvré sans relâche, et sans aucun intérêt personnel, au service de mes concitoyens à qui j’ai consacré mon temps, mon énergie, et pour lesquels week-ends, vacances, même vie privée sont toujours passés après le travail pour ma ville et ses habitants !
Que ces critiqueurs en fassent autant, et après ils pourront parler !
Quant à la « girouette », là, c’est une agression aussi vile que fausse ! Qui peut mettre en cause objectivement mon parcours politique ? Depuis qu’en 1974 j’ai adhéré au Parti Socialiste, j’ai connu les vicissitudes des Congrès, des motions, des synthèses. Proche de Pierre Mauroy, admirateur de François Mitterrand, et fidèle collaborateur de Michel Delebarre, je me suis toujours reconnu dans le socialisme de gestion, dans la social-démocratie, celle où à la fois on régule l’économie de marché, on s’efforce d’accroître l’efficacité économique pour augmenter la création d’emplois, on renforce le dialogue social dans l’entreprise et le rôle des partenaires sociaux, on valorise les services publics, et on travaille à faire progresser les droits sociaux, dans une société tolérante et qui protège les plus modestes.
Ma gauche à moi, c’est celle-là, pas le socialisme ou la gauche de l’illusion. Pas celle qui accumule les dépenses, les déficits, la dette, les dégradations économiques, et provoque l’échec assuré ! Mélenchon et Hamon sont de cette veine-là ! Je ne peux donc pas me reconnaître dans leurs projets. Oui, mon socialisme à moi, il vote Macron, et je ne suis pas le seul. Parce que c’est l’intérêt du pays avant tout.
Je n’ai jamais varié de ligne politique. Toujours je porterai le soc de ma charrue sur le sillon du réalisme, de la gestion et de l’idéal qui tient compte du réel.
En 2012, je n’ai pas varié. J’ai alors pris ma responsabilité pour éviter l’élection d’un député Vert dont, pour le moins, tout donnait à penser que sa fidélité au Gouvernement et au Président de la République serait bien moins forte que la mienne. Le comportement de nombre de députés Verts sur le quinquennat m’a donné raison. Aujourd’hui encore, certains hauts responsables des Verts me donnent raison d’être allé à la bataille, et quant à mon parti, qui peut croire raisonnablement que je me sois alors engagé sans l’accord, et le soutien, de beaucoup de ses plus hauts responsables, nationaux et locaux ?
Dès mon arrivée à l’Assemblée, cela s’est vu, cela s’est compris, puisqu’inscrit le jour-même au groupe socialiste et désigné 1er Vice-Président de la Commission des Finances ! Il n’y a qu’à Lille qu’on a feint de ne pas voir, de ne pas savoir. Mais je m’en moque : moi, j’ai la conscience d’être resté en 2012 fidèle à mes valeurs, à mes idéaux et à mon Parti.
Comme je le suis toujours en 2017 ! Je me suis déjà exprimé sur la folle stratégie politique de Benoît Hamon et ses erreurs économiques : son programme n’est pas celui qu’il faut pour la France et fait prendre des risques à la situation fragile de l’économie française. De plus, faire campagne pour lui, c’est faire prendre aussi un risque majeur, colossal pour l’avenir de la France, à savoir risquer de faire gagner Marine Le Pen et / ou François Fillon (dont la mise en œuvre du programme serait douloureuse pour les Français et les Wattrelosiens) ! Et cela, homme de gauche, socialiste, je ne peux pas l’accepter.
Oui, je suis socialiste et j’appelle à voter pour Emmanuel Macron ! Parce qu’il est le meilleur, parce qu’il est le seul à pouvoir nous éviter un duel Fillon/Le Pen, parce qu’il est le mieux placé pour battre Le Pen au 2nd tour, parce qu’il a le programme le plus sérieux et le plus responsable (en économies et en dépenses) dans le contexte financier de la France d’aujourd’hui. Il est le plus proche de mes valeurs, et de la ligne politique qui est la mienne depuis toujours.
Alors, désolé pour mes détracteurs : la girouette ce n’est pas moi, mais le crayon - ou la langue de votre « club » médisant lorsque vous parlez de moi - d’un journaliste qui ne me connaît pas, ne m’a jamais rencontré, et juge jusqu’à la critique malfaisante sur la foi de ce que lui disent d’aucuns qui me détestent.
Moi, je suis un homme droit, juste, honnête et intègre, fidèle à un socialisme de raison, qui sait ce qu’il veut, et veut avant tout défendre deux valeurs fondamentales : la démocratie et la République. Et jamais, jamais, je ne pourrai être fier de me dire socialiste si je laisse élire Marine Le Pen, et que je laisse la France à ces fachos du FN !
Et puis, après tout, une « girouette », ça donne le cap ! Dès le 1er tour de la Présidentielle, de gauche, attaché à mon pays, et pour éviter des malheurs pour mes concitoyens, je vote Macron !